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07/10/2020

Hiver précoce

On nous avait prévenus : le dérèglement climatique allait créer des bouleversements dans nos vies. Mais la semaine dernière, la météo a frappé un grand coup. On a sauté l’automne et on est passé des derniers feux de la canicule à l’hiver. Avec tous les accessoires hivernaux : radiateurs en action, rideaux ou volets tirés et grosse veste irlandaise sur le dos.

Il a fallu passer 45 ans à Grenoble avant qu’on ne découvre cette boutique irlandaise offrant toutes les productions typiques de la « Verte Erin » (on disait comme ça il y a 50 ans, de mon temps donc) : des gros pulls tricotés, des livres de contes, des bibelots du folklore, un fantastique choix de whiskys. Le jour de la découverte, dans un grand moment de sagesse, nous avions pris des vêtements et laissé le whisky.

C’est donc drapé dans cette veste, qui sent encore le mouton d’Irlande, que j’ai nargué l’hiver en relisant mes auteurs favoris. Lors de notre 1er raid à vélo le long du Danube, mon fils avait ironisé parce que j’avais lu 2 fois « Entre les murs » de Begaudeau. Je dois dire que les comportements d’une 4ième parisienne, en 97, rendait mes frasques de jeune pensionnaire à l’état d’aimables gamineries. Je retrouve donc sans remord mes Fournel, Fottorino, Tesson, plus baroudeurs que sentimentaux. Mais ils compensent le manque d’activité.  

Par bonheur, la pandémie n’a pas tari le gout des éditeurs ni la verve des auteurs et on va pouvoir puiser pour ces longues soirées au coin du feu dans un grand catalogue de nouveautés. Avec cette chance que notre médiathèque, encore accessible sous conditions, accepte sans barguigner toutes les suggestions d’achat qu’on lui fait.

Quand on a fini de lire, il reste à explorer les vidéos manquées. Celles par exemple du récent et bizarre Tour de France. Débarrassé de la caravane et du bruit, on n’a plus que les coureurs et les paysages. Une mention spéciale à ce sujet au commentateur des « à-côtés » de la course. Chemin faisant, il nous a révélé de nombreux points d’histoire. Et, soyons chauvins, il nous a détaillé l’église du Macornay de mon épouse et les vignes de notre Chateau-Chalon chéri.

C’est aussi le bon moment pour entendre de beaux textes en musique. A l’occasion, picorer une chanson de Ferrat ou de Brassens. Justement en connaissant les textes par cœur, on guette et on s’émerveille du mot ou de la tournure de style inattendus.

Tous ces bonheurs nous feraient prendre l’hiver comme un Nirvana, blottis au chaud dans nos fauteuils. Il se trouve que c’est aussi le temps de l’avalanche des mains tendues de toutes les O.N.G. travaillant à fournir des vêtements, voire un toit, aux malheureux transis sous les ponts de nos autoroutes. Une quête bienvenue pour nous  empêcher de nous endormir !    

09:21 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)