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28/11/2013

Rêveries d'un cyclophile solitaire

 

Mes divers bobos physiques de ces 2 années m’ont quelque peu confiné au gîte. Et « que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ». Avec les premiers sommets enneigés, même si ce doit être éphémère, mes pensées auraient du m’amener au ski de fond. Sans doute à cause de la frustration de seulement deux petits printemps passés sur ma selle, c’est le vélo qui a rembobiné le film sur les « campagnes » des années précédentes.

 

Et elles furent riches les années d’avant les accidents. Et il en a accumulé, mon vélo, des kilomètres de paysages  ébouriffants au long de ces années. Des modestes cols des White Mountains aux U.S.A. aux gouffres impressionnants des rivières en Equateur, ou aux simples vallées, encaissées ou épanouies en Slovénie ou en Drôme.

 

Mais c’est surtout des gens dont le cavalier a fait la découverte authentique. Comment aurais-je pu penser, sans les 1300 kms de la Côte Est, qu’un chauffeur américain respecte mieux les cyclistes que son homologue français. Aurais-je pu m’étonner qu’en pleine steppe mongole une écolière m’entraîne dans sa yourte pour un thé. Aurais-je capté cet étonnement amusé de la petite épicière hongroise qu’on salue d’un au revoir dans sa langue ? Il n’y a qu’à vélo qu’au passage de la frontière on s’enrichit des 4 à 5 mots qui vont mettre le starter à faciliter les échanges.

 

Finalement faire du vélo en pensée depuis son fauteuil offre de bien beaux souvenirs. En plus, là, on ne risque pas qu’un chauffeur impétueux ne vous envoie goûter l’herbe du décor.

 

08:58 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

21/11/2013

Symphonie en euphorie mineure

 

On sait qu’écrire à contre courant de l’air ambiant ne me cause pas de furieux boutons. Et les dithyrambes presque assourdissants à propos de la victoire de l’équipe de France de foot m’en donne l’occasion. On sait aussi que mes émotions sportives penchent plus vers le vélo ou le ski de fond que vers le foot. Ce n’est toutefois par chauvinisme que j’écris mais, je l’espère, en vieux sage « plein d’âge et de raison ».

 

De quoi s’agit-il en effet ? On demande à 11 jeunes garçons d’être assez adroits de leurs pieds pour pousser le ballon dans le but adverse. On connaît des métiers plus pénibles et, qu’on sache, plutôt moins payés. Si le jeu, car c’est un jeu, se solde par une victoire, très bien ! congratulons-nous, sourions-nous le temps…d’une soirée, et le lendemain revenons aux choses sérieuses.

 

Comment ! pas sérieux le foot ? s’écriront les aficionados. Quelques heures à peine avant le match, ces garçons étaient voués aux gémonies, peu motivés, pas accrocheurs, pas solidaires. Et par la grâce d’une victoire, maintenant portés aux nues. Une humeur aussi inconstante qu’un caprice de météo, est-ce bien sérieux ?

 

Là dessus, même notre Président se fend d’une parabole où on entend qu’il suffit d’y croire pour que l’objectif se réalise. Même le Conseil des ministres en fut tout enjoué, dirent-ils ! Je sais qu’un malade qui a bon moral s’exonère un peu de ses ennuis. Mais quand le mal est incurable, même le super moral ne le guérit pas.

 

Je vais arrêter de mettre des bémols à la vaste symphonie car je risque d’être pris à mon propre piège. Si dans quelques semaines à Sotchi, les frères Fourcade nous régalaient d’une victoire, je risque de bondir devant ma télé comme un supporter de foot. Du moins, pour ma défense, je sais ce que crapahuter dans une sale neige veut dire. Et ces garçons, s’ils gagnent, ne brandiront pas des millions aux yeux de ceux qui n’en ont pas.

 

10:15 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)

14/11/2013

Hommage aux conjoints méconnus

 

 

 

On célèbre à tout va en ce moment, bien sûr la grande guerre, pourtant riche en carnages divers, et on rend naturellement hommage au soldat inconnu. J’ai plutôt envie, moi, de rendre hommage à des personnes bien méconnues. L’idée m’en vient d’une autre célébrité du moment, celle de F.Cluzet, à propos d’une sortie de son nouveau film,  mais qui m’a remis en tête le précédent : « Intouchables ».

 

Mon esprit n’a pas vagabondé par hasard : je suis passablement concerné. En effet, après les séquelles engendrées par la distraction d’un automobiliste qui a failli m’envoyer ad patres l’an dernier, je me suis pris une petite « refill » de handicap, cette fois sans le concours d’aucun automobiliste.

 

Et de revivre toutes les vicissitudes du gars qui a toujours besoin d’autrui pour ces choses évidentes : s’habiller, lacer ses chaussures, se déplacer…etc. Et encore, je n’ai pas été affligé d’un handicap sévère. Mais il m’a suffi de quelques mois pour bien entrer dans le rôle, moi aussi, de celui qui a perdu l’autonomie. Au risque, bien sûr, de quelques énervements ou d’un caractère qui penche plus vers la dépression que vers la joie de vivre.

 

Gâté en ces jours-là par une épouse, qui ne cherchait pas vraiment à concurrencer le dynamisme d’Omar Sy, c’était l’occasion de penser à tous ces conjoints effacés  et discrets, comblant  les déficiences, abattant jour après jour les soins nécessaires, y compris auprès de ces indéchiffrables que sont les malades d’Altzeimer. Et pour eux, en général, les soins prodigués durent longtemps.

 

Je ne souhaite quand même pas que chacun passe par la case handicapé pour mieux se rendre compte, et du quasi désespoir de la perte d’ autonomie, et du courage demandé à ceux et celles qui la compensent. Mais en revoyant le film, on peut regarder avec plus d’attention la collection d’impossibilités que rattrapent, silencieuses et efficaces, heure par heure, toutes ces mères courage.

 

16:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)