28/01/2015
On a beau avoir une santé de fer, on finit toujours par rouiller (J.Prévert)
Dussé-je avoir l’air de radoter, je trouve nos concitoyens très précautionneux, vite inquiets, vieux pour tout dire. En la matière, vous m’autorisez une certaine expertise. Ces comportements frileux ont érigé en dogme le fameux principe de précaution.
Je ne nie aucunement les réels dangers qui nous guettent et l’actualité récente nous le rappelle. Mais trop, c’est trop ! Dans mes années de gamin, quand on tombait et s’égratignait un peu, la maman soufflait très symboliquement sur la plaie et/ou nettoyait d’un peu d’eau. Aujourd’hui, les risques de tétanos, d’inflammation conduisant forcément à l’amputation conduisent le même pépin aux urgences !
Enrôlés sous la bannière du principe de précaution, on consulte avidement la météo avant d’entreprendre quoi que ce soit. Les météorologues, malins, ont bien compris le sens du vent et abondent dans les cartes de vigilance aux couleurs diverses.
C’est encore sous l’égide du même principe qu’on s’en remet à la « cellule de soutien psychologique ». Utile bien sûr pour les vrais proches d’un drame. Mais pour le beau-frère de l’épouse du cousin de la femme de ménage qui a vu l’horreur, c’est trop.
C’est dans le contenu de nos assiettes que s’épanouit à son paroxysme le principe. Chaque jour apporte son lot d’aliments à proscrire. Un article de « Science et Vie » recensait 10 aliments pointés pour leur dangerosité, en émettant de sérieux doutes (c’est une revue scientifique !) Après des siècles de pain à la farine de blé, on vient de découvrir qu’un quart des français serait allergique au gluten. Sans forcément le savoir, expliquent-ils. A ce rythme, pourquoi pas cent pour cent ? Le devenu célèbre aspartam caché dans les bonbons n’est pas forcément cancérigène mais, pire, serait responsable d’accouchements prématurés.
Au moins, comme les pré-pubères, les ménopausées, et tous les males, j’ai la chance de pouvoir suçer des bonbons sans m’exposer à une telle catastrophe !
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