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30/06/2022

Une espèce à protéger

Je sursautais dans un ancien post à propos d’une statistique annoncée : 200000 centenaires en 2050. A ce que j’observe, il est probable qu’on atteigne ce record bien avant la date prévue, avec quelques centaines supplémentaires d’ailleurs.

Il faut dire qu’on fait tout pour nous conserver en plutôt bon état. Alors qu’au sortir de la guerre, le ventre creux, on s’était mis à baffrer sans restrictions, notre nourriture d’aujourd’hui est bigrement cadrée. Sans sucre, sans sel, sans gluten, sans graisses, plus quelques interdits momentanés. Il nous restera les fibres, quelques vitamines, en attendant les algues et les insectes, pleins de protides comestibles, dit-on.

Complètement innocent, je faisais du vélo, du ski, pour le plaisir, les paysages. Je ne savais pas qu’en réalité, je prolongeais mon espérance de vie. Selon les auteurs, tant de mois par calories dépensées. Ils ont jeté aux orties nos calculettes d’antan pour des logiciels dopés à l’I.A. qui me projettent tout droit vers le centenairiat.

Citoyen discipliné, j’ai pris toutes les doses de vaccin sans m’interroger s’il était américain ou chinois. Depuis que je suis senior (un bail !) je prends ponctuellement la piqure contre la grippe. Et me voila, clopin-clopant, mais toujours là.

Ce pseudo-jeunisme forcené ne plait pas trop aux vrais jeunes et à ceux qui se croient tels. Les vieux creusent le trou de la sécu, conduisant mal, occupent les bonnes places. En plus, comme ils ont du temps, ils votent, mais mal : c’est à cause d’eux que Mélenchon a perdu la présidentielle, disent les jeunes, eux qui majoritairement, n’ont pas voté.

Aussi, on va leur mettre des bâtons dans les roues. Et on a de quoi : repasser le permis à 65 ans, une ½ voix aux élections, terminé le privilège aux Ehpads à la prochaine pandémie. Si, avec tout ça, ils ne regrettent pas de se prendre  pour des jeunes !

Un petit espoir pour ceux qui vont survivre. Dans la mandature qui commence, on va apprendre dès l’école à mieux protéger la nature. On va mieux protéger par exemple cette herbe spéciale des Chambarans, près de Roybon, ainsi que la faune qui s’y cache. Dans la foulée, on ne peut manquer de protéger aussi cette espèce tellement fragile : les futurs centenaires.

15:31 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)

22/06/2022

Dérives équines

Les librairies regorgent de traités du bonheur, si difficile à saisir. Et les medias, toujours à l’affut de l’émotion collective, nous en font des tonnes sur ce qui cloche. Dans tous les domaines : 3 mois pour obtenir une nouvelle carte d’identité, les rayons de la moutarde, de l’huile, sont juste remplis de la note d’excuses pour l’absence du produit, la canicule est là depuis déjà plusieurs semaines. Comment être heureux dans ce bazar ?

Par bonheur, (pardon pour l’ironie) il y a autant de guérisseurs que de traités du bonheur. Aussi particuliers que ceux-ci. Au-delà de la trilogie, psychiatre, psychologue, psychothérapeute, avec pignon sur rue, on trouve des psychosomatothérapeutes, des hypnothérapeutes, qui conseillent tous de se méfier et de choisir avec le plus grand soin. Pour beaucoup, quand on a fini d’analyser les critères de choix, on a aussi fini d’être malade.

Pour ajouter à la confusion, je viens de découvrir un technicien spécialiste de la médiation équine : l’équithérapeute. Même si vous n’avez pas passé vos soirées d’étude avec un « Gaffiot », vous comprenez qu’il s’agit de traiter nos maux par le cheval. Quelques personnes de mon entourage m’ont montré que l’amour du cheval pouvait conduire à de drôles d’extrémités, mais de là à en faire un traitement médical ! Le soin consiste en caresses prodiguées à l’animal. Lui faire du bien fait du bien à soi. Et ça va jusqu’au baiser sur le museau de la bête. Beaucoup trouveraient cela un peu sale, mais les équinophiles voient là, ni mauvaises bactéries, ni virus, mais des ondes positives.

