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27/10/2022

3 p'tits tours et puis s'en vont

Animé d’un esprit quelque peu irrévérencieux, j’ai tendance à voir les enceintes politiques comme des pièces de théâtre. On y entend des acteurs besogneux réciter le mantra du parti, les émigrés, les patrons. On y  entend aussi les premiers rôles qu’on qualifie volontiers de tribuns en appelant chaque fois à la référence de Jaurès. Parmi ceux qui le citent, peu toutefois l’ont vraiment entendu.

La pièce du moment se passe chez nos chers meilleurs ennemis : les anglais. On est toujours ravis de leurs ennuis pour oublier les nôtres. Leur 1ère ministre a au moins battu un record : elle a rendu son tablier au bout de 44 jours. Certes, ce n’est  pas elle qui a déclenché le Covid, ni l’inflation. Mais en pleine crise, affirmer, sur un ton péremptoire, qu’avec elle on va enfin retrouver le vrai bonheur du Brexit, c’était audacieux. Et, de l’autre côté de la Manche, la fortune ne sourit plus aux audacieux.

De ce côté-ci, être propulsé à la tête du gouvernement par 80 types issus d’un parti en déliquescence, ça interroge.  Ce n’est pas une excuse même si les vieux tories peuvent nous rappeler que nos systèmes d’élection dits démocratiques font surgir des Trump ou des Bolsonaro. Cela dit, comme, en Angleterre,  on ne change pas une équipe qui perd, le même parti a propulsé cette semaine un remplaçant espéré plus « durable ».

Dans ce théâtre, pour l’instant ce sont les anglais qui sont à l’affiche. On aurait tort de trop se gausser car on peut prendre la suite. Bousculés comme les autres pays par les impasses profondes du moment, les français y ajoutent un malus propre. Celui d’une grande partie de la jeunesse, contrairement à celle des métropoles ou même des banlieues,  qui est exclue des offres culturelles, sportives, éducatives, par sa simple implantation géographique. Celle de la France périphérique, celle des « Invisibles » Et ce n’est pas le prix Nobel d’une auteure, dont toute l’œuvre plonge dans  cela qui empêchera de pousser cette criante injustice sous le tapis.

Malgré des péripéties regrettables, on peut préférer nos systèmes à ce qui se pratique chez les présidents-dictateurs. En chine par exemple, une assemblée aussi silencieuse et alignée que l’Armée de terre cuite de Qin, ne bouge pas une oreille pendant le discours de Xi. Le seul bruit est produit lorsqu’au signal tous ces fantômes applaudissent en cadence.

Assister une fois à ce spectacle, même à la télé, vous fait préférer l’assemblée la plus révolutionnaire. Révolution peut-être mais, comme le taux d’alcool pour la conduite, avec modération. Pour  éviter aux tribuns de trop « chauffer la salle ». et que quelques énervés ne lancent des attaques de Capitoles.   

15:18 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)

30/06/2022

Une espèce à protéger

Je sursautais dans un ancien post à propos d’une statistique annoncée : 200000 centenaires en 2050. A ce que j’observe, il est probable qu’on atteigne ce record bien avant la date prévue, avec quelques centaines supplémentaires d’ailleurs.

Il faut dire qu’on fait tout pour nous conserver en plutôt bon état. Alors qu’au sortir de la guerre, le ventre creux, on s’était mis à baffrer sans restrictions, notre nourriture d’aujourd’hui est bigrement cadrée. Sans sucre, sans sel, sans gluten, sans graisses, plus quelques interdits momentanés. Il nous restera les fibres, quelques vitamines, en attendant les algues et les insectes, pleins de protides comestibles, dit-on.

Complètement innocent, je faisais du vélo, du ski, pour le plaisir, les paysages. Je ne savais pas qu’en réalité, je prolongeais mon espérance de vie. Selon les auteurs, tant de mois par calories dépensées. Ils ont jeté aux orties nos calculettes d’antan pour des logiciels dopés à l’I.A. qui me projettent tout droit vers le centenairiat.

Citoyen discipliné, j’ai pris toutes les doses de vaccin sans m’interroger s’il était américain ou chinois. Depuis que je suis senior (un bail !) je prends ponctuellement la piqure contre la grippe. Et me voila, clopin-clopant, mais toujours là.

Ce pseudo-jeunisme forcené ne plait pas trop aux vrais jeunes et à ceux qui se croient tels. Les vieux creusent le trou de la sécu, conduisant mal, occupent les bonnes places. En plus, comme ils ont du temps, ils votent, mais mal : c’est à cause d’eux que Mélenchon a perdu la présidentielle, disent les jeunes, eux qui majoritairement, n’ont pas voté.

Aussi, on va leur mettre des bâtons dans les roues. Et on a de quoi : repasser le permis à 65 ans, une ½ voix aux élections, terminé le privilège aux Ehpads à la prochaine pandémie. Si, avec tout ça, ils ne regrettent pas de se prendre  pour des jeunes !

Un petit espoir pour ceux qui vont survivre. Dans la mandature qui commence, on va apprendre dès l’école à mieux protéger la nature. On va mieux protéger par exemple cette herbe spéciale des Chambarans, près de Roybon, ainsi que la faune qui s’y cache. Dans la foulée, on ne peut manquer de protéger aussi cette espèce tellement fragile : les futurs centenaires.

15:31 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (0)

22/04/2021

Consommer moins, consommer mieux

En dépit de cette devise prometteuse, il faut bien avouer que nous tombons parfois, à des degrés divers, dans un consumérisme discutable. L’illustration se fait en ce moment. Soit un groupe de personnes éligibles au vaccin se dirigeant vers un « vaccinodrome ». – Ah, vous avez de l’Astrazeneca, j’en veux pas ! – Vous n’avez pas de Pfiser ? – Ah, vous avez du Moderna ; vous m’en mettrez une dose !

Ce chipotage, comme le prix des carottes au marché, est indécent. Quand la pandémie a tué 3 millions de personnes dans le monde, refuser un vaccin certifié scientifiquement, administré à des millions de français et d’anglais, c’est grave !

Que celui qui n’a jamais fauté nous jette la 1ère queue de cerise. N’avons-nous jamais été tentés de magnifier un repas de Noël en servant des cerises ou des fraises au dessert ? Outre l’atteinte à la planète que révèle leur acheminement, ces fruits coûtent chers et ont souvent un petit goût de vert. Le comble : lorsqu’un convive fait la moue en grommelant que les siennes sont meilleures dans son jardin.

Devant ces impatiences, on reparle de plus en plus souvent du service militaire. Pour sûr, là, on sert la même soupe à tout le monde. Surtout, pendant des mois (on n’est pas obligé d’aller aux 28 mois des années 60) les jeunes se frottent à d’autres jeunes qu’ils ne fréquentent pas d’habitude. Cela peut laisser d’heureuses traces pour le retour à la vie civile. Pour les allergiques à l’armée, le sport collectif offre les mêmes valeurs de discipline et de sociabilité.

Le consumérisme pressé s’insinue jusqu’à l’intimité de la rencontre amoureuse. Avant, durant une période, qu’on appelait les fiancailles, les futurs époux apprenaient à se connaitre de sorte qu’on s’épargnait lors de la vie commune la découverte de gros défauts susceptibles de conduire à la séparation. On n’a plus le temps de s’apprivoiser au point de recourir parfois à une agence matrimoniale chargée d’appairer 2 C.V. Cet appairage confine à la télé-réalité dans l’émission « L’amour est dans le pré ». Les paysans, propulsés acteurs contre leur nature, risquent bien d’oublier l’amour dans le pré, justement !

Dans les rares vertus du Covid, il y a ce temps où il nous oblige à rester avec nous-mêmes. Un temps que peuvent mettre à profit les futurs époux à la recherche fébrile du lieu remarquable qui doit abriter une cérémonie fastueuse. Ils pourraient réfléchir à cette phrase de Vincent Delerm : « Je ne peux pas perdre mon temps, je ne le possède pas » !

 

 

17:07 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (1)