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15/09/2022

La valeur devrait attendre le nombre des années

Vous ne trouverez pas facilement un être épanoui pour vous dire qu’il a réalisé ses rêves. L’humaine condition offre plutôt des kyrielles de gens malheureux de ne pas avoir réalisé leurs espoirs. Dans tous ces déçus, on trouve alors des super-actifs plein d’esprit de revanche : ce qu’ils n’ont pas fait, leurs enfants, le plus souvent, l’obtiendront. Le souci légitime de voir ses enfants réussir mieux que soi peut connaitre quelques dérives.

La plus courante vise à vouloir faire éclore le champion qu’on n’a pas été. Dans ce cas, les parents délèguent l’objectif à un entraineur qui poursuit d’ailleurs sa propre réussite. Et dans les salles de sport, on verra des gamin-e-s, s’échiner jusqu’à l’épuisement sous les invectives d’un coach pas bienveillant du tout.

On a à l’esprit ces très jeunes filles qui remontent courageusement sur la poutre ou le cheval d’arçon après une chute plus ou moins douloureuse. On n’est pas ménagé davantage sur un terrain de foot ou un cours. Pour sûr : les millions de Mbappé ou de Nadal titillent les neurones de plus d’un. Est-ce une raison pour pousser un bambin de 5 ans, qui ne connait pas encore les millions, à saisir sa raquette, après l’école, plusieurs soirs par semaine ?

Une variante, moins physique mais aussi stressante, s’adresse aux petites filles. Attifées dans des atours d’antiques stars décaties, elles disputent, avec l’ardeur boostée par la mère, des concours de mini-miss. Elles s’y entrainent, popotin chaloupé inclus, à prendre les poses aguicheuses des grandes. Des compétitions où le jury entraine ses yeux davantage sur les atouts de la silhouette que sur ceux du cerveau.

Ces façons d’investir dans sa progéniture, en pleine vanité, mènent à des comportements qui interrogent. Se prolonger, en mieux, pourrait-il pousser à faire des enfants destinés à devenir objets d‘exhibition ? Se poser la question, c’est déjà y répondre.

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