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29/08/2020

"Usque non ascendam" devient "Jusqu'où descendrai-je"

Je savais que nous vivions dans un monde complètement fou, mais ce mardi, on a franchi une marche supplémentaire dans la stupidité. On devait « fêter » ce jour-là « la journée mondiale du chien » ! Bravo ! A ce que je sache, il n’y a pas de journée  du migrant sans papier, de l’enfant affamé, de la femme seule surendettée, toutes causes qui ne méritent sûrement pas l’attention du monde.

Au point où on en est dans l’excentricité, à cette occasion, la ministre belge de l’agriculture proposait une loi de « défense de la cause animale ». Il s’agit d’obliger par la loi les propriétaires de chiens à sortir l’animal 2 fois par jour, au moins une heure. Dans ce pays où on a du mal à amalgamer les flamants et les wallons, et les divers clans chez chacun d’entre eux, pour former un gouvernement, cette loi représente une vraie urgence.

En France, où le gouvernement est fait de diverses nuances, avec même un basque à sa tête, les chiens n’ont pas besoin d’une loi pour être gâtés. Les allées marchandes le démontrent avec la débauche de produits et de soins destinés à « nos amis les chiens ». Et contrairement aux belges, on n’a pas à payer une taxe de 150 € par chien. En consacrant des sommes notables aux soins des médors, les propriétaires fournissent une précieuse T.V.A. au budget national.

Ce serait plutôt chez nous une cause de défense de la cause humaine que d’obliger les propriétaires à se bouger et sortir leurs chiens. Mon voisin, confiné au  logis avec ses chiens, menacé par l’obésité, y perdrait quelques calories. En outre ses chiens qui nous régalent de leurs aboiements à journées faites emporteraient leurs décibels ailleurs.

D’un autre côté, il s’en irait rejoindre ses collègues sur les pistes cyclables. C’est là qu’on libère volontiers les bébètes de leur laisse puisque protégées. Elles peuvent alors suivre leurs impulsions vagabondes en laissant quelques chances de chûtes aux cyclistes.

Dans ce monde canin que j’aurais tendance souvent à ranger dans la catégorie des nuisibles, je fais une exception pour une race qui m’étonne : les Borders-Collies, capables de régenter la pâture de plusieurs centaines de moutons et de les faire rentrer dans leur enclos avec seulement 3 injonctions, droite, gauche, stop, du berger.

Ce sont peut-être des cousins des Borders-Collies qui sont proposés comme accompagnateurs de personnes âgées seules, pour leur bien-être et aussi les inciter à sortir avec l’animal. Ce ne sont pas vraiment des moutons. D’ici à mon très grand âge, je verrai peut-être une loi obligeant les EHPAD à sortir leurs résidents au moins une heure 2 fois par jour (avec ou sans chien ?)  

 

09:14 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

19/08/2020

Je vis de bonne soupe et non de beau langage (Molière)

Je m’étais un peu étonné il y a quelque temps de la manie dont nos élites aiment émailler leurs discours de mots pas vraiment communs. Et je citais paradigme et oxymore en exemple. Les semaines ont passé depuis. Paradigme est toujours tête de gondole tandis que oxymore s’est un peu fané. C’est vrai qu’aujourd’hui, on n’est plus dans la nuance façon « clair-obscur ». Ou bien c’est noir, ou bien c’est blanc, point barre !

Après l’effacement de quelques mots précieux, on n’a pas manqué d’en promouvoir d’autres. Il semble que l’hubris ait la cote et on n’arrive plus au sommet, au zénith, mais à l’acmé. On peut s’interroger sur cette volonté de se hausser le col par le choix d’un certain vocabulaire jugé immarcescible.

