26/04/2025
Sus aux nantis
Il y a une catégorie qui fait vite la « Une » des gazettes dès qu’on sent un peu de mou dans le budget : les retraités. Lesquels, avant même qu’on évoque comment on va les traire, poussent bruyamment des cris d’orfraie préventifs.
Des cris couverts par les citoyens pour qui les heureux bénéficiaires des 30 glorieuses pourraient mettre un peu au pot. En effet, grâce à l’inflation, aussi un travail au-delà de 35 H par semaine, ces boomers se sont fait des salaires de nabab et recueillent aujourd’hui une retraite enviable.
Puisque riches ils peuvent payer un abonnement à la salle de sport pour effacer un 1er mou musculaire. Voire un passage au salon de beauté pour un ravalement de façade. Ce sont eux aussi qui meublent les 12 étages de ces monstres marins crachant allégrement leurs tonnes de CO² sur toutes les mers.
Foin des litotes de pucelle effarouchée, donc des ainés, des seniors, des anciens. Retraité c’est vieux, plus ou moins bien sûr, mais vieux. Et comme vieux on forme le précieux bataillon de ceux qui vont encore voter, plutôt à droite certes. Sinon qui défendra le patrimoine si chèrement acquis.
Devant les outrances de ce tableau, j’ai envie, en toute subjectivité, d’apporter quelques correctifs. Et d’abord de langage. Au lieu du global LES retraités, je préfère DES retraités. Evidemment des retraités vivent beaucoup mieux que chichement. Mais d’autres aimeraient bien vivre au moins chichement. