25/11/2021
Trouver son chemin de vie
Même très occupés, les parents sont obligés de constater que leurs ados ont quelques difficultés à assurer la transition vers l’âge adulte entre besoin d’autonomie et dépendance parentale. Ce qui se traduit par quelques rébellions ou même des conduites vraiment dangereuses. Il semblerait que des adultes rassis ont du mal à réussir cette transition.
La mode nous fournit des exemples de ces attardés de croissance. Le jean déchiré peut à la rigueur « habiller » une ado justement. Mais cet accoutrement sur une mère de famille qui fait son âge parait décalé. Quand, même le gratin de nos élites a tombé la cravate, ce garçon, en costume 3 pièces et vernis Richelieu, qui se rend à un pique-nique, est pour le coup tout à fait démodé, mais, hourra, on l’a remarqué !
Dans cette quête, certains sont prêts aux pires défis pour exister, une heure, un jour. C’est le cas de cet américain fier d’avoir avalé 74 burgers en 10 minutes. Même plus sportif, mais autrement dangereux, ce garçon qui dévale une pente à skis à 213 kms/H.
Ces gens qui risquent de se détruire pour exister veulent simplement prouver qu’ils vivent. Philippe Croizon, après la traversée de la Manche à la nage, puis celle des mers entre les 5 continents, soutient le jeune amputé des 4 membres qui a traversé le lac Titicaca, ajoutant à une belle preuve de vie le défi supplémentaire du handicap.
Deux livres en cours me fournissent des témoignages plus démonstratifs peut-être. D’une part, dans son « pèlerinage à Tibhirine », Michael Lonsdale note que les musulmans présents ont applaudi le passage du film «Des hommes et des dieux » où Frère Luc, le toubib qu’il incarne, soigne même des combattants, ne voulant y voir que d’autres humains.
Chez Robert Badinter d’autre part, la vie est le fil directeur de la sienne depuis qu’il a épargné la guillotine à Patrick Henry. L’abolition de la peine de mort, à quoi on le résume souvent, n’est qu’un moment de cette recherche éperdue d’un signe d’humanité chez chaque personne rencontrée, quelle qu’elle puisse être.
15:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
18/11/2021
Un concert qui a du chien
De bon matin, notre voisin nous offrait son concert habituel avec au programme des œuvres jamais renouvelées. Le chœur à 2 voix est exécuté par 2 chiens résolument mono-taches. Ils ne savent faire qu’une chose : aboyer.
Leur « maître » (dans le domaine du chien, le propriétaire est le maitre) explique que le plus gros est le chien de garde, mais qu’il aboie parce qu’il a peur ! En tous cas, le ton qu’il emploie, plus doucereux que décidé, pour les prier de se taire, ne semble pas induire chez eux un irrépressible sentiment de peur.
Cette soumission de l’humain à la race canine prend des proportions inquiétantes. Les trottoirs de ma cité peuvent recevoir 2 personnes. Le pas déterminé de cette dame qui vient à ma rencontre avec chien indique que celui-ci aura priorité sur moi. Comme je m’y refuse, l’œil qui me fusille indique que j’ai dérogé au bon-droit canin.
Toutes ces fariboles seraient proches de ce qu’on nomme incivilités pour les bêtises des ados quand ils ne prennent pas un couteau pour écharper un copain, un maitre ou un policier. Mais il y a plus grave : ce sont ces chiens dressés pour mordre, non les mollets, mais des endroits qui peuvent tuer. Un de ces tueurs vient de réussir cet exploit récemment. J’avais cru qu’on avait pris une loi pour éteindre progressivement ces races dangereuses. Il faut croire que cette loi a rejoint le cortège des 30 ou 40% jamais appliquées.
Pour nous divertir par ces temps maussades, on nous a servi le patron du lobby de la chasse. Il s’est présenté en effet comme écolo, parce que, dit-il, les chiens enfermés 9 mois se dégourdissent les pattes à la chasse. A la question plus pointue concernant les morts par fusil de chasse, il nous a tranquillisés : 90 % de ces morts sont des chasseurs. Les randonneurs ou automobilistes qui viennent de prendre une balle perdue seront sûrement ravis d’apprendre qu’ils ne font partie QUE des 10 % des dommages collatéraux de la chasse, qui ne tue donc pas que des perdrix.
Si même les chasseurs (qui tuent d’autres animaux le week-end et pendant les vacances) sont aussi supporters des 8 millions de chiens français, on peut craindre qu’à la présidentielle, le « parti animaliste » fasse encore mieux qu’en 2017, au niveau du P.C.F. Ce n’est pas encore cette fois que je vais changer d’avis sur ce que j’écrivais récemment sur le droit de vote !
09:31 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
10/11/2021
Insoutenable suspense
Parmi les lecteurs de mon blog (si,si, il y en a plusieurs), un fidèle évoquait son inquiétude du jeudi : aurai-je aujourd’hui le post de Maurice ? Or nous sommes mercredi et je ne sais pas si mes neurones surchauffés pourront patienter jusqu’à demain pour cette phénoménale nouvelle . Avant que mon humeur ne vire au vinaigre, je me lâche ce mercredi : la Bourse de Paris a battu un record à 7000 points.
Ne me chatouillez pas trop sur ce que cela signifie exactement. Je sais seulement qu’en Bourse, on échange des actions, largement virtuelles, qui montent ou qui descendent. Mes actions à moi, très terre à terre, sont de constater que la batterie de mon V.A.E. a baissé après une sortie et que la baguette que j’allais chercher à pied a beaucoup augmenté.
Tout à l’euphorie de ce record historique, les commentateurs laissaient percer un soupçon d’inquiétude. En pleine empathie avec eux, - les occasions de sourire ne sont pas si fréquentes- je me questionnais. Ce trop-plein d’argent (de virtuelles, les actions deviennent des gros sous quand on les vend) ira-t-il plutôt à des mal-logés ou à regonfler le salaire de précaires ? J’avais tout faux ! Scotché à ses écrans, le trader n’a pas de temps pour ces mesquins soucis domestiques. (à part toutefois le niveau de son bonus de fin d’année).
En fait, l’inquiétude, la vraie, c’est beaucoup plus grave : c’est la BULLE ! En finance, la bulle, c’est comme les ballons à la fête foraine : quand on les gonfle trop, ils éclatent. Vous voyez le tableau ! Prenons Bolloré par exemple. L’indice Forbes qui ne le met pas dans le top 5, lui accorde quelques milliards. Patatras : le bulle éclate. Il doit faire les fonds de tiroir pour les quelques millions qui lui restent, réduire son empire médiatique, et qui sait, licencier Pascal Praud, même pas pour irrespect, mais manque d’argent. Un comble !
Une lueur dans cette atmosphère anxiogène : ce sont des jeunes qui rejoignent le club des boursicoteurs. Et de nous montrer un specimen. Dans son petit studio, il bricole ses petites courbes, grappille ses petits gains en prévision de sa lointaine retraite. D’ici là, à plusieurs décades, si des Bertrand, des Jadot, des Barnier ont transformé sa retraite en dentelles, il pourra voir venir. Sauf que la météo financière est comme celle du temps : aura-t-on de la neige pour les vacances de Noel ?
15:26 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)