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10/06/2020

Il n'est pas bruyant, il ne pollue pas, et on l'aime aussi

Après le C-car, moyen de transport où on est dedans, j’ai envie de parler d’un moyen où on est dessus : on est  en C-car, mais on est à vélo. Feuilletant récemment un vieil album de photos de ma mère, je me suis vu à 3 ans sur un vélo. Un vélo suivi par de multiples specimens qui ont parcouru des milliers de  kms. Sans revendiquer le titre de thuriféraire patenté du vélo, j’ai quelque répondant à pouvoir en parler.

Et c’est le moment d’en parler. En effet, par la grâce du Covid, bien des citadins ont échangé leur voiture pour un vélo. Et découvert à cette occasion qu’ils avaient été aussi vite, voire plus rapides qu’en voiture. Avec la satisfaction d’avoir épargné à la planète un peu de CO2 et quelques particules fines.

L’autre satisfaction était de se dire qu’on puisait son énergie dans ses  muscles et non du pétrole. Un pétrole laissé dans ses barrils à faire kiffer les producteurs. Et pendant ce temps  notre porte-monnaie restait fermé. Sans compter qu’une consommation même légère de calories suffit à éloigner le spectre tant redouté d’un taux de surpoids comme aux U.S.A.

Le vélo n’est pas seulement utilitaire : c’est le super moyen de larges chevauchées lointaines. Certes, pour démarrer à Montréal ou Oulan-Bator, il y a l’avion. Mais une fois juché sur son vélo, on a le bon rythme pour découvrir les paysages. Avec la possibilité de s’arrêter quand on veut sans avoir à chercher un parking.

A vélo, les gens comprennent tout de suite qu’on ne va pas râler parce qu’il n’y a pas de steak-frites dans la steppe et entreprennent facilement la conversation avec les yeux, les mains, pour peu qu’on ait fait l’effort d’acquérir quelques mots de leur langue. Parvenus en haut d’un col difficile, quand la serveuse du bar demande comment on veut la bière et qu’on répond : « vélica » en slovène, on est sûr qu’il n’y aura pas de faux-col !

Les cyclistes sont une confrérie sans protocole d’adhésion. N’importe qui, sur n’importe quel 2 roues est admis d’office dans cette communauté ouverte et bienveillante. On n’a jamais vu 2 cyclistes en venir aux mains pour un refus de priorité ! Si malgré tout, il y a sujet à fâcherie, ce sera avec des mots plutôt empruntés au style d’Audiard ou de Blondin qu’à celui de Bigard

Et cela conserve. Voyez un peloton de têtes chenues, c’est une galerie de sourires qui défile. Peut-être qu’ils se souviennent qu’à 3 ans leur parents ont eu la bonne idée de leur mettre un vélo entre les jambes ?  

 

09:02 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)

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