28/05/2020
Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir (Abbé Pierre)
En restreignant notre vie extérieure, le Covid nous an rendu du temps pour lire. Un peu tout ce qui tombait sous la main, et par exemple d’anciennes revues cyclistes. J’ai découvert là que le peloton avait quelquefois des « patrons » qui imposaient leur volonté, autoriser une échappée, arrêter une poursuite. Une autorité obtenue par la classe, la valeur de l’équipe, et sous le « règne » d’Amstrong, par le poids d’argent en train de rouler.
Quand on passe des vélos aux autos, c’est encore l’argent qui mène. Un seul exemple : soit un rond-point desservi par 2 voies. Sur l’une, la voiture de tout le monde qui laisse passer les piétons. Sur l’autre, la grosse cylindrée passe sans un regard, sinon de mépris. Quand on a une BM ou une Audi, on ne va pas perdre du temps pour un type à pied !
Depuis qu’en qualité de milliardaire on peut être Président des Etats-Unis, on s’arroge tous les pouvoirs, de déchirer des accords internationaux, d’écarter un juge comme un Quatari peut remercier une bonne philippine. Rien ni personne n’est un obstacle au puissant, même une pandémie. Comme le gamin pris la main dans le sac, « c’est pas moi, M’sieur », le virus n’existe pas, ou alors ce sont les chinois, ou les démocrates qui montent un coup.
La palme du pire revient quand même à l’homme qui veut être le plus riche du monde : le patron d’Amazon. Non content de faire bosser dans ses entrepôts américains, dans des conditions harassantes, des retraités sans ressources, il s’exonère des lois. Retoqué en France, il livre depuis l’étranger. Son capital ne saurait connaitre le moindre accroc !
A côté des gros bras du pouvoir, prospèrent aussi les 2èmes couteaux qui n’en veulent pas moins. Caché dans son service et non responsable, ce fonctionnaire peut freiner la transmission d’une commande de masques prévue dans la procédure. Il peut aussi refuser sa signature pour l’octroi d’une pension ou d’un statut d’handicapé, juste pour jouir du fait qu’il a ce pouvoir.
C’est en permanence la compétition, à coup de sinueuses manœuvres, pour être le plus riche de France, du monde. On se croirait dans une cour de récréation où parade le tyranneau appuyé sur sa bande de féaux. Sauf que ces jeux puérils sont le fait d’adultes puissants peu disposés à changer le système qui les porte.
On pourrait tenter, avec leur permission, quelques corrections de trajectoire, comme les modes ou les rythmes d’élections. Et rendre à nos démocraties les moyens de contrôler un peu ces potentats. Aussi faire cesser le ridicule, à la face du monde, de ces maitres dompteurs, menant à la baguette, des citoyens-ex-félins aux canines limées.
09:49 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
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