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28/05/2021

On ne fait pas que des kilomètres en camping-car

Entre le pied de papy et le genou de mamie, il y avait une fenêtre de tir qu’on ne pouvait manquer pour faire prendre l’air à notre Genesis oublié depuis l’an passé. Comme de vrais baroudeurs qui n’ont plus besoin de vérifier point par point, on a pu constater au 1er arrêt que le plein d’eau avait fui subrepticement dans le jardin.

Et d’enclencher le 1er ennui : arrêt à l’aire repérée d’une pancarte offrant de l’eau pour le camping-caristes imprévoyants. L’aire de service l’est aussi puisque, force jetons à l’appui, le robinet reste sec. On ose un rab d’autoroute vers une autre aire tout aussi menteuse et on part vers un midi sec sans eau !

 Normalement l’arrêt à Poët-Laval est un plaisir. Celui de mon épouse, en ce lieu, est de gagner la brocante proche où elle a ses habitudes. Le succès de celle-ci l’a amené à investir dans un nouveau parking dont la sortie est plutôt rétrécie. Malgré le soin du conducteur, le plastique de l’engin a voulu lutter contre le béton de la borne de sortie et il a perdu.

Pour rester dans la morosité, on a renoué, en avançant, avec une certaine culture du midi, c’est-à-dire une interprétation très libre du code de la route. N’espérez pas terminer votre rond-point tranquillement : une auto pressée va se jeter sur vous et vous sur vos freins. Quant aux lignes continues, c’est considéré comme une facétie des ponts et chaussées à négliger absolument.

Ce jour-là, il y avait au déjeuner du cassoulet qui a réveillé aussitôt un souvenir de mes 1ères années à la FIAT. Mon patron m’avait envoyé à Toulouse tâcher de convaincre les élèves de l’école professionnelle, que l’avionneur ne pouvait embaucher, de troquer Toulouse pour Paris et la mécanique auto. D’abord, c’était la 1ère fois qu’on me faisait voyager en avion. Puis le directeur de l’école m’avait proposé le plat du lieu : le cassoulet. Ce plat, probablement arrosé d’un vin local aussi lourd qu’une Caravelle, m’avait laissé pour le débat avec les élèves une langue pas vraiment pâteuse, mais sans doute pas très claire.

Malgré la pesanteur du cassoulet, j’avais réussi à hameçonner 5 candidats. Parmi des étapes un peu moroses, quand on a un souvenir cocasse et plaisant, il ne faut surtout pas le manquer !  

16:47 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

20/05/2021

Jeux de piste

Un des  derniers dimanches, j’ai effectué ce qui devait être la dernière sortie en vélo « normal ». Sur cette piste qui longe l’Isère, le fleuve forme un large couloir où le vent s’engouffre à loisir. En cyclisme, une loi imprescriptible veut qu’en cas de vent, il soit toujours de face.

Ce vent soufflant en rafales s’ingéniait à projeter des escarbilles du bord de piste dans les yeux malgré les lunettes. J’ai donc du au retour recourir aux bons soins de mon infirmière préférée pour rétablir une vision claire.

Ce 1er jour sans limites de kms et le soleil printanier avaient jeté sur cette piste des cohortes d’usagers et particulièrement un assortiment varié de familles. Sur piste, à tout seigneur, tout honneur : le vélo. Le plus souvent, un père ou une mère, ou les deux, précédés de 2 ou 3 bambins. Le chef d’escadrille, de 2 à 3 ans au plus, va son chemin  dans une sinusoïde aléatoire.

D’autres, plus jeunes ou plus indolents, préfèrent le siège-bébé sur le porte-bagage de papa. Ou carrément dans la poussette drivée par maman. Malgré le contexte sportif, je ne vois pas, comme au Québec ou à Boston, de dames  propulser l’équipage en rollers.

On voit quelques familles qui ont pris cette piste pour les Champs-Elysées de la conversation. A 3 ou 4 de front pour ne rien perdre de celui (le plus souvent de celle) qui parle, on ne prête pas trop d’attention à ce qui circule dans leur environnement.

Sur cette piste cyclable, il y a même des cyclistes. Des rapides, des précautionneux. Celui-ci, près de qui je m’étais arrêté, a déballé une chose grosse comme un bidon, l’a vissé sur la valve de sa roue. La chose semble une pompe électrique : il appuie sur un bouton, ça gonfle et un voyant lui indique les bars envoyés dans la chambre à air. Généralement, quand un cycliste part, il regarde l’état du vélo, la pression des pneus. Là, on a une solution pour les distraits un peu cool, à condition toutefois de ne pas oublier la pompe.

Cette population grouillante se croise, s’évite sans klaxons, sans invectives, se sourit même  devant les barres restreignant le passage à une seule personne à la fois. Un lieu rayonnant ! Tellement qu’on pourrait rêver de l’image des pistes, telles les  kibboutz en leur temps, prêtes à cimenter la cohésion des membres de notre pays fragmenté.   

09:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/2021

"Il est né le divin enfant" (chant de Noël)

Acceptant de bon gré un moindre rendement de mes jambes, j’avais acheté en 2018 un vélo électrique. Un peu précipitamment je l’avoue, attiré par les 2 plateaux cousins de mon Commençal. Et aussi par une remise bienvenue. Tous les attributs d’un bon V.A.E. avec un super moteur servi par une super batterie.

La puissance ainsi obtenue se faisait payer d’un poids conséquent qui se faisait sentir même dans les plats où, normalement, on se laisse aller sans effort. Mes compagnons retraités, glissant sur les pistes cyclables, me faisaient un peu envie. Un poids qui me pénalisait aussi avec le camping-car dont le porte-vélo trop haut  tétanisait mes biceps. Un comble : le sportif pas capable de positionner  son vélo !

Depuis 2 ans, (pas vraiment, n’ayant pas roulé du tout en 2020, Covid et canicule réunis) Je rongeais ce petit mal en silence. Pourtant, au cours de l’unique sortie avec le club, suçant la roue d’une silhouette de mon âge qui  ne se déhanchait pas en montée, la vérité m’a sauté aux yeux : changer le lourd pour du léger.

C’est ainsi qu’est arrivé dans notre foyer, « jouez haubois, résonnez musettes »  un nouveau-né. Baptisé du nom de Lapierre, tous les membres bien proportionnés, d’un poids de 13,5 kilos, le bébé est réussi. Un destrier quasi de course, muni de 2 plateaux comme le précédent et de 10 vitesses, je ne manquerai pas de faire bonne figure dans les sorties du club (quand on pourra) et de glisser comme la silhouette de l’autre jour.

Mes bras frêles pourront aussi le hisser à l’arrière du C-car. Et de là, place aux folles randonnées, aux explorations des dernières inconnues de la Drôme, de la Creuse, ou même d’au-delà.

J’ai emprunté mon titre à un vieux chant de Noël. Mais je ne confonds pas pour autant Pâques et la Nativité. Encore moins la venue d’un vélo avec l’arrivée du petit Jésus. Pourtant, grâce au recyclage de mon budget, à la poussée confiante de mon épouse, je me suis fait ce joli cadeau de Noël !

18:16 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)