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15/11/2025

Un tour pour rien

Vous avez remarqué que les vedettes du music-hall, se sentant un coup de moins-bien dans leurs facultés, entament leur tournée des adieux. Souvent suivie d’autres quand  la forme revenait. Il y a déjà longtemps que mes facultés ont pris du mou et il est donc temps que je commence un tour d’adieux.

Cela m’est venu à propos de la réunion  des cyclos de mon club. J’ai appris là en effet que le groupe qui m’accueillait va être supprimé faute de participants.  Il y a 2 ans, j’ai eu la même surprise quand mes compagnes skieuses habituelles ont préféré  rester au chaud qu’aller se geler sur les pistes. Le recours aux raquettes a fait long feu. Les mollets de mes compagnes (1 ou 2 hommes quand même) rendaient les miens raplaplas.

Je faisais ces sorties pour aérer mes muscles, bien sûr, mais aussi pour l’échange avec les copains. La gouaille de René sur son vélo, en plus de son étonnante maitrise de la mécanique, aurait suffi à combler une sortie. Mais René n’est plus là non plus.

Les détracteurs de la bagnole en sont ravis. Moi, je regrette ma liberté d’aller goûter la 1 ère neige ou ma simple sortie hebdomadaire à Intermarché. Pas trop au plaisir des achats, mais à profiter de mon autonomie, quitte à choisir le mauvais pot de moutarde.

Adieu aussi à la bibli où j’allais à pied musarder dans des milliers de livres, éventuellement me faire alpaguer par une nouveauté. Plus la peine de choisir ou aussi de suggérer des achats de livres que je ne lirai pas.  

Malgré ces manques les adieux sont un peu prématurés. Déjà pour le sport, avec ses 18 sections, mon club pourra sûrement me proposer une activité. Et il reste le stretching. Mon presque cousin me retoque en préférant «l’étirement postural » En anglais ou en français, ce groupe, lui, continue et Damien m’accueillera  même si l’énergie est molle et la souplesse un peu raide.

J’ai quand même une voiture avec chauffeur qui me transporte où je le souhaite. En bon co-pilote, je déchiffre quelques subtilités de l’électronique à destination de la conductrice. Même sans cela on va aussi à Intermarché où je deviens bon pour déverrouiller le caddie et porter les sacs.

Avec la liseuse j’ai accès à tous les livres du monde et à  la possibilité de les lire. J’ai surtout accès à mon ordi. On ne s’attend pas à ce que mes chroniques soient du Pascal ou du Rousseau.  On sait que je m’engage en toute autonomie dans une production personnelle, y compris les fautes de conjugaison.

Il n’y avait pas besoin que les divers soignants rencontrés  récemment s’en étonnent, je sais  que  la nature m’a plutôt gâté. Une ou deux misères qui tombent ici ou là, éventuellement sur une fesse, et elles guérissent. Le compte de ce qui reste efface doucement ce qui est parti.  Attendons-nous donc à un nouveau tour des adieux pour plus tard.

16:54 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

01/11/2025

Un nonagénaire ne sait pas tout

Ayant fêté, pompeusement, mes 90 ans, je pensais, comme beaucoup de mes contemporains, que j’avais tout vu, tout vécu et que je savais tout. Tout faux ! Pour mon épouse qui me caricaturait en « speedy », j’ai pris une grande leçon de longue patience sans même chercher à  modifier la caricature.

Cela se passe aux urgences du C.H.U. Et oui, toujours la fesse boutonneuse. Mon épouse-infirmière-aidante aurait pu se dire qu’elle en avait un peu marre de faire des soins matin et soir sans succès et de sélectionner des coussins susceptibles  d’apprivoiser un séant douloureux.

Après  une dermato déjà un peu en retraite, les urgences d’à côté pas emballées de s’y coller, elle a frappé un grand coup : le C.H.U. Venu là dans le coma, j’avais raté des étapes. Cette fois-ci j’étais en pleine conscience comme on dit pour la méditation.  Le 1er chapitre de la leçon va de 15H jusqu’à 20H où je vois le docteur. Une patience pimentée de coups d’espoir déçus. Après une 1ère étape où on débroussaille, un aide-soignant, 2 heures plus tard, me déguise en patient et me dit : vous allez voir le docteur. Dans le langage courant, on pense 10, voire 20 minutes. La suite dira qu’aux urgences, il vaut mieux penser en heures.

