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25/08/2024

"Les Précieuses Ridicules" pas vraiùment passées

Je me pique d’écrire et de parler un français plutôt convenable. Et depuis longtemps. Ma future épouse trouvait que mes lettres étaient parfois savantes. Peut-être de la même manière qu’on choisit son meilleur costume pour postuler à un emploi, je ciselais les meilleures phrases pour lui plaire. Vaine recherche alors et maintenant où des expressions employées me laissent perplexe.

Je ne parle pas du langage spécifique qu’emploient certaines professions pour se ménager ainsi un quant-à-soi. En lisant par exemple un compte-rendu post-opératoire, on se demande si c’est bien de soi dont il parle et même de l’organe blessé.

Intronisé tôt dans la confrérie cycliste, j’en connais le vocabulaire. J’ai même du, ici même, expliquer la différence entre se faire « la bosse » et se taper « un méchant coup de cul ». Je n’insisterai pas pour ne pas  risquer de faire le pédant du vélo.

La corporation des politiques pratique les éléments de langage. C’est une façon de ne pas dire ce qu’on pense en employant les mots qui le signifient quand même. Pour des gens qui se réclament du peuple ne serait-il pas préférable de parler clairement ?

Chez les politiques et chez tout le monde à tout bout de champ, on change de paradigme. Avec le paradigme, on sent que chacun s’est constitué durement un modèle et qu’après une difficile révolution intérieure, on doit en changer.  Bien sûr, changer de paradigme vous a une autre allure que bêtement changer d’avis.

S’il avait su qu’il pratiquait un oxymore, Corneille n’aurait peut-être pas osé « cette obscure clarté qui tombait des étoiles ». Résolument antique, j’avoue  préférer l’innocence cornélienne à certains galimatias dont on abuse souvent.

Le mot qui fait fureur aujourd’hui, c’est procrastination. Quand je dis que pour le tri de ma bibliothèque, je suis en pleine procrastination, c’est bien plus élégant que d’avouer que je suis faignant. Et je me le permets, le président de la république lui-même, et ça énerve Mélenchon, fait de la procrastination pour le choix suprême qu’on attend de lui. 

On a tous besoin à un moment de s’offrir un petit coup de vulgarité. Mais chez certains seulement de haute tenue. Mon ami Jacques ajoute   à un parler châtié des origines bourgeoises où par exemple les enfants vouvoient les parents. Ce très strict garçon m’a laissé sur le cul ( moi je peux, je ne suis pas bourgeois) quand il a déclaré d’un gars qui pétait de trouille : « il ne bandait que d’une » Quand on essaie d’imaginer l’exercice, le gars devait avoir de sacrées bonnes raisons d’avoir peur.

Commentaires

Je ne te vois guère en procrastinateur. Trier et vider sa bibliothèque, ça ne peut pas se faire comme ça. Cela dit, un brin de fainéantise ne peut pas nuire ! Par exemple en feuilletant tranquillement les fameux bouquins de Bonatti ou de Herzog, à l'époque où les montagnes étaient encore solides.

Écrit par : Marc | 26/08/2024

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