Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/09/2025

Bannis de la tech

 J’avais déjà exprimé ici-même que je n’aimais pas entendre LES retraités. En effet sur les millions de ceux-ci, une moitié est au-dessus, parfois bien au-dessus d’un revenu moyen de 1500€ et l’autre moitié peut être très en-dessous. Une autre barrière moins visible existe, celle des générations. Entre ceux qui viennent de franchir le cap, encore à l’aise avec toutes les  subtilités de la modernité et les plus anciens submergés par l’envahissement électronique.

On peut s’attendre pour les plus âgés au recours plus fréquent à des médecins. Leur accès déjà difficile est barré par l’incontournable  Doctolib, la nouvelle secrétaire médicale. Les chantres de l’électronique lui trouvent toutes les vertus. Je trouve ennuyeux quant à moi de tenter d’expliquer à un logiciel, qui n’a pas prévu d’entendre ça, les raisons  d’une urgence ou les spécificités d’une consultation.

Encore plus souvent que d’aller chez le médecin, on a souvent besoin de payer. Sans sortir son porte-monnaie devenu ringard. Les mêmes chantres jettent aux orties –virtuellement-les sous et les chèques puisqu’on a la carte bleue. Je trouverais indécent, pour les 3€ de notre douzaine d’œufs, de prier la fermière de bien vouloir s’équiper d’un terminal carte bleue ou de celui qui reçoit le paiement par téléphone, la nouvelle manière in.

Ce téléphone de plus en plus banni des établissements scolaires bien qu’avec lui on sait tout ce qui est utile. Est-ce qu’on a besoin de savoir que Léonard de Vinci est mort à Amboise en 1519 comme voudrait le faire entendre le prof d’histoire. D’ailleurs on aura bientôt l’I.A. Il paraît qu’elle peut faire les devoirs 

Contrairement aux élèves, en bon vieux classique, je ne suis pas vraiment enthousiaste de ce progrès vendu merveilleux. D’ailleurs, on dérive déjà : un pays a nommé ministre un robot fabriqué par l’I.A. Les humains de ce pays sont-ils à ce point déglingués ? A-t-on pensé à l’art. Quand Picasso peint Gernica il veut nous faire éprouver quelque chose. Bien  sûr l’I.A. est capable de réaliser une belle peinture. Mais fabriquée sans cœur, sans émotion, que pourra-t-on ressentir d’une collection de 0 et de 1 même bien alignés.  

On devine que je ne suis pas un fan de cette I.A. et que j’adhère plutôt mal à l’idée de remplacer l’intelligence naturelle par l’artificielle même formidablement tout ce qu’on veut. Pour ma part, en « ratroupant » les bons neurones éparpillés dans mon cerveau je réussis à écrire des posts. Il se trouve des entêtés du texte classique pour les lire. Peut-être y trouvent-ils, à défaut d’une prose académique, un peu des sentiments et de l’émotion que j’ai voulu y mettre.

 

10:25 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (2)

20/09/2025

Chère Léocadie

Accaparé par une flopée d’évènements, je t’avais un peu  laissée tomber et je te dois quelques nouvelles. A toi que la canicule épargne dans tes montagnes, pourtant chaudes cet été, réjouis-toi : ce fléau nous a laissé en vie. Avec un  petit bonus. Nos voisins ont rentré à  la maison la petite chose fragile qui craint la chaleur. Bien sûr, dès que la température a été « de saison » la petite chose est ressortie et nous gratifie d’aboiements quasi permanents.

Ce n’est pas à cause des agaceries de la bestiole, mais sur les  conseils d’amis expérimentés que j’ai entamé mes 1ères séances de stretching. Tu te demandes sans doute ce que peut bien être cette nouvelle anglaiserie. On ne le trouve pas dans le dictionnaire et, à ce que je vois, il y a autant de pratiques que de salles de cours.

La notre prétend étirer les muscles dans des mouvements posés alliés à une respiration profonde. Effectués avec calme, lenteur, souplesse. Tout à fait ma tasse de thé. Dans la pratique, on prend une position, par exemple les genoux fléchis, on lève les bras au plafond pour les étirer et on tient cette posture longtemps. Je ne sais pas si cela utilise des muscles qui  ne servent pas d’habitude mais en fin de séance ils font sentir durement qu’ils sont là.

Le coach, encore un mot anglais, mais il paraît qu’il n’y a pas d’équivalent français. Celui-ci s’appelle Damien, n’est pas anglais pour 2 sous, aurait même un léger accent bressan. Damien donc me voyant jeune, nouvel, apprenti rectifie souvent ma position et m’assure que j’ai le droit de ne pas viser l’impossible.

A part un autre homme, vieux aussi, le cours est constitué de femmes. Pas des minettes de la dernière pluie, ni des mamies fleurant les 80, des jeunes retraitées dans toute leur verdeur. Elles tiennent les positions avec facilité. Par exemple, elles plaquent les mains au sol sans plier les genoux avec un sourire d’aise comme si c’était leur position naturelle. Est-ce que j’ai jamais fait un truc pareil ? On dirait ces figurines en mousse qu’on peut tortiller dans tous les sens. Le coach, pardon, Damien me dit qu’elles sont plus jeunes, ça je l’avais remarqué, et qu’elles ont déjà quelques saisons au compteur, qu’au fur et à mesure des séances mes articulations vont se dérouiller. Pour l’instant je dérouille.

Damien dit aussi que la douceur dans les mouvements met de l’huile dans les articulations. A ressentir les courbatures du lendemain des séances, j’ai dû  être particulièrement mesuré sur la douceur.

En fin d’une séance l’autre ancien, en se  rechaussant, se gargarisait : « on n’est pas encore sur le chemin de l’EHPAD » Tu sais, ce genre d’établissement n’est pas le nouvel Enfer des non-Dieu, ni d’ailleurs un cocon douillet aux senteurs de rose, mais un lieu plein de vieux plus ou moins perclus, et de très mince attractivité. En attendant, les 2 vieux, heureux du travail accompli, rentrent à la maison sur leurs 2 jambes pas trop douloureuses.

Toi que tes montagnes gardent en bonne forme sans exercices spéciaux pense un peu à ceux qui habitent en bas obligés, pour éviter l’EHPAD, de faire du stretching.

09:30 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

13/09/2025

C'est grace, Docteur ?

Je ne suis pas journaliste et je n’ai pas à courir le scoop. Je me permets donc, après tant d’experts et de présumés tels, de dire que notre pays ne se porte pas très bien.

C’est ce que voulait signifier avec force le mouvement « Bloquons tout ».  De cette manifestation, j’ai moins retenu la colère, exutoire obligé, que le désespoir de personnes désolées que les élites politiques jusqu’à leur sommet, ne prennent pas en compte leurs vives préoccupations  du quotidien.

J’ai entendu parmi les interviewés cette dame : « Je comprends les jeunes qui ne veulent pas d’enfants pour ne pas les jeter dans ce monde de chaos ». Les jeunes  pourtant  le levain de belles espérances. Ce sont les jeunes allemands qui ont d’abord jeté  aux orties les séquelles des 2 Allemagne. Et en France ?

Beaucoup d’experts encore pour tenter d’expliquer pourquoi chacun avance dans son couloir sans vouloir entendre les autres. De cet individualisme forcené, pour ma part, je désignerais les réseaux sociaux. On peut y écrire n’importe quoi sur tout jusqu’à l’intempérance souvent anonymement sans aucune responsabilité engagée. Dans une réunion le lundi soir, 60 personnes donnent leur téléphone pour recevoir le lieu du blocage du mardi. Le lendemain, à 6H du matin ils sont 15 et constatent donc qu’un SMS n’engage en rien.

De leur côté les élites ne cherchent pas vraiment à parler aux « gens » dans leur langage. Mon épouse demande à la Mairie ce qu’il est advenu de la campagne annoncée de démoustication. Réponse : « Vous n’avez pas reçu un flyer ? » Faut-il être bac+5 pour être citoyen ou se résoudre à être la sous-catégorie qui n’a pas besoin de savoir.

Ce « franglais » si répandu n’est-il-pas l’indice qu’on cherche à éviter d’établir un contact, de dialoguer. Mon fils, féru du Guardian, tel les Anglais du début du siècle dernier, traiterait volontiers mon vélo de boneshaker  impropre à ma pratique. Sûr qu’il ne se secoue pas les os sur un engin avec une selle bâtie pour un fessier  2.0 et dont les pneus peuvent écraser une merde de chien sans dévier d’un millimètre. On n’est pas prêts d’échanger nos montures.  Pourtant dans cette randonnée prévue, nous roulons de concert, chacun sur l’engin de ses convictions.

Vous direz que le projet d’une sortie à vélo c’est un peu léger. Je dirai que pour des projets visant à améliorer les logements, à assurer un niveau de retraite suffisant, on peut commencer à dialoguer sans renier ses convictions. Mais, entre les citoyens, plus encore chez les politiques, on fait des phrases, on s’invective, et on n’avance pas le 1er mot d’un échange, d’un débat.

Ce pays malade qui ne veut pas guérir n’arrange évidemment pas d’abord ses citoyens. Mais sa maladie sape aussi l’autorité qui serait nécessaire pour prétendre impressionner les grands malandrins occupés à bâtir un monde nouveau de violence et de non-droit.   

09:32 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)