Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2022

Que sait du désert celui qui ne regarde qu'un grain de sable (E.Orsenna)

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

 

Sans même chercher à disputer le titre à Bruère-Allichamps, Paris est sans conteste le Centre de la France. Administrativement, mais pas seulement. Nos nationales se comptent à partir de Notre-Dame, les trains partent de Paris, et, généralement, toutes les décisions, politiques ou non, aussi. Ce qui a donné ce tropisme irréductible vers la capitale au détriment de ce qu’on vient d’appeler « les territoires ».

Comme pour ce faire pardonner de faire partie de cette élite parisienne, tous les candidats à une élection se découvrent des ascendances dans les dits-territoires. Sans oublier la sainte règle qui veut que ces ascendants de province soient forcément modestes. La grand-mère, qui tient la corde en ce moment, était plutôt femme de ménage ou dans une quelconque forme de servitude.

Dommage que je ne sois éligible à rien, je n’aurais pas besoin de remonter aux grands-mères, ma mère suffirait pour illustrer la vie modeste en province.  Elle était femme de ménage, cuisinière, aide maternelle, gestionnaire de flux financiers. Tous ces métiers que l’administration englobait hypocritement sous ce terme de « femme au foyer ». Du moins, elle n’avait pas, comme la génération suivante, à y ajouter l’activité professionnelle. Ce qui, « territoires » oblige, fait prendre la voiture pour gagner la ville aux emplois. La vie à Saint-Julien-Molin-Molette est sympa, mais on n’y prend pas le métro.

La pandémie avait jeté sur les villages de province quelques parisiens. Du moins ceux qui possédaient un pied à terre. Covid quasi vaincu, ils ont vite regagné Paris, le centre de commandement. Et pas seulement ceux qui avaient perdu leur procès contre le coq du voisin qui chantait trop tôt. Difficile de s’installer à demeure dans ces déserts. Les pré-écolos de 68 avaient bien remarqué que les chèvres, même sur le Larzac, peuvent vous mener la vie dure.

On n’en a donc pas fini avec Paris capitale omnipotente. Est-ce un hasard si parmi nos candidats on compte la maire de Paris et la présidente de l’Ile de France. D’ailleurs, même nés à Amiens, Tanger ou Clacy et Thierret, c’est à Paris que tout ce beau monde fonctionne.

Quasi pas de possibilités de sortir de cette mainmise. Je proposerais donc un nouveau contrôle à la fin du mandat du président. En plus de vérifier qu’il n’y a pas gagné des sous, on vérifierait qu’il a gagné du poids. Signe indiscutable qu’il aurait goûté aux fromages de Savoie, au cassoulet de Castelnaudary et aux vins d’un peu partout !

 v

10:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

25/03/2022

Aussi longtemps que tu voudras nous dormirons ensemble (Aragon; Ferrat)

Lors d’un tri récent de photos, on a ranimé le souvenir de périples qui ont jalonné notre parcours. Ces étapes ont été mises en valeur dans une vidéo de plusieurs images rassemblées par les enfants lors de nos noces de diamant.

Ce rappel, traditionnel lors des célébrations, estompe un peu la dureté des pierres avec lesquelles nous construisions notre chemin. Par exemple, si tant bien que mal, le chef de famille peut débuter sa vie professionnelle avec un statut de cadre, cela ne signifie pas des fins de mois somptueuses.

Bien que non programmés, comme on sait le faire aujourd’hui, nos enfants ont été, et sont encore aujourd’hui, formidablement aimés et aimants. Ils ont eu le bon goût de suivre les périples professionnels paternels et de s’habituer à de nouveaux amis, de nouveaux loisirs. Certains d’ailleurs en catimini des parents qui le découvrent au gré d’une conversation beaucoup plus tard. Du moins, ils n’ont pas emprunté la voiture de nuit, sans permis, et écrasé ladite contre un arbre ! Les braves petits !

Dans ces périples, c’est quand même l’épouse qui fournit le plus d’abnégation et qui doit changer le plus d’habitudes, et pas seulement de rideaux. On reconnait généralement aux femmes davantage de sens pratique : une disposition bien utile dans ces circonstances !

Ces enfants formatés aux vacances plus rugueuses que luxueuses quittent un jour le nid. Ils ouvrent aux parents plus libres mille occasions de suivre leur imagination. Elle les conduit à de fabuleuses randonnées, d’abord à vélo avec une petite prédilection pour les îles, puis avec les moyens aériens jusqu’à poursuivre le fils-aventurier aux 4 coins du monde.

Les années passant, on ressent de plus en plus que ce long compagnonnage n’est malgré tout qu’un C.D.D. Les amies veuves qu’on fréquente montrent assez que l’absent pèse beaucoup. Aucun de nous n’a très envie d’être celui qui reste. Pas bien le courage pour autant de l’euthanasie et on laissera faire le « fatum » (peux pas m’empêcher de faire le latiniste quand ça devient sérieux). Du moins, nous tâcherons de  parcourir notre chemin ensemble jusqu’au bout.

10:02 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

18/03/2022

En hommage déférent à mon ancien prof de français

Astreint pendant les 8 ans de ma scolarité dans mon pensionnat à la dissertation chaque mercredi soir, balisé au plus près pour pratiquer un français correct, j’ai un peu de mal à reconnaitre le français d’aujourd’hui. La grammaire a été classée comme une chose secondaire reléguée aux oubliettes. Je ne parle même pas des journaux qui pouvaient s’en enorgueillir et qui écrivent maintenant le texto couramment. Les livres eux-mêmes ont abandonné les correcteurs pour publier quelques horreurs syntaxiques.

La dérive a commencé avec l’orthographe devenue libre, au sens d’imprévisible. Dérive attendue puisque les futurs enseignants, à ce que j’entends, ne la maitrisent plus guère. On trouve même des réformateurs de l’éducation nationale (plusieurs dizaines par décade) professer que respecter l’orthographe est une contrainte tout à fait superfétatoire. Pensent-ils, les malheureux, à ce que seraient les tirades de Racine ou Molière en langue débridée. Que deviendraient les rimes à rebonds dans la poésie de Brassens ?

Après les textes habillés d’une orthographe des plus approximatives, il y a le parler. Je sais que je ne suis pas tout à fait dans l’air du temps. Mais je prétends que la philosophie et la politique, une sorte de philosophie de la cité, ne se dégustent bien qu’au calme, bien calé dans son fauteuil. La pandémie et la guerre ont mis sur les plateaux de télé des foules d’experts, de référents, obligés dans l’immédiateté d’avoir un avis sur le dernier évènement. Et de nous faire avaler les phrases alambiquées des poutinophiles fraîchement convertis à la poutinophobie . On pense à la fameuse langue d’Esope, sauf que là, le pire l’emporte souvent sur le meilleur !

Dans cette campagne un peu escamotée, le candidat doit lâcher sa phrase percutante comme dans un concours de fléchettes minuté. Ce qui induit le même type de réponse du candidat suivant. Dans ce cas, ne me reprochez pas d’attendre les lettres de programme des divers candidats à lire tranquillement dans mon fauteuil.

On a parlé de la langue maltraitée en regrettant son mésusage : c’est quand même le véhicule choisi de nos pensées. Avec elle, on est tout de même un ton au-dessus des chiens, même dits savants. Dans l’embrouillamini servi par les maitres es tambouille, on ne peut s’empêcher d’évoquer, pour tous ceux qui font profession d’écrire ou parler, le fameux distique de Boileau :

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement

Et les mots pour le dire arrivent aisément »

 

09:36 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)