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13/09/2025

C'est grace, Docteur ?

Je ne suis pas journaliste et je n’ai pas à courir le scoop. Je me permets donc, après tant d’experts et de présumés tels, de dire que notre pays ne se porte pas très bien.

C’est ce que voulait signifier avec force le mouvement « Bloquons tout ».  De cette manifestation, j’ai moins retenu la colère, exutoire obligé, que le désespoir de personnes désolées que les élites politiques jusqu’à leur sommet, ne prennent pas en compte leurs vives préoccupations  du quotidien.

J’ai entendu parmi les interviewés cette dame : « Je comprends les jeunes qui ne veulent pas d’enfants pour ne pas les jeter dans ce monde de chaos ». Les jeunes  pourtant  le levain de belles espérances. Ce sont les jeunes allemands qui ont d’abord jeté  aux orties les séquelles des 2 Allemagne. Et en France ?

Beaucoup d’experts encore pour tenter d’expliquer pourquoi chacun avance dans son couloir sans vouloir entendre les autres. De cet individualisme forcené, pour ma part, je désignerais les réseaux sociaux. On peut y écrire n’importe quoi sur tout jusqu’à l’intempérance souvent anonymement sans aucune responsabilité engagée. Dans une réunion le lundi soir, 60 personnes donnent leur téléphone pour recevoir le lieu du blocage du mardi. Le lendemain, à 6H du matin ils sont 15 et constatent donc qu’un SMS n’engage en rien.

De leur côté les élites ne cherchent pas vraiment à parler aux « gens » dans leur langage. Mon épouse demande à la Mairie ce qu’il est advenu de la campagne annoncée de démoustication. Réponse : « Vous n’avez pas reçu un flyer ? » Faut-il être bac+5 pour être citoyen ou se résoudre à être la sous-catégorie qui n’a pas besoin de savoir.

Ce « franglais » si répandu n’est-il-pas l’indice qu’on cherche à éviter d’établir un contact, de dialoguer. Mon fils, féru du Guardian, tel les Anglais du début du siècle dernier, traiterait volontiers mon vélo de boneshaker  impropre à ma pratique. Sûr qu’il ne se secoue pas les os sur un engin avec une selle bâtie pour un fessier  2.0 et dont les pneus peuvent écraser une merde de chien sans dévier d’un millimètre. On n’est pas prêts d’échanger nos montures.  Pourtant dans cette randonnée prévue, nous roulons de concert, chacun sur l’engin de ses convictions.

Vous direz que le projet d’une sortie à vélo c’est un peu léger. Je dirai que pour des projets visant à améliorer les logements, à assurer un niveau de retraite suffisant, on peut commencer à dialoguer sans renier ses convictions. Mais, entre les citoyens, plus encore chez les politiques, on fait des phrases, on s’invective, et on n’avance pas le 1er mot d’un échange, d’un débat.

Ce pays malade qui ne veut pas guérir n’arrange évidemment pas d’abord ses citoyens. Mais sa maladie sape aussi l’autorité qui serait nécessaire pour prétendre impressionner les grands malandrins occupés à bâtir un monde nouveau de violence et de non-droit.   

09:32 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

06/09/2025

Un mauvais moment à passer

Nous avons vécu cette semaine un évènement considérable auquel ont échappé, une fois de plus, ces veinards de retraités : la fin des vacances. A entendre divers médias, pour certaines familles cet arrêt provoque un niveau de stress impossible à gérer. En temps ordinaire on somme le gouvernement de réunir une cellule de soutien psychologique. Mais le gouvernement est plus occupé à préparer ses cartons qu’à se soucier des états d’âme des citoyens qui ont dû gérer ce dur moment tout seuls.

Qui ont dû oublier les « grass-mat » et reprendre l’habitude du réveil. Même les veinards en télétravail ont dû laisser le jogging familial et se présenter à l’entreprise le 1er jour ne serait-ce que pour vérifier que les règles de ce statut n’ont pas changé.

Se lever et s’habiller en  costume de boulot. Finis les shorts et les tenues exotiques. A plus forte raison si on ne portait pas d’habits du tout. Du moins ce sont introduites dans les entreprises quelques libertés vestimentaires et les cravates restent au placard. Il faut quand même faire entrer ses orteils qui s’épanouissaient dans des tongs, dans des chaussures qu’on appèle « de ville ». Et ils renâclent, les pieds.

