Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/04/2019

Stances à un cambrioleur

Depuis si longtemps, Brassens m’a habitué à dire les choses si joliment, même les cruelles, que ses mânes ne m’en voudront pas de lui avoir emprunté ce titre. Depuis les 1ers cambriolages qui avaient baptisé notre installation dans une nouvelle maison dans les années 80, « serein, bucolique, je dormais comme un loir ». Aussi, quelle surprise en revenant de balade ce jeudi matin.

Après le petit moment d’espoir en voyant les fenêtres grandes ouvertes et que cela soit l’effet du vent, le grand charivari qui m’attendait ensuite ne faisait guère de doute. Tous les rayonnages vidés, le linge jonchant le plancher, les tiroirs et plein de boites vides répandus sur le lit, signaient un nouveau cambriolage.

On ricanait bassement quand l’artiste moquait les pandores. Nos gendarmes, arrivés rapidement, nous ont démontré leur professionnalisme et leur empathie en ces circonstances. Nous avons même eu une sorte de sympathie pour la gendarmette, chargée des empreintes, avec pour elle aussi quelques soucis domestiques.

Après leur départ, un repas tardif mais consistant et même une sieste dans un lit épargné, il fallait bien s’atteler aux détails du « sinistre ». Et se reposer sur l’optimisme de mon épouse disant que c’était l’occasion de trier des choses inutiles. Profiter de quelques épisodes tragi-comiques. Comme cette boite recelant quelques vieux slips qui nous a fait penser que ces coquins préféraient le luxe, avant qu’on ne retrouve plus tard dans le bazar les vrais slips, « ceux qui signent les vrais hommes »

Mais tout n’était pas comique. En plus de l’argent disparu, il y avait cette bague acquise chèrement en Birmanie, un bracelet non moins précieux dans le souvenir, puisque acheté au MET de New-York au cours d’une mémorable randonnée à vélo avec mon expert culturel-cyclo de fils. Et bien d’autres choses dont je réserve la primeur à mon assureur.

Mais ils n’ont pas pris mon ordi, l’appareil-photo, ni la guitare ( probablement pas au nom de « la solidarité sainte de l’artisanat ») Ces voleurs à 10 minutes-chrono emmènent ce qui tient dans les poches et permet de courir si besoin.

 On peut quand même leur trouver une pointe de courtoisie. Mon épouse pourra arborer, pour nos noces de diamant, les colliers de moindre valeur qu’ils nous ont laissés. Après avoir délesté mon porte-monnaie de ses billets, ils ont épargné les pièces jaunes pour que je puisse apporter mon écot à la fondation éponyme de madame Chirac.

Et puis si je ne leur dois pas une chanson, dont je serais incapable, je leur dois quand même ce post aux couleurs de la mélancolie et du fatalisme.

 

24/04/2019

"La démocratie, c'est le pouvoir des poux de manger les lions" (Clémenceau)

Parmi les choses positives qu’ont pu révéler les gilets jaunes, il y a la remise en grâce des fameux corps intermédiaires, et particulièrement les maires, en tant que fidèles servants d’un lien social et citoyen de qualité.  Ce prestige retrouvé masque mal les soucis qu’encourent ces élus. Et ils sont tellement occupés qu’ils n’ont guère le temps pour le dire de courir les plateaux T.V. squattés par les bavards habituels.

Et des soucis, ils en ont. On leur demande d’arbitrer entre les emplois espérés d’une future grande surface et la mort probable du centre-ville. Et les tenants d’un camp s’en prendront à lui plutôt qu’à l’autre camp. Et de la même façon, lui sera imputée la fermeture d’une classe de l’école plutôt qu’attaquer le « mammouth » de l’éducation nationale.

Pour se remettre des grosses misères, il lui reste la gestion des crottes sur les trottoirs ou des ordures à côté des bacs ad-hoc. Ou encore pour éviter le tribunal, tâcher de convaincre le récent possesseur parisien d’une résidence à la campagne que le coq a le droit, lui aussi, de chanter sa joie de vivre, dès le matin, même le samedi. On comprend le pourcentage élevé (33%) de ces élus qui veulent laisser l’écharpe la prochaine fois.

Du moins dans les petites communes. A Paris au contraire, l’abondance de candidats dans le seul parti LREM, avec ce programme fluet : «  tout sauf Hidalgo », ferait croire à une grosse gâterie. Tous ces frétillants prêts à servir la cité pourraient se souvenir que depuis Chirac, le coup du Président à suivre ne marche plus. Pas même pour redorer un blason flétri : ce que se dit Erdogan qui a vu s’échapper Istanboul et Ankara malgré une pub très partisane.

Encore les gilets jaunes pour nous dire, en gros (très gros !), qu’il y a une autre France à côté de Paris. Et pour les 2/3 de candidats en lice malgré tout pour 2020, ils peuvent se dire que dans la trilogie en honneur dans nos campagnes, le curé a disparu, l’instituteur risque de disparaitre, lui le maire, demeure le pilier fiché dans la glaise pour encore pas mal de décennies.

10:46 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

17/04/2019

"L'antispécisme, c'est pas pour les chiens", les pistes cyclables non plus!

On me connait cycliste convaincu. Il y a longtemps que j’ai cessé la comparaison avec les champions en 52X11. Mais je reste fidèle à mes 2 roues et à ce support qui reçoit mon séant (et le lui fait bien sentir). Malgré les voies d’une « métropole apaisée », du moins sur les pancartes, je préfère rouler, autant que possible, sur les pistes cyclables.

J’ai déjà tissé, ici-même, de longues et tristes mélopées sur le sort qui est généralement fait à ces dernières. On s’en prend volontiers à leur trame qui reçoit les bouteilles cassées, les tas de sable inemployés et les déchets coutumiers de nos cités.

L’arrivée du printemps vient de les transformer en circuit cynophile. Certes  , les chiens étaient déjà présents sur nos pistes avec leurs trajectoires imprévues. Mais c’est leur abondante fréquentation multiforme qui me fait sursauter. On retrouve, bien sûr, les médors habituels, libérés de leur laisse et qui en profitent pour vagabonder. Le présumé maître a beau aboyer pour rapatrier l’animal ; celui-ci préfère rester dans les roues du cycliste.

On invente aussi de nouveaux jeux avec la laisse cette fois. Elle est tendue entre Médor bien à gauche et l’homme bien à droite. Déjà sur 2 pieds, je n’étais pas très bon en saut en hauteur. Mais à vélo, même avec une ficelle pas trop haute, je ne saute pas !

On me dit qu’il y a dans les cartons un « plan vélo ». Je comprends qu’après l’incendie de N.D. de Paris la politique fasse une pause. C’était impressionnant de constater la ferveur de tout le monde, en communion sur cet épicentre de 800 ans de notre histoire. Espérons qu’il se passera un petit moment avant de reprendre les chikhayas dont les français sont si friands.

Espérons même que les cartons du plan-vélo ne soient pas des cartons de déménagement. Vous savez, ceux qu’on ne déballe pas, tout prêts pour un prochain déménagement !

16:02 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)