27/04/2018
Trop d'infos tue l'info
Je viens d’apprendre avec consternation que sur nos dizaines de milliers de communes, il en restait 500 encore privées d’internet. En pleine empathie avec ces villageois abandonnés dans leur désert numérique, je me suis mis à la place d’un de ces malheureux. Sans trop de peine, après des années de fréquentation du village de beau-papa, où il fallait survivre avec 3 uniques chaines de télé.
Sans internet, je me vois privé des promos de mon hyper-marché et vais passer à côté de l’affaire qui eut comblé mes désirs. Mais aussi sans trop de regrets puisque de l’hyper, il n’y en a pas. D’ailleurs, on y trouverait de ces produits pleins de saletés avec lesquels on récolte plein de vilaines maladies.
Je le sais parce que j’écoute ma vieille radio très documentée. Mes petits-enfants ronchonnent : « pourquoi, n’as-tu pas une box ? ». Justement parce que je suis dans ce désert numérique. D’ailleurs, chez moi on ne dit pas une, mais UN box, l’emplacement réservé au cheval.
Je ne pourrai pas non plus enregistrer le calendrier des grèves de la SNCF. Je me console : dans ma campagne, il n’y a ni train, ni gare. Je ne saurai pas non plus, ma radio en parle beaucoup en ce moment, si on a réussi « la convergence des luttes ». Certains avaient l’air d’y tenir absolument.
C’est vrai, on voit que je rate beaucoup de choses, mais on voit aussi que ce n’est pas toujours un drame. D’ailleurs, j’ai lu dans mon journal (car dans mon pays abandonné, il y a encore un facteur qui me le livre) que « trop d’infos tue l’info ».
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20/04/2018
Une grande cause nationale : l'intolérance (pas encore publiée)
Victor Orban réélu pour la 3ème fois alimente l’idée d’un populisme triomphant en Europe. Il y a lieu de s’en désoler ou plutôt de chercher le pourquoi d’un jeu politique qui connait de tels ratés.
« D’abord, il est de droite » ou « d’abord, c’est un gaucho ». Des expressions cent fois entendues qui disent bien qu’il n’y a même pas lieu de débattre puisqu’il est dans l’autre camp. Le débat politique a presque disparu. A sa place, le slogan jeté sur les ondes, du type « il faut rétablir la déchéance de nationalité », en fait inapplicable, passe pour un programme. Chacun prêche depuis sa chaire, devant ses fidèles, sans risque d’être contredit.
Les fidèles, les citoyens, ne lisent, s’ils lisent, que les pages de leur paroisse. Ce qui leur interdit tout doute et renforce leur conviction que leur camp a raison. Et les extrêmes, assurés de n’atteindre jamais le pouvoir, peuvent sortir des inepties pour plaire au populo.
Presse et radios ne manquent pas d’experts pour dénoncer les carences et même les scandales. Peut-on accepter par exemple que des gens qui gagnent ( ?!) leur vie, qui ont un emploi, n’aient pas les moyens de se loger. Mais dès qu’il s’agit de remonter aux causes, d’élever le débat comme on dit, ce qui devient vraiment une cause politique, il y a moins d’apporteurs d’idées.
La politique est devenue un métier et pour l’exercer, il faut être élu. Et donc ratisser large et éviter les points de crispation. On ne peut guère demander à ces gens-là de défendre des solutions, forcément révolutionnaires à certains niveaux, qui leur feraient perdre leur job à la prochaine élection.
On voit encore des cohortes d’experts pour gloser sur les territoires perdus de la république, les « quartiers » comme on les nomme. On pourrait d’abord écouter les habitants. Mais c’est vrai, n’est pas Djamel Debbouze qui veut. Dans ces lieux en effet 35 % des éligibles au RSA n’osent pas le demander !
C’est pour cela qu’une association « l’archipel des sans-voix » s’offre à leur donner la parole. Une association avec un objectif immense et des moyens très petits. Crédité d’une aide à la planète quand je fais mes courses à pied plutôt qu’en voiture, je peux aussi apporter ma frêle voix pour monter le son des sans-voix.
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13/04/2018
Une balade de printemps
C’était, jeudi dernier, la fête aux gambettes : 1ère sortie à vélo du club. Au point de rendez-vous, le club se voyait réduit à une petite expression, car nous étions seulement deux partants. Le compagnon que l’occasion m’avait donné était une compagne. Une toute fraîche retraitée dont les 60 ans frétillaient d’aise à la pensée de ce qui nous attendait.
Justement un petit tour de mise en train, 65 kms, mais assortis de 3 côtes dont « la rampe des commères » célèbre parmi nous. Elle ne vaut pas son homonyme qui débute le Lautaret, mais se pose quand même un peu là.
Encore un peu active, la retraitée avait téléphoné aux copains absents. Et avait obtenu diverses réponses dilatoires portant notamment sur un temps pas vraiment sûr. Les vieux sportifs en effet sont audacieux, mais avec précaution. En tous cas, la procrastination vers un meilleur soleil était vaine, car nous l’avions dès ce jour.
Evidemment, une 1ère sortie c’est un retour aux fondamentaux, c’est-à-dire à vélo : une crevaison. De la dame en l’occurrence. Qui, féminine ancienne formule, ne m’a pas arraché sa roue des mains au cri : c’est ma roue, c’est moi qui fait ! Ajoutant, contre tous les ukases d’ osez le féminisme, « c’est vraiment bien de cycler avec un homme quand on a des pépins ! »
En bricolant dans son vélo pas très propre, j’ai pu voir qu’elle était plus intello que mécanicienne. Elle meublait le temps de la réparation en racontant son parcours qui faisait résonnance avec quelques membres de la famille. En effet, après un DUT de chimie, du boulot en entreprise et diverses formations, elle s’est retrouvée à l’université. Qu’elle qualifie de « grand foutoir ».
Je n’ai pas acquiescé, la loi du club interdisant de « faire de la politique ». Mais, toutefois, une sortie réunissant du culturel, de la politique, du sportif, était une bien belle remise en jambes.
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