31/10/2023
Dis, papa, tu m'raconte une histoire, braie ?
De toutes les casseroles accrochées à l’éducation nationale, il en est une qui revient comme un mantra ! le niveau baisse. Il baisse surtout dans les maths, dans notre pays qui manque d’esprit scientifique, a dit un ministre. Dans certaines académies, on me dit qu’on a plus de places au concours que de candidats ? Cela interroge la sévérité des correcteurs. Et que pour remplir les postes vacants on va rechercher, faute de mieux, les recalés du concours. Si on enseigne avec des faute de mieux, ce serait étonnant que les élèves progressent.
Quelquefois, la Médaille Fields, le Prix Nobel des maths, tombe sur un français et on en a pour une semaine d’euphorie médiatique. Mais c’est l’arbre qui cache la foret. Avoir un chercheur émérite au sommet de la discipline ne remonte pas le niveau des classes de la Creuse, ni même de Paris.
C’est le paradoxe qu’en des temps de misère mathématique, le bac S jouisse d’une grande attractivité. Il a réussi à se faufiler comme le Sésame qui ouvre toutes les portes, des, Sup de Co, de Médecine et quand même des ingénieurs. A se demander d’ailleurs en quoi le souvenir de sa terminale S peut aider un psychiatre devant un cas difficile.
Cet engouement entraine toutes les dérives. Telle l’idée de cet hurluberlu de haut rang : supprimer les heures d’histoire et les attribuer aux maths. Des spécimens proches me montrent ce que pourrait être le résultat. Celui-ci, ingénieur (quand même pqs Polytechnique) qui a obtenu son bac S grâce aux coefficients de maths et très peu d’autres choses, a « fait » l’Egypte en croisière. Son meilleur souvenir : l’excellence des repas. Il a envoyé chaque jour à ses proches la photo du meilleur plat. S’il situe géographiquement l’Egypte dans son dépliant, en histoire : zéro !
C’est le moment de rendre hommage aux professeurs d’histoire et pas seulement quand on les assassine. Ce sont eux qui apprennent aux futurs citoyens à s’attacher aux faits prouvés, documentés, historiques justement. Et dans la surabondance de la guerre de communication, plus violente que celle des armes, au Proche-Orient et ailleurs, à aborder les news, pleines de fake, avec raison et réflexion. Question intéressante par exemple avant un débat en classe : qui sait quand et dans quelles conditions a été créé l’Etat d’Israel ?
Sans être aussi ubuesque que l’hurluberlu cité plus haut, et proposer par exemple de prendre 2 heures de maths pour les affecter à l’histoire, je verrais bien, comme pour les vaccins, d’administrer aux citoyens régulièrement un rappel de leur histoire.
15:27 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)
24/10/2023
Notre EHPAD de luxe
J’avais cru prendre un coup au coeur au départ de notre camping-car et versé quelques larmes versifiées suite à ce chagrin. Mais le blog de l’emprunteuse racontant ce qu’ils visitent et ce qu’ils voient. Du coup, ce qu’on aurait pu voir, mais ce qu’on a vu nous aussi. Et cette évocation nous fournit une animation pour nos longues soirées.
Notre logis n’est pas tape-à-l’œil avec des plantes exotiques dans l’entrée et des tapis sur lesquels d’ailleurs on se casserait la figure. Il est spacieux avec toutes les commodités. On a même un jardin privatif qui tendrait à la munificence si la météo y mettait un peu du sien. Pour l’extérieur et l’intérieur nous avons un personnel qui vient à la demande et sait être compétent, stylé et discret
Nous avons nos repas livrés. Chaque lundi, notre voisine nous livre des œufs, des tomates, beaucoup de tomates et les produits de son jardin. Il n’y a plus qu’à faire cuire car nous avons une cuisine intégrée et bien équipée. Elle nous livre aussi la revue de l’actualité, essentiellement familiale. ¨Pour les moments de moindre forme nous pouvons commander des repas surgelés.
Le droit de visite n’est pas limité et, sauf la nuit et la sieste, nous recevons qui nous voulons. Nous réchauffons nos neurones par des relations intergénérationnelles. Nous avons périodiquement de très jeunes enfants qui bousculent nos meubles et nos habitudes.
Après les visites, les travaux d’entretien, nous pourrions nous passer de TV d’autant que les documentaires et débats d’autrefois ont disparu. En pensant à nos longues soirées esseulées, le jeune qui nous visite souvent nous a installé Netfkix. Comme on ne sait pas bien chercher, on en revient à nos classiques d’autrefois tel « The Crown »
, Notre pension est semi-médicalisée avec une infirmière retraitée à plein temps. Mais surtout avec la sœur de Besançon. Pour elle-même, elle ne raffole pas des piqures, des vaccins et même des médicaments. Mais, au moindre symptôme, elle émet des préconisations. Elle ne délivre pas d’ordonnance mais venant de cette source, on se conforme à ses prescriptions.
Pour être sûrs nous avons acheté notre place et évité ainsi d’être sous la coupe de ces sociétés à la réputation douteuse. Cela nous vaut une taxe foncière assez rondelette, mais c’est le prix de notre autonomie.
Quitte à prendre plus de personnel si la maison et ses occupants se décatissent davantage, je crois que nous resterons encore longtemps dans notre EHPAD de luxe.
15:27 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
17/10/2023
Et si on essayait de s'en foot-tre
Comme on sait, il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis. Je suis d’autant plus d’accord que j’ai changé d’avis à propos de ce que je vois sur le terrain de sport situé sous nos fenêtres. J’y vantais autrefois les gamines et les gamins débutant le foot sous la conduite d’animateurs leur enseignant la discipline et la solidarité.
Hélas, les enfants ont grandi, ou ce sont les grands frères, qui pratiquent maintenant le foot des grands clubs, leur refus des sanctions et toutes les simagrées d’enfants gâtés. Le passage fréquent d’une ambulance ou d’une voiture de police montre assez comment on joue au foot maintenant.
Leur incivilité s’épanouit sur le parking. Pour être près de l’entrée du stade, nos héros (déjà fatigués ?) posent leur voiture sur le gazon, ou sur le trottoir, obligeant les riverains à frotter leurs rétroviseurs. Pour sortir plus près du feu, ces champions du « moi d’abord » empruntent l’entrée en sens interdit, gênant encore mieux la circulation.
Le klaxon est interdit en France mais largement toléré le samedi pour souligner la joie des nouveaux mariés. Il m’est intolérable pour fêter une victoire de ce club imbécile qui siffle les joueurs non-blancs et entonne des chants racistes. Qui mobilise des milliers de policiers à chaque rencontre avec l’autre club de même niveau mental.
Comme mon épouse qui prétend qu’ils sont toujours par terre, l’avais une sympathie très mesurée à l’égard du rugby. Un sport rude, une certaine machoire tr-s médiatisé pendant 3 semaines en témoigne, mais qui montre des joueurs acceptant les sanctions sans murmurer et respectant l’arbitre. J’ai du en rabattre sur mes préventions. Mais mon terrain est plus près de Marseille que du Sud-Ouest ber––ceau de ce sport.
Mais dans toute la France, on a vu s’épanouir, ballon rond ou ovale, des clubs de filles dont le jeu est moins rude et plus astucieux. Ce succès galvanise les toutes jeunes générations. Je vois des gamines balbutier du rugby sur la pelouse des footeux. Que n’aie-je dans ma fratrie une apprentie rugbywoman à couver des yeux depuis ma fenêtre. Je sens d’ailleurs que, garçon ou fille, ça semble plutôt vouloir pencher vers l’intello que vers le muscle. En tous cas je suis sûr qu’ils nous épargneront les imbécilités des gros bras dont l’intelligence est surtout dans les pieds.
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