27/08/2019
Aimez-vous les uns les autres
On vient de fêter les 50 ans de Woodstock. Si on se souvient de cette fantastique rencontre, plutôt que du californien Altamont, gâché par les Hells Angels, c’est parce que tout homme aspire à cet esprit « Peace and Love ». C’est d’ailleurs sur ce terreau de paix et de fraternité qu’ont souvent prospéré les religions. Malheureusement, leurs clercs sont assez discrets quand cet esprit est dévoyé au nom de celles-ci.
Je salue le fidèle qui s’enrôle sous la bannière d’un Christ qui a prêché : « Aimez-vous les uns les autres ». Sans doute trop empégués dans le bourbier de certains collègues accusés de pédophilie, les prêtres n’ont, semble-t-il, pas remarqué que leurs troupes formaient le plus gros bataillon de la « Manif pour tous », ce monument d’intolérance.
Ils pourraient bénéficier d’une session de rattrapage puisque la « Manif » veut se refaire une santé à propos de la probable adoption de la PMA.
Les musulmans viennent de fêter l’Aid el Kebir. Les imans ont sûrement commenté la leçon : en retenant le bras d’Abraham, prêt au sacrifice de son fils, Dieu rappelait que même pour Lui plaire, on ne doit absolument pas tuer son prochain. J’aurais aimé qu’en sortant de la mosquée, les imans rappellent aussi que les fanatiques qui égorgent au nom d’Allah se trompent de religion. Hébergeant depuis des siècles 2 chapelles, sunnites et chiites, qui se fichent sur la figure, l’Islam a un petit caillou dans la chaussure quand il prêche la tolérance.
En répondant par la non-violence à l’agression de la Chine, les bouddhistes du Tibet s’étaient attirés la sympathie du monde entier. Au point de faire des émules jusqu’en Europe. Pourtant, j’ai trouvé le Daila- lama ou Mattieu Ricard plutôt discrets sur le massacrer des Rohingas. Certes, les sauvageries à leur égard sont le fait de militaires barbares, mais c’est un bouddhisme nationaliste qui a armé leurs bras !
Ce sont pourtant des bouddhistes qui croyant voir l’empreinte d’un pied de Bouddha sur une pierre, ont fait du Pic d’Adam un lieu sacré. Très fiers de leur œcuménisme, accueillant sans distinction les chrétiens ou les musulmans. D’ailleurs, après avoir gravi les 5500 marches pour se hisser sur le Pic, (2200 mètres)on est plus enclin à voir dans son voisin un confrère en effort plutôt qu’un mécréant. Hélas, le Pic d’Adam n’est pas dans le nord de la Birmanie mais au Sri Lanka !
Quand on a constaté dans la France, « fille aînée de l’église », que le match de l’après-midi remplaçait la messe du matin, on a cru que le sport, prônant une saine émulation, favoriserait la fraternité. Ce qu’avait aussi pensé De Coubertin en réanimant les J.O. De sa tombe, il doit être déçu de voir que c’est l’occasion de sacrifier plus au dieu-argent qu’à celui de la fraternité. Il peut se consoler avec les athlètes, en particulier ceux du décathlon, qui au terme de leurs 10 épreuves harassantes, leur Pic d’Adam, félicitent chaleureusement leurs concurrents. Un beau message ! Mais il faut attendre 4 ans pour le retrouver.
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