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27/03/2019

Le magistère des noms en -logues

J’emploie assez souvent une tonalité militaire pour raconter mes campagnes à ski de fond. Il faut dire que conquérir un sommet, surtout en redescendre, entraine parfois des blessures. J’avais noté la semaine dernière une épaule dolente. J’ai aussi, comme chaque début de saison, des orteils mal à l’aise dans les chaussures de ski et qui me laissent des ongles tout noirs. Pas trop grave puisque ni ma religion, ni le climat ne me poussent à me promener pieds-nus dans des sandales.

Cela m’amenait pourtant chez la femme de l’art : la podologue. Tout en triturant mes pieds amochés, elle m’a révélé une nouvelle compétence acquise : posturologue. A ce que j’ai compris, c’est une façon de remettre les gens d’aplomb par de savantes manipulations pas forcément par les pieds, mais assez souvent par eux. D’ailleurs elle illustrait ce nouveau savoir puisqu’elle me soignait, disait-elle, l’épaule en triturant mon pied.

Ce qui ouvrait des horizons inédits. Au lieu de la vaine exhortation à l’ado vautré sur le canapé « tiens-toi droit », il suffirait de lui masser les pieds. Ce qui serait encore mieux : des cohortes de paires de pieds nus triturant des ballons pour redresser dos et cerveaux de ces traders avachis sur leurs écrans. Une vraie mer de sérénité où la bonne posture rectifierait les errements. Par exemple, ceux des gens qui  parlent fort, assènent des contre-vérités pour donner l’image de  la personne assurée qu’ils  ne sont pas.

Evidemment le corps médical ne peut guère tolérer qu’on lui mange la laine sur le dos. Lui qui n’admet en son cénacle que  des  « machin-logues » dument patentés.

Comment imaginer en effet que le roi de l’im-posture Trump pourrait renoncer à son mur par une simple pression sur  l’orteil adéquat. Tant qu’à délirer, suggérons une solution au pauvre Castaner qui n’en sort plus de la fièvre jaune. Inviter les gilets jaunes à venir manifester pieds-nus, renvoyer les CRS  dans leurs casernes et défendre le Fouquet’s par d’accortes manipulatrices d’orteils.

16:47 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

21/03/2019

"Que serais-je sans toi"

Je me suis souvent moqué ici même de mon assureur ou de mon banquier cherchant à m’engager dans une garantie-obsèques ou dépendance. J’aurais peut-être du réfléchir. Déjà, il y a quelques années quand un automobiliste pressé m’a envoyé dans le décor, obligeant, à tour de rôle, mon ami Bernard ou mon beau-frère Pierre à me pousser dans un fauteuil, tel un Bouteflika ramolli. Sans oublier mon épouse qui ajoute à ses soins attentifs et compétents sa bienveillance affectueuse.

Je viens d’avoir un rappel opportun lors de mon séjour de ski en Vanoise. Mes collègues voulant se jouer le célèbre « l’ai-je bien descendu » de Cécile Sorel, s’étaient groupé au bas d’une descente. M’obligeant à choisir plutôt la chute que le carambolage dans un jeu de quilles. Sauf que je rapporte de Lanslebourg, en plus du linge sale, d’un kilo de Beaufort, une épaule quelque peu endolorie.

Et me voici faisant appel à un fils venu d’Arles, (pas vraiment exprès) pour dévisser des vis pour atteindre la batterie du camping-car. Les quelques mètres carrés « habitables » sont déjà très réduits et on y abrite quand même une batterie ! Et encore, moi le coursier dédié à Intermarché, réduit à porter les sacs de mon épouse, de la main gauche, puisque maintenant c’est elle qui en revient.

Ma présumée inaltérable verdeur en prend un coup et m’oblige à une comparaison désagréable avec les fruits. Qui commencent verts, murissent et appétissants, s’offrent dans la plénitude de leur attrait, mais finissent à l’état de blet*. Il est alors temps de s’en occuper. Ce que fera, une fois de plus, pour moi devenu un peu blet, une épouse inépuisable dans ses attentions.

Blessé si bien  entouré, je peux avoir une pensée pour tous ceux qui vivent seuls dans de tels moments. Le chat ou le chien qui les réconforte habituellement ne peut guère se déguiser en aide-soignant.

Blet : ramolli, flétri, mais pas gâté (par Wikipedia)

09:41 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

14/03/2019

Ils sont comment les retraités ?

Je suis resté silencieux la semaine dernière car éloigné par le séjour de ski avec mon  club d‘anciens en Vanoise. Occasion, hors la contemplation des superbes sommets enneigés, de vivre en intimité avec ce personnage tellement tourneboulé en ce moment et qui m’est cher, forcément, : le retraité. 

Pour le sens commun, le retraité est un homme, plutôt riche, propriétaire de son  logement, qui remplit son ennui et vide son chéquier en voyageant. Peut-être que le sens commun n’a pas bien vu les choses.

D’abord le retraité est plutôt une retraitée. Je n’ose pas écrire que le décès prématuré des hommes tient à ce qu’ils se sont tués à la tâche. En tous cas, dans mon association de retraités, les femmes y sont présentes à 75 %.

Est-elle riche la retraitée ? A ce que je constate dans cet endroit, les femmes, comme les 25 % d’hommes qui ont survécu, ne transportent pas des liasses d’euros et surtout les dépensent avec beaucoup d’attention. De ce que je saisis ici ou là, un bon nombre de celles-ci vivent aujourd’hui, contrepartie de leur « longévité », d’une modeste pension de reversion. Pour peu que l’originale de monsieur n’ait pas atteint des sommets, 50 % (au mieux) de peu, ça fait très peu.

Est-ce l’âge qui réduit les capacités ? Toujours est-il que je n’entends guère raconter autour de moi les grandes chevauchées lointaines ou le farniente dans les îles. Ce que je vois, c’est plutôt la randonnée à vélo dans les plaines et les monts de notre Dauphiné. Où, là encore, les vélos de ces dames sont souvent un poil plus modestes que les coursiers tout carbone masculins.

Chez les retraités, et là on rejoint le sens commun, on parle des petits enfants. C’est pour une garde que Raymond ou Fernande ne peut pas participer à cette sortie. On devine dans les non-dits que chez eux ou chez d’autres, il y a plus que de la garde.

10:38 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)