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20/01/2023

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)

Après mon mot à mon amie des montagnes, je ne comptais pas renchérir sur l’envahissement de nos vies, y compris personnelles, par les technologies électroniques. Un incident me pousse à y revenir.

La ville a aménagé, pour cette école privée, une 2ème voie sur la rue pour permettre une dépose voiture confortable des élèves. En passant ce jour, je découvre une file de voitures qui se sont aménagées une 3ème voie débordante. Et de me dire : quel cerveau (et quelles jambes) on fabrique à ces enfants, domiciliés peut-être à quelques centaines de mètres et, en tous cas, bénéficiaires d’un arrêt de tram, pile en face de leur établissement.

Tout en se plaignant de l’emprise de l’artificiel sur leurs vies, les citoyens y ont mis du leur. Prenons cet instrument dont on ne sait plus se passer : le G.P.S. Evidemment que c’est commode de se laisser conduire sans effort. Le jour où on doit y renoncer, on découvre avec horreur qu’on ne sait plus lire une carte. On découvre aussi que, faute d’avoir fermé son téléphone, le petit instrument a fliqué toutes nos allées et venues.

Des ingénieurs se vantent, et ça interroge beaucoup plus, de réaliser des textes, aussi bien ou mieux, grâce à l’intelligence artificielle. Jusqu’à maintenant les profs remarquaient parfois des éléments de copie « pompés » ailleurs. Ce que nous promettent ces Nimbus, c’est de créer carrément le texte, à l’origine  indécelable. On avait l’habitude de remplacer un organe défaillant par une prothèse. Un nouveau monde, souriant disent-ils, est en train de naître : on remplace le cerveau par une prothèse !

Ce vent mauvais fait éclore, comme en réplique, des flopées de H.P.I. Sont H.P.I. ceux (souvent des élèves) qui obtiennent un score de 130 à un test de Wechsler, ou à l’autre, répertorié par 5 ou 6 initiales, ce qui fait tout de suite plus scientifique. On repère que ces plus intelligents ont des difficultés avec l’école. Depuis que j’ai entendu : « les ânes sont plus intelligents que les chevaux », je laisse à chacun le soin de mettre ce qu’il veut sous cet adjectif. En tous cas, ce flottement permet à certains parents, dont le bambin chipote l’école, de décréter qu’il est trop intelligent  plutôt que trop feignant.

Depuis des siècles, chaque génération tâche d’échapper aux contingences, maladies, climat, de cette vie terrestre. Les fanas des technologies électroniques ont poussé à l’extrême le débordement. Grâce à leurs formidables fusées et à leurs ordinateurs qui contrôlent tout, ils veulent embarquer sur Mars pour une nouvelle vie.

Ce que je souhaiterais, quant à moi, c’est que la fusée qui emporte Elon Musk fasse un caprice et le colle en orbite permanente autour de la terre. On s’épargnerait la lecture de ses frasques sur Twitter. Et s’il tenait à inviter quelqu’un pour son épopée, je verrais bien Willy Schraen, le super lobbyiste de la chasse. 

09:03 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (1)