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30/08/2025

Une grande goulée de vert

En apéritif au séjour alpin, cadeau des enfants au nonagénaire, que nous allons faire prochainement, nous voulions offrir  une bouffée d’air montagnard à nos poumons caniculés. Pour nous la porte à côté c’est le Beaufortin. A nos yeux lassés des pelouses pelées et des arbustes grillés, dès l’entrée, la vallée du Doron présentait  ses ubacs et ses adrets parés de multiples nuances de verts intenses.

On ne vante plus la beauté des chalets savoyards, mais ils éblouissaient sous la pluie –il pleuvait ce 1er jour-. Profitant d’un micro climat, leurs balcons s’étoffaient d’énormes bouquets de fleurs. Des bouquets encore plus importants ornaient les rues, les ponts et tous les supports possibles. Question subsidiaire : est-ce qu’on ralentit davantage en regardant les fleurs qu’en zieutant la rondelle de tôle intimant le 50 à l’heure.

Tout affairés, on a quand même gagné notre Auberge du Bersend, non moins fleurie. On est drivés par Odette dont l’accueil n’a pas pris une ride. On verra qu’en plus de sa conversation chaleureuse, elle sait faire une cuisine plus campagnarde que luxueuse, mais tellement réconfortante.

On est d’abord venus pour jouir du paysage. Ce sera de nombreux raids dans ces cols, du Pré, des Saisies, de Roseland, que mes vélos ont gravi, depuis le Liberia à l’Orbea, en passant par le Commencal, et dans tous les sens. Une fameuse palette de souvenirs qui me sourient et ne me « fendent pas le cœur ». J’ai d’ailleurs fait quelques pédalées dans des dénivelées modestes en usant des Watts pour épargner mon reliquat de muscles

Je connais quelques esprits malicieux qui rappellent que j’ai pris un certain temps à admettre l’accélération inéluctable de l’empilement des années. Si ce n’était pas avéré aujourd’hui, la navigation dans ces lieux me ferait un bon post-scriptum.

Après ce panégyrique du séjour en Beaufortin, je ne manquerai pas de décerner un hommage appuyé à mon chauffeur familier. Après quelques désagréments initiaux sur cette voiture, elle apprécie l’automaticité qui épargne son genou gauche et la libère des vitesses sollicitées en permanence. Ce qui ne la libère pas des tournants, épingles à cheveux, qui constituent l’essentiel des routes ici. A défaut d’avoir des muscles de bras de camionneur et avec l’attention permanente obligée, elle fait honneur le soir à la riche nourriture préparée par Odette.

En ces lieux, nous sommes dans un territoire de prédilection du camping-car. Chaque aire de repos, chaque abri nous le rappelle. Hormis les nuits passées dans les lits d’une auberge, la voiture  nous permet les mêmes pique-niques, les mêmes contemplations. Une  nouvelle vie vagabonde s’annonce ! 

 

10:34 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

24/08/2025

"Partir c'est mourir un peu"...trop?

Des passants même malentendants  auraient pu entendre ce lamento lancé avec vigueur : « j’en ai marre de cette baraque ». La dite baraque c’est notre maison qui donne des soucis d’entretien, y compris à l’extérieur, à ses occupants. D’ailleurs, même écrit joliment et chanté sur un ton guilleret, le patron est quand même nonagénaire.

Ne pourrions-nous pas imiter nos amis, à Avignon, Chalon, Gex, qui ont choisi un appartement ? Nous n’avons pas une aversion définitive sur l’appartement. D’ailleurs nous gardons un souvenir ému de notre 1er appart à Meudon la Forêt. Une 2ème naissance m’avait libéré de l’armée après 2 ans. Dans la foulée, j’avais trouvé un boulot. Mais dans ce Paris embouteillé, comment se loger ?

Aussi, quand j’ai retrouvé la famille dans le Jura en brandissant la clé du gite obtenu, c’était le vrai cadeau de Noel. Le lotissement était vraiment tout neuf. Je partais vers le bus avec des chaussures pour marcher dans la boue et je les changeais pour être présentable à Colombes. Le pire était pour mon épouse qui remontait les 10 étages avec les courses, un enfant ou deux, sans ascenseur et dans l’obscurité. Mais c’était le nid de la famille rassemblée.

Pour autant peut-t-on déménager pour le souvenir d’une émotion ? D’autant que notre maison n’est que semi-nonagénaire. Ses bases sont encore solides et efficaces. Pendant ces canicules, on appréciait d’être relativement au frais. Et nous avons un garage. On pense avec commisération à notre voisin qui s’introduit dans une voiture qui a pris 38 degrés depuis des heures sur le parking.