Après le laisser-aller des vacances, on va devoir  se pencher attentivement sur le salaire et la fin de mois. Pas forcément misérable mais pas plantureux non plus. En ronchonnant sur ces boomers qui se sont gavés dans leurs jours heureux.

C’était aussi le 1er jour de la  rentrée des classes. Je pense à ces milliers de marmots qui ont franchi le seuil d’une école pour la 1ère fois. Après quelques pleurs furtifs ils auront sûrement rencontré ces déesses de la pédagogie que sont les maitresses  de maternelle. Il y a aussi les durs qui ont déjà réussi une 1ère campagne de maternelle et qui jouent les affranchis.

Au collège il faudra se faire à l’usage de l’emploi du temps et au tourbillon des profs qui changent toutes les heures. C’est sûr qu’on ne fait plus ce qu’on veut. On parle d’établissements qui séquestrent les portables dès l’entrée. Les élèves vont devoir apprendre avec des livres, une nouveauté.

L’horizon après la rentrée ce sont les prochaines vacances toujours lointaines. Précédées peut-être de revalorisation de salaires qui tombent souvent en fin d’année. De quoi acérer quelques piques vis-à-vis de ces gâtés de boomers. Cette sorte d’ « old-boomer » de 1er ministre aura remballé son budget et on aura sauvé les ponts du mois de mai. Une respiration heureuse dans ce moment difficile.

09:14 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

30/08/2025

Une grande goulée de vert

En apéritif au séjour alpin, cadeau des enfants au nonagénaire, que nous allons faire prochainement, nous voulions offrir  une bouffée d’air montagnard à nos poumons caniculés. Pour nous la porte à côté c’est le Beaufortin. A nos yeux lassés des pelouses pelées et des arbustes grillés, dès l’entrée, la vallée du Doron présentait  ses ubacs et ses adrets parés de multiples nuances de verts intenses.

On ne vante plus la beauté des chalets savoyards, mais ils éblouissaient sous la pluie –il pleuvait ce 1er jour-. Profitant d’un micro climat, leurs balcons s’étoffaient d’énormes bouquets de fleurs. Des bouquets encore plus importants ornaient les rues, les ponts et tous les supports possibles. Question subsidiaire : est-ce qu’on ralentit davantage en regardant les fleurs qu’en zieutant la rondelle de tôle intimant le 50 à l’heure.

Tout affairés, on a quand même gagné notre Auberge du Bersend, non moins fleurie. On est drivés par Odette dont l’accueil n’a pas pris une ride. On verra qu’en plus de sa conversation chaleureuse, elle sait faire une cuisine plus campagnarde que luxueuse, mais tellement réconfortante.

On est d’abord venus pour jouir du paysage. Ce sera de nombreux raids dans ces cols, du Pré, des Saisies, de Roseland, que mes vélos ont gravi, depuis le Liberia à l’Orbea, en passant par le Commencal, et dans tous les sens. Une fameuse palette de souvenirs qui me sourient et ne me « fendent pas le cœur ». J’ai d’ailleurs fait quelques pédalées dans des dénivelées modestes en usant des Watts pour épargner mon reliquat de muscles

Je connais quelques esprits malicieux qui rappellent que j’ai pris un certain temps à admettre l’accélération inéluctable de l’empilement des années. Si ce n’était pas avéré aujourd’hui, la navigation dans ces lieux me ferait un bon post-scriptum.

Après ce panégyrique du séjour en Beaufortin, je ne manquerai pas de décerner un hommage appuyé à mon chauffeur familier. Après quelques désagréments initiaux sur cette voiture, elle apprécie l’automaticité qui épargne son genou gauche et la libère des vitesses sollicitées en permanence. Ce qui ne la libère pas des tournants, épingles à cheveux, qui constituent l’essentiel des routes ici. A défaut d’avoir des muscles de bras de camionneur et avec l’attention permanente obligée, elle fait honneur le soir à la riche nourriture préparée par Odette.

En ces lieux, nous sommes dans un territoire de prédilection du camping-car. Chaque aire de repos, chaque abri nous le rappelle. Hormis les nuits passées dans les lits d’une auberge, la voiture  nous permet les mêmes pique-niques, les mêmes contemplations. Une  nouvelle vie vagabonde s’annonce ! 

 

10:34 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)