On était tenté jusqu’alors de se reposer, pour évacuer les soucis et le stress, sur le « meilleur ami de l’homme » : le chien. Paré de toutes les vertus, affectueux, fidèle, voire intelligent. Certes, ce n’est pas votre cheval préféré qui pourrait se lover dans le canapé auprès de vous, pour réclamer vos caresses. Mais si j’en crois mes voisins cynophiles assumés, les chiens payent leur amour à notre égard de tous les maux qu’on croit réservés aux humains, de la fameuse maladie de Lyme, en passant par le diabète et jusqu’aux défaillances cardiaques. Et d’utiliser alors l’autre thérapeute en vogue : l’éthologue. Pas assez répandus, ou efficaces, au vu des dizaines de cas d’enfants mordus grièvement par le toutou de la maison qui, jusqu’alors, n’aurait pas fait peur à une mouche.

J’ai un peu envie de rappeler aux équithérapeutes que le cheval, « la plus belle conquête de l’homme » se paye des soirées plaisantes dans les stalles. Quand le rigolo de l’écurie sort le mantra préféré des copains : « la plus belle conquête du cheval, c’est l’homme » !

 

 

 

 

 

15:00 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

09/06/2022

Mon hommage à un modeste : le piéton

Parmi tous ces nouveaux instruments, trottinettes, gyroroues, wheels (dire simplement roue est incurablement gaulois), hoverboard, il est temps de faire un peu de place à cet inconnu des trottoirs : le piéton. Son parcours connait quelques embuches et il mérite mon hommage.

Sa carrière commence tôt : pour certains bébés précoces, la marche débute avant un an. Pour beaucoup d’autres, il faudra quelques semaines de plus pour qu’ils renoncent à faire la poussière du plancher avec les mains et les genoux et lancer leurs 1ers pas. Une autonomie qui ravit les parents, tant qu’ils ne tournent pas tous les boutons et n’agrippent les casseroles sur la cuisinière. Une autonomie qui n’a pas fini de s’exercer.

Sans trop se préoccuper des cueilleurs-chasseurs des âges néandertaliens, il va vite cueillir quelques mauvaises notes et quelques horions dans les cours de récréation. Quant à la chasse, devenu piéton assumé des galeries d’intense chalandise, il va plutôt chasser les promos et les top-budgets.

Pour oublier ces folies magasinières, il ira souvent parcourir de grandes randonnées à étapes. Le top, en l’occurrence, c’est le « Chemin de Compostelle » pour lequel nul passeport religieux n’est exigé. Le piéton à gros mollets se dirigera plutôt vers des étapes montagnardes, genre « Tour du Mont-Blanc ». Au plaisir un peu vaniteux de l’avoir fait s’ajoutera celui d’accéder pour soi-seul à des paysages somptueux ouverts à 360 °.

De retour dans la vallée, le piéton devra affronter, sans déclaration de guerre préalable, un autre ennemi : la voiture. Fort de ses 120 chevaux sous le capot, l’automobiliste ne peut admettre d’être bloqué par un type qui n’a que 2 jambes. Pour lui faire payer ce déni de lèse-voiture, il va lui raser les fesses dans le dernier mètre du passage piéton, ravi de son « exploit ».

Il y aura une petite revanche lorsque, vaincu par la pente, le cycliste, piéton intérimaire, a mis pied à terre. Et là, il peut jouir, en silence mais à zygomatiques déployés, de l’automobiliste en panne, qui cherche à gagner, « pedibus cum jambis » la borne salvatrice où déplorer son malheur. Le comble du réjoui, malheureusement en voie de disparition : quand ce piéton impromptu, le bidon à la main, cherche à gagner une proche station-service.

Certes, petit piéton deviendra grand, et vieux. Après avoir expérimenté toutes les acrobaties qui permettaient d’aller plus vite, il est ravi que lui reste la fidèle marche à pied. Eventuellement muni d’une canne, son tour ne comptera guerre plus de pas que ce qu’on lui avait prescrit au 1er confinement. Mais il peut le faire chaque jour, sans risquer d’être interrompu par un S.M.S. intempestif.

 

15:50 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)