C’est vrai qu’on n’est pas très pros pour les fleurs mais la nature y pourvoit. Elle nous offre au printemps un 1er tapis de crocus sur la pelouse. Remplacés par les primevères, chassées à leur tour par les pâquerettes. Et notre cerisier ! Un peu pingre cette année. Après 1 bol pour la voisine de droite, un pour celle de gauche, celui de la dame de ménage, il en restait tout juste pour les oiseaux. Mais mon amoureuse des oiseaux était ravie de cette mince aumône.

En outre on a le privilège d’une maison à la campagne et à la ville. Je peux aller à la boulangerie déjà citée pour ses tables et son café au prix de quelques pas. Aussi facilement on est à la FNAC, forcément délaissée depuis quelque  temps. Les médecins, quand on a obtenu un R.V sont à portée de bus, ceux-ci à portée de pas.

Le soir après le diner on se régale de notre coin terrasse abrité d’où l’on suit les allers et venues des hirondelles ou le ballet des chauves-souris. Enfoncés dans le canapé, il n’est même pas question dans la conversation d’évoquer un quelconque départ  de ces lieux pour un éventuel ailleurs inconnu.

15:59 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

16/08/2025

"La vie commence à 60 ans"

Sous ce titre, un brin provocateur, Bernard Olivier qui n’a pas laissé ses pieds s’épanouir dans ses sabots explique que la retraite, fin de la vie professionnelle, n’est pas celle de la vie tout court et surtout pas le début de la vieillesse. Bien sûr, cela me parle un peu même si j’ai franchi ce cap il y a bien longtemps.

Ce récit, malgré parfois un ton presque doctoral, n’est pas une thèse et on peut ne pas adhérer à son raisonnement. Malgré tous ses métiers, l’auteur demeure un intello et use beaucoup de phrases pour se débarrasser de cette vieillesse associée à la retraite. Certes on trouve des nouveaux retraités qui bafouillent un peu, qui s’inquiètent de leurs médicaments et même, selon Bernard Olivier, qui ont peur d’être en manque, « cette maladie incurable des gens qui ont été pauvres ». Je m’inquiète du pain, c’est davantage dû aux tickets après la guerre qu’à l’âge. Vraiment pas anciens pauvres puisqu’on porte régulièrement au « Grenier de Mamie » les drôles d’objets qu’on a achetés à « Ozanam » dans un cycle bien rodé.

En réalité, la retraite c’est beaucoup plus simple : sauf si on était mineur de fond ou manœuvre de chantier, on continue pendant les 1ères décades à vivre, physiquement et moralement, comme avant. L’âge se rappellera à notre souvenir quand on croira pouvoir monter ce petit raidard habituel « en fumant la pipe » et qu’on coincera. Pour ne pas s’ennuyer à la retraite, donc vieillir, il faut des projets.

Sans avoir lu Bernard Olivier, au 1er jour de retraite (qui m’a coûté un trimestre dans le décompte sécu mais je ne suis pas choriste dans la chorale des retraités pleureurs ) je partais faire la « bike-road » du Danube jusqu’à Budapest et retour à Venise. Suivi de beaucoup d’autres programmés régulièrement pour tâter d’espaces rêvés et inconnus.

Après 40 ans de journées formatées 7H/19H on aime reprendre des rituels, aux sorties ASTA, à la salle de gym. On va pouvoir écouter aux heures ouvrables les débats jusqu’alors manqués. Ali Baddou n’est pas mon cousin. Ponctués quand même de quelques foutaises servies à point par notre TV publique. La lecture des journaux après le déjeuner remplit une case bienvenue. L’amateur de blog, avant que l’I.A. ne le ringardise, occupe ponctuellement la sienne.

Même si on délaisse la voiture, elle nécessite ses révisions périodiques. Le retraité a le temps, souvent le besoin,  de faire les siennes. Le doigt mis dans l’engrenage médical remplit l’agenda de tous ces maux qu’on ignorait jusqu’alors. Toutefois entre 2 visites, il reste quelques heures pour glander. Qui seront peut-être occupées par le passage imprévu d’enfants, plus souvent de petits-enfants. Et là, on ne s’ennuie pas.

Même si mes 60 ans n’ont pas ouvert ma vraie vie, ils ont offert de nouvelles armes pour vivre pleinement en complément de celles utilisées auparavant.

11:10 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)