13/10/2017
Le retraité moyen : ni très pauvre, ni vraiment riche
Je dois avouer, sans une once de remord, avoir boudé la manifestation contre l’augmentation de la CSG. Pas tellement de crainte que mon crâne dégarni ne fasse tâche dans le moutonnement de têtes blanches qui égayaient ( ?) les cortèges. Tout simplement parce que je ne partage pas l’avis de ces protestataires.
Ils me rappellent ces fouineurs tortueux qui essaient de diminuer leur impôt au lieu de se réjouir de faire partie de ceux qui peuvent en payer. Quant aux arguments des mécontents, ils m’ont paru aussi minces que tortueux. Tel ce « malheureux » essayant de nous faire pleurer sur son sort : pensez, il ne pourra pas aller autant au restaurant ! Ce n’est sans doute pas avec le minimum vieillesse qu’il y allait jusqu’alors !
En effet, sans me prononcer sur le bien-fondé de telle ou telle politique fiscale (contrôlons-nous vraiment l’utilisation de nos divers impôts) je ne suis pas choqué de contribuer un tant soit peu au budget de l’état si je peux payer. Auraient-ils oublié ces dolents de la CSG que leur vie professionnelle s’est déroulée lors des fameuses « trente glorieuses ». Leur assurant des salaires grossissant avec l’inflation, soit autant de points de retraite. Qui devenus les euros d’aujourd’hui leur permettent un mode de vie plus confortable que celui promis aux jeunes générations aux emplois évanescents, pas sûrs de se faire, même tard au travail, une médiocre retraite.
Certes, ils pensent rembourser un peu la société, eux, les bataillons qui assurent le gros du bénévolat des associations. Mais ce sont aussi les mêmes bataillons qui réjouissent les tours opérateurs et remplissent les immenses (j’allais écrire : immondes) bateaux de croisière qui gâchent le site à Venise et maintenant dans le grand Nord.
Ces propos conciliants n’émanent pas d’un riche, mais d’un citoyen solidaire et d’esprit mutualiste. Dommage que cette réforme fiscale dont on parle depuis des décennies n’ait pas eu lieu. Espérons la pour 2022. Je serai heureux alors d’être un contributeur moyen dans ce gros bloc des « classes moyennes ».
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06/10/2017
Vis reparata placent
Loin des chevauchées cyclistes dans des contrées lointaines, ou du statut officieux de meilleur skateur de la section ski de fond, je me contente des plaisirs simples de mon âge. Celui que je célèbre aujourd’hui ferait sourire les jeunes : on m’a fixé la date du dévissage de mes broches de cheville. Je me doute que certains estiment qu’on peut trouver son plaisir par d’autres chemins.
Mon bonheur est tout simple : me permettre, grâce à une date « d’opération » tôt, de pouvoir skier normalement cette saison, et d’abord de pouvoir enfiler mes chaussures. L’homme de l’art m’a aussi permis de pédaler en appartement pendant la période de récupération des os malmenés.
Il y a quand même une ombre à ce joyeux tableau. A mon épouse qui a déjà tellement donné, je vais encore infliger du boulot supplémentaire. Car il y aura des allers et venues vers l’hôpital, et je connais déjà le conducteur de mon ambulance privative.
Je pense aussi à mes enfants, (dont je me réjouis qu’ils me manifestent un véritable amour filial et non de circonstance), mais dont je vais perturber les programmes en accaparant indument leur attention avec ce nouvel alea.
Puis il y a les longues séances de salles d’attente si bien nommées. On en a eu une belle illustration dans le fameux rendez-vous ci-dessus : 3 heures sur une chaise assez dure pour une consultation d’un petit quart d’heure.
Je vais aussi embêter les copains. Cela servirait à quoi les copains s’ils n’allaient pas voir les sportifs en phase de repos. Avec les affres habituelles : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui emmener ? Pas des fleurs, un peu funèbre ; les revues cyclistes, mais lesquelles n’a-t-il pas lues ?
Méditant sur tous les ennuis que je provoque, je vois bien la solution idéale : ne rien me casser dorénavant. Croyez-moi : j’aborde maintenant les ronds-points avec la prudence du chat essayant de voler un morceau de gâteau dans le dos de son maître. Et comme j’ai déjà eu affaire au chauffard qui ne voit pas les vélos, statistiquement, je ne devrais plus le rencontrer, ni même un de ses sosies. Alors « viva », la voie est libre pour moi, et pour mes proches.
09:38 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)
28/09/2017
"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" (Le Cid)
Télés et gazettes nous intimaient quasiment l’ordre, la semaine passée, de nous réjouir de la merveilleuse réussite : l’obtention des J.O. à Paris en 2024. A mes yeux cette « victoire », même obtenue à Lima, « c’est pas le Perou » !
En effet, après le retrait de Hambourg, Rome, Toronto, Boston et Budapest, il ne restait que 2 candidats. Et comme Los Angeles, très sportivement, et avec 83 millions du CIO, a choisi 2028, Paris pouvait gagner 2024 par abandon.
Mais pourquoi donc toutes ces villes ont renoncé à la gloire de J.O. chez elles ? Tout simplement parce qu’en regardant les jeux passés, elles constatent que c’est beaucoup trop cher et qu’à chaque fois on explose les budgets : Londres +127%, Pekin +130%, Athenes +107%. Sentant plus que de la réticence des citoyens payeurs, on s’abstient. Et si on demande leur avis aux citoyens, comme à Hambourg, ils votent non. Dommage qu’Anne Hidalgo, quand elle était contre, n’ait pas fait pareil !
On m’oppose les retombées positives pour la ville-hôte. Curieux qu’on trompette que Paris est la ville la plus visitée au monde et qu’elle ait quand même à gagner en notoriété ! Ceux qui vont gagner le plus ce sont les personnalités qui vont beaucoup voyager et manger (bien) à l’œil. Et quand même les sportifs : une médaille peut valoir une rallonge du sponsor.
Ce qui est moins positif, ce sont les rallonges d’impôts, même si le vocabulaire des élus sait assez bien présenter les choses joliment. Par ces temps de chasse au CO2, on ne dit surtout pas le montant de son augmentation due aux travaux, aux embouteillages induits par les chantiers.
Cent ans après Coubertin, on a surtout perdu l’esprit des jeux qui se sont abandonnés aux sponsors et à l’argent. Les records les plus prévisibles seront ceux du dopage puisque on ne le traque pas vraiment. Avec le piteux aveu officiel que ce serait malséant de s’en prendre au peuple et à ce qu’il aime. Foot, continues de nous abrutir de tes déferlements de millions, on ne t’embêteras pas !
Après l’annonce de ce triste avenir, je vais enfourcher mon vélo et croiser sur mes chemins favoris des cohortes de congénères pour qui leur sport est tout simplement du sport.
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