21/11/2013
Symphonie en euphorie mineure
On sait qu’écrire à contre courant de l’air ambiant ne me cause pas de furieux boutons. Et les dithyrambes presque assourdissants à propos de la victoire de l’équipe de France de foot m’en donne l’occasion. On sait aussi que mes émotions sportives penchent plus vers le vélo ou le ski de fond que vers le foot. Ce n’est toutefois par chauvinisme que j’écris mais, je l’espère, en vieux sage « plein d’âge et de raison ».
De quoi s’agit-il en effet ? On demande à 11 jeunes garçons d’être assez adroits de leurs pieds pour pousser le ballon dans le but adverse. On connaît des métiers plus pénibles et, qu’on sache, plutôt moins payés. Si le jeu, car c’est un jeu, se solde par une victoire, très bien ! congratulons-nous, sourions-nous le temps…d’une soirée, et le lendemain revenons aux choses sérieuses.
Comment ! pas sérieux le foot ? s’écriront les aficionados. Quelques heures à peine avant le match, ces garçons étaient voués aux gémonies, peu motivés, pas accrocheurs, pas solidaires. Et par la grâce d’une victoire, maintenant portés aux nues. Une humeur aussi inconstante qu’un caprice de météo, est-ce bien sérieux ?
Là dessus, même notre Président se fend d’une parabole où on entend qu’il suffit d’y croire pour que l’objectif se réalise. Même le Conseil des ministres en fut tout enjoué, dirent-ils ! Je sais qu’un malade qui a bon moral s’exonère un peu de ses ennuis. Mais quand le mal est incurable, même le super moral ne le guérit pas.
Je vais arrêter de mettre des bémols à la vaste symphonie car je risque d’être pris à mon propre piège. Si dans quelques semaines à Sotchi, les frères Fourcade nous régalaient d’une victoire, je risque de bondir devant ma télé comme un supporter de foot. Du moins, pour ma défense, je sais ce que crapahuter dans une sale neige veut dire. Et ces garçons, s’ils gagnent, ne brandiront pas des millions aux yeux de ceux qui n’en ont pas.
10:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
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