Les journalistes de radio ou télévision ont perdu leur cravate mais pas abandonné leur posture de celui qui sait. Et faute de sources suffisamment exploitées, ils se rabattent sur un franglais devenu courant. Une vidéo crasseuse devient une sextape. Le règne du dernier président se réduit à un simple « Hollande bashing ». En même temps, les internautes, assez coutumiers de ces sabirs, qui vomissent les « Gafa » à pleines brassées d’octets, les alimentent constamment. Chez Facebook, on  « like » à tout va et on compte quotidiennement ses « followers »  

Mentalement, c’est sûrement confortable de se sentir membre d’un club fermé à ceux qui n’en ont pas les codes. Depuis que les patients leur disputent des bribes de savoir par internet, les médecins se réfugient davantage dans leur jargon ésotérique. Vous avez un mal précis à un pied, vous passez un I.R.M. et le compte-rendu vous semble celui d’un autre, tellement on ne peut savoir s’il s’agit d’une oreille ou d’un genou.

Les présumés experts vous enfument de la même façon. A votre questionnement, ils vous livrent un salmigondis de mots, sur le ton de l’évidence, leur sorte de réponse. A ne plus être sûr de celle qu’on avait posée.

Comment se défaire de ces envahisseurs ? Pour moi, en prenant un de ces bons vieux classiques qui ont du sens tout en me parlant simplement. On trouve cela aussi chez les auteurs contemporains. Même s’ils s’aident d’un ordinateur pour travailler leurs phrases, le texte qu’ils livrent ensuite dans un vrai bon livre façon Gutenberg est à la portée du 1er francophone venu.

 

 

16:48 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

13/08/2020

Cara canicula

Comme l’ensemble des français, nous avons renouvelé notre conseil municipal. Dans la continuité puisqu’une mairie écolo succède à une mairie écolo. Si je me laisse aller à mon penchant « gilet-jaune », je peux me demander ce que cela me rapporte à moi. Mais je me raisonne : après 3 mois de confinement et tous les magasins fermés dans la chaleur d’Aout, on ne peut guère attendre des miracles. Attendons des jours meilleurs (ou plus frais).

Privée de soins sous cette canicule, notre pelouse est plus nature que nature. Si l’herbe renonce à pousser, émergent plein de plantes jaunasses et de la plus moche rusticité. Qui ne réussissent pas à masquer un tapis jaune-brun, autrefois gazon complètement grillé. Derrière ma fenêtre, cette steppe me rappelle la vue que j’avais sur le désert de Gobi depuis mon  compartiment du « transmongolien ».

Plus bio-écolo que jamais, mon épouse a échangé la savonnette de la salle de bains qui avait rendu ses dernières bulles par une nouvelle. Terne d’aspect, rugueuse au toucher, celle-ci  a tous les attributs du produit fait main. S’il n’est pas sûr qu’elle lave, c’est sûr qu’elle ne  mousse pas. Mais relaver des mains (qui ne font rien) déjà lavées à cause du Covid ne prête pas à conséquence.

Notre charmante voisine ne manque jamais de ramener de sa campagne des fruits ou légumes dont elle nous fait profiter. Comme elle nous sait de la génération « on ne jette rien », les fruits peuvent comporter quelques imperfections. L’épluchage, du type de l’artichaut de Coluche, laisse un tas de déchets plus volumineux que celui du  bon. Mais on  déguste alors ce qui reste avec le sentiment du devoir accompli.

Je ne pouvais manquer les pubs pour la voiture électrique boostées par la prime du gouvernement. Comme je n’ai pas les moyens de me payer une voiture, je me suis contenté d’un vélo électrique. Mais je reste vertueux et  je consomme moins de courant électrique pour recharger ma batterie qu’avec une auto.

Après tous ces efforts, quel bilan ? Soit nous n’étions pas assez nombreux à agir, soit nous avons mal fonctionné, mais  au résultat le réchauffement climatique (vivement ressenti) nous a confinés mieux qu’un vulgaire Covid. Ces vains efforts m’évoquent cette image d’Astérix 100 fois réécrite. On y voit les légionnaires romains, cabossés à la suite d’une nouvelle dégelée par Obélix, marmonner : « Engagez-vous, qu’ils disaient ! »

17:05 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)