08/12/2022
Vains bavardages et folles coquecigrues
J’évoquais récemment l’emblématique 110 K/H sur autoroute, qui permet d’économiser de l’essence, du CO2, et probablement quelques vies, mais pas à l’ordre du jour. D’abord, il ne faut pas « emmerder » les français. Mais surtout c’est la crainte d’un retour de flamme des gilets jaunes. Cet archipel de ronds-points divers n’a pas été en mesure de se fédérer pour émettre des propositions. Mais il a eu la capacité de faire retoquer une loi, le piteux retour aux 90 K/H sur route.
Ce qui fédère ces sortes de résistants tient en un seul mot : Paris. Derrière ce vocable, on empile des députés qui votent des lois, mais pas toujours irréprochables, des ministres qui les appliquent mais démissionnent pour tricheries, des avocats experts en recours à reporter indéfiniment des accusations avérées et des papesses médiatiques pour entretenir un entre soi confortable dans cette bulle quasi en apesanteur.
Dans le village jurassien que je connais bien, on a du mal à s’émouvoir de l’augmentation du Pass Navigo pour autant qu’on sache de quoi il s’agit. Ici, quand on veut aller à la préfecture à 5 kms, on prend sa voiture, le seul moyen possible, en maugréant sur le prix du carburant.
Les « parisiens » essaient de remobiliser tout le pays pour les J.O. de Paris. Dans le même temps où on a violemment dénoncé les horreurs de la Coupe de foot, s’apprêter à commettre les mêmes folies chez nous, ça interpelle ! Sauf peut-être à Paris la climatisation des stades !
Après l’été caniculaire et les inondations, on allait emporter toutes les adhésions à un grand plan pour le climat. Depuis, pas un instant sans qu’on nous assure la prime à 6000, voire à 7000 euros pour la voiture électrique. A 32000 euros pour une des moins chères, mon ami jurassien bute sur le reste à charge.
Dans le Jura il fait aussi froid qu’à Paris et le villageois jurassien peut opter pour le dernier cri énergétique : la pompe à chaleur. Mais il a beau empiler toutes les primes offertes, il n’a décidemment pas le budget.
Enfin une concession à l’écologie : les pannes de courant promises pour débuter 2023. D’éventuelles, le minutage en est tellement précis qu’elles vont devenir réelles. Ce serait quasiment dommage qu’on les évite tant le soin mis à les prévoir est impressionnant. Pour une fois qu’on devance l’évènement !
Ce qui est dommage ici, c’est que l’effort n’est pas choisi, mais contraint. Il reste un petit os à ronger pour nos gilets jaunes. Dans les villes qui ont connu un regain d’écologie, s’il y a des sapins, ils seront enguirlandés à minima.
15:59 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
01/12/2022
La Coupe est pleine
L’énorme brouhaha du début de la Coupe du Monde de foot s’estompe un peu et je vais pouvoir m’y glisser. Pas pour dénoncer la débauche écologique, ni l’emploi esclavagiste des ouvriers, ni les biais de l’attribution de la Coupe au Qatar. Les médias en ont fait des tonnes sur le sujet. Que ne l’ont-ils pas fait il y a 10 ans lors de l’attribution. Je vais me concentrer sur ce couple bien assorti : le foot et l’argent.
A la sortie de la guerre, les 3 dirigeants les mieux payés gagnaient 35 fois le salaire moyen de leurs employés. Dans les années 2000, les mêmes gagnaient cette fois-ci 130 fois le salaire moyen. En 2021, les patrons du CAC 40 ont gagné 100 fois les salaires de leurs employés. Ce qui signifie des sommes pharaoniques.
Et pourtant notre Mbappé national gagne plus que 38 PDG sur 40. Il ne manage personne et il n’est même pas le capitaine de l’équipe de France. On excuse beaucoup parce qu’il fait rêver les pauvres des banlieues. Paradoxalement, ce sont les plus pauvres qui en rêvent le plus. Dans les 10000 supporters français à Doha, combien de smicards ont cassé leur tirelire pour y être ?
En Afrique le rêve est mortifère. Des gamins un peu doués des 2 pieds se laissent prendre dans les filets de « négriers »*qui leur promettent la formation, puis l’introduction dans un club de Ligue 2, voire de Ligue 1. Si même il y a réellement formation, on n’avait pas précisé la méthode : 12 ou 15 gamins « essayés ». On en garde UN et on jette les autres. Bons pour le retour en Afrique, moins pire malgré la honte du perdant.
Cela valait pourtant la peine : l’élite. Par le salaire, plus les petites étiquettes sur chaque maille du maillot, on entre dans un autre monde. Le contrôle antidopage est bon pour ces pauvres cyclistes et pas pour nous. Certes, cela donne des blessures à répétition et une vieillesse précoce et cassée. Même la justice se fait un peu oublier. On peut compter sur des milliers d’explications à propos du forfait de Benzema à Doha et beaucoup moins sur le résultat en justice de sa « sextape » avec Valbuena.
Là, vous dites : la Coupe est pleine. Hélas, non ! Dans le même temps, Bolloré a fait une augmentation faramineuse à Hanouna pour qu’il continue de régaler un troupeau de moutons bêlant et impuissant, à point pour écouter les sirènes de la droite extrême. Elon Musk réintègre Trump dans Twitter pour booster les républicains afin d’en faire leur candidat en 2024.
Un bon point tout de même à cette Coupe décriée. Elle aura appris à tous ceux qui savaient le nom du propriétaire du P.S.G. que le Qatar n’est pas une bourgade près de Paris, mais un vrai pays là-bas près de la mer. Les plus futés sauront qu’il est riche parce qu’il a du pétrole et du gaz … et la Coupe du monde de foot !
- « Négriers du foot » Titre du livre de Maryse Ewanje-Epée sur le sujet
16:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)