Moi qui n’ai jamais pu dormir sur le dos, j’ai appris que je pouvais demeurer dans cette position pendant des heures. Elle permet en l’occurrence de surveiller les allers et venues. La moindre blouse nouvelle qui s’approche est peut-être porteuse d’une bonne nouvelle. Et non, elle passe !

Autre découverte : aujourd’hui pas d’en-cas à 4 H. Je peux donc rester des heures sans manger ni boire. On verra que c’était un  élément très utile pour la suite des évènements où le jeune sera nécessaire.

Il est environ 20 H quand je vois enfin le médecin qui m’apprend que je vais passer au bloc pour une vraie opération. Je suis aussitôt en contact avec plein de soignants rassurants, attentifs, absolument cocooné. Et endormi.

Je me réveille dans une chambre redevenu un  patient opéré. La 2ième partie de la leçon sera plus facile dans une attente ponctuée de séquences prévues, petit déjeuner, soins, papiers de sortie. Et toujours un défilé de soignants très occupés mais disponibles, offrant tous leurs services et activant le moindre détail.

Mon épouse mérite des félicitations d’avoir insisté jusqu’au C.H.U. qui a détecté le mal et l’a résolu. Elle l’a payé d’une longue attente dans une salle où il ne se passait rien et  où elle ne savait rien. Sauf, tardivement, qu’on va m’opérer,  par une infirmière qui poussera la gentillesse à l’appeler à 23 H pour la rassurer du résultat. Pas étonnant qu’elle ait conclu un message de réponse par un « vive l’hôpital public » qui le mérite bien. 

11:32 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

25/10/2025

Presque rien à dire

Je crains de tomber dans le défaut que je  moquais la semaine dernière : écrire en n’ayant rien à dire. Aucun élément saillant en  effet n’a percuté mon  esprit. Vous le direz « et Sarkozy » ? Justement il a eu suffisamment de commentateurs pour que je m’abstienne. Entre ceux qui applaudissaient pour soutenir le malheureux avant cette dure épreuve. Et ceux qui applaudissaient en pensant que la justice française n’était pas galvaudée comme en divers pays.

Vous me direz aussi : « et le Louvre » ? Même foule d’experts pour expliquer les failles de sécurité ou l’habileté des voleurs. En tous cas, cela nous donne pour plusieurs jours de quoi suivre l’enquête policière à la poursuite des 4 escalateurs de haut vol.

Il y aurait bien les retraites qui me concernent forcément. Pour regretter que les 1ères discussions du budget esquivent le sujet. Regretter surtout que cela tourne à la bataille entre les jeunes actifs et les fameux boomers décorés uniformément de nantis. Une querelle qui n’enrichit pas l’imposante masse des retraités appauvris.

Je pourrais glisser la séquence érotico-médicale. En effet un vilain bouton est né qui a élu domicile sur ma fesse gauche. Au cas où je l’oublierais il m’envoie de vives douleurs quand je m’assieds et même, res horribilis, sur une selle de vélo. Ma fidèle infirmière a repris du service sur un mal fuyant. La docteure consultée ensuite a jeté un regard furtif malgré une fesse avenante. Notre hôpital préféré ne fait que dans le cassé pas dans l’épiderme. La persévérance de mon infirmière nous a conduit chez la dermato qui a vu, nommé le fautif et donné le traitement, pas érotique du tout.

Cette fesse se rappelle à mon douloureux souvenir parce que je ne parle plus de mes yeux depuis que mon épouse a eu la bonne idée de m’offrir une liseuse. Celle-ci me propose en ce moment Le cas Malaussene. Dans ses chapitres, Pennac tresse une ode vibrante au Vercors. Il nous ferait croire qu’il y vit depuis toujours avec sa nombreuse famille littéraire.

Le Vercors, voilà l’évènement. Les 5 plus jeunes pousses de la fratrie y ont passé leur 1ère semaine de vacances. Sous un soleil plutôt défaillant. On admire ces adultes capables de gérer 5 gamins, levés tôt, aux goûts et aux humeurs pas toujours convergentes. Mais on peut leur décerner aussi un grand sac de ressources à utiliser selon l’atmosphère.

J’en étais là de mes réflexions en regardant évoluer notre chatte. Sa démarche ressemblait beaucoup à celle que Pennac prête au chien Julius, c’est-à-dire que le wagon de queue suit le wagon de tête avec beaucoup d’indépendance. Après nos efforts pédagogiques d’autrefois, c’est cet animal qui nous oblige à gérer son indépendance, pas seulement dans la démarche.

15:04 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (2)