10/09/2024
Voyage automnal
Pour ce qui pourrait être notre dernière sortie en camping-car, nous avions choisi le Beaufortin et ses splendides paysages. Nos nombreuses semaines de vacances à Arêches nous laissent encore des souvenirs éblouis. Mais le Beaufortin n’est plus ce qu’il était ou ce que nous en rêvions. Il avait pris des tonalités d’automne.
Cela a commencé avec le camion qui hoquetait sur l’autoroute jusqu’au hoquet final au péage d’Alberville. En nous emmenant au garage, le dépanneur a déclaré qu’on avait essayé de faire marcher notre engin avec de l’essence à quoi il est allergique. Sur ce tableau de bord somptueux plein de choses qu’on ne cherche pas à savoir (qui se passionne sur le nombre de tours/minutes) il devrait y avoir un signal indiquant que papy, après bien d’autres, s’est trompé de carburant ce matin.
Après une très longue séance au garage on a abouti au fond de la vallée d’hauteluce à ce coin tranquille agrémenté d’une fontaine déversant l’eau pure et fraiche des montagnes. Sauf que ce soir le joli tube courbé ne verse rien. Pour compenser le ciel nous abreuvera de trombes d’eau cette nuit.
Au petit jour, voyage vers le Proxi pour des courses urgentes, dont l’eau justement. Surprise devant la porte fermée : il n’ouvre qu’à 17 H en basse saison. Quand il ouvrira, malgré le sourire de la gérante, les prix sont demeurés en haute saison.
On se réjouit le lendemain de gagner Les Saisies et surtout son appendice : La Lezette. On y sait un restaurant où papy projetait d’inviter sa dulcinée pour fêter son anniversaire un peu chiche de cadeaux jusqu’alors. Il nous restera la contemplation du paysage car le restau est, lui, carrément en morte saison.
Ces retraits nous font laisser ce flan de vallée pour le parking du barrage de Roseland. Avec le calme et la vue sur La Pierra-Menta, on assurera notre propre cuisine toutes saisons. Depuis un certain temps déjà on ne masque plus notre âge mais l’endroit va nous le faire assumer. Pour l’épouse, unique conductrice, le volant en montagne est moins aisé. Quant à papy, lancé à vélo dans le raidillon qui mène au Col du Pré, maintes fois gravi dans la légèreté, son pourcentage rend les jambes ce jour très lourdes, même électrifiées.
Le retour plus sympa qu’à l’aller nous rend le voyage moins automnal. Puis la visite de nos arrière-petits-enfants nous montre que la vie peut se vivre intensément. Et dans l’ordre des saisons, après l’automne, passé l’hiver, c’est le printemps, terreau de belles promesses/
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