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22/09/2022

Né de père qui se veut inconu

J’ai décidé une sorte de coming out pour déclarer  ma sortie du statut de catholique. Je n’en veux pas à mes parents de m’y avoir introduit. Pour la centaine d’habitants de Billey, il était inimaginable que la fille de Toussaint et Marie, leur fille Denise, n’aille pas à la messe et ne fasse pas baptiser son fils.

Malgré le formatage intensif qui s’en est suivi, très tôt, j’ai eu quelques doutes. Une Marie qui accouche d’un fils, Jésus, et qui est vierge. La même qui est montée au ciel ? Elle a mis sa robe en corolle et a pu profiter des ascendances pour s’élever. Au ciel, quel ciel ? Ces mystères me semblaient bien mystérieux !

A l’âge de raison, un peu tardif, c’est l’institution qui  m’a posé problème. Une religion qui se revendique et prêche la pauvreté quand le gouvernement des cardinaux à Rome mène une vie de pachas, en appartements luxueux et Mercedes au garage. C’est un Jean-Paul II, en guest-star, déplaçant des tonnes de matériel pour son  show au Brésil, oubliant ses petits troupiers assassinés, ou ailleurs.

Le comble de l’hypocrisie est atteint pour le célibat des prêtres, aux solutions bricolées quand il y a « faute ». Ou bien on feint de ne pas savoir ; quand il y a des vagues, on éloigne en douce le fautif, laissant la femme à son désespoir. Le cursus du séminaire n’a prévu aucun cours concernant la vie amoureuse et ce qui peut la conclure : un enfant.

Ce qui a aiguillonné mon irritation, c’est un documentaire présentant des enfants de prêtres. Après une enfance vécue dans le faux-semblant, ils éprouvent de grandes difficultés à identifier leur père, avec la coopération mitigée de la mère. Quant à rencontrer cet homme encore vivant, c’est un parcours d’obstacles, réfugié qu’il est derrière les fortifications érigées par l’église.

Ces vies scandaleuses intiment à l’église d’admettre que les prêtres ne sont pas des saints, seulement des hommes vivant dans l’isolement, en recherche d’affection. Des groupements de prêtres réclament, pour ceux qui le choisiraient, de vivre comme les orthodoxes et les pasteurs protestants, dans leur foyer. Cela prend de l’importance en Allemagne, où des prêtres vivent leur sacerdoce en famille, au grand jour, avec la bienveillance de leur évêque. Luther, dans sa tombe, doit sourire que son pays continue de secouer le conservatisme ecclésial !

L’église n’échappera pas à cette révolution. Malgré sa bonne volonté, ce ne sera pas François, peut-être le suivant, ou même celui d’après. Si cela n’améliore pas trop l’image de l’église et son recrutement, du moins elle sortira de l’ombre des femmes et des enfants qui pourront vivre une vie normale, comme tout le monde, en pleine lumière.

09:33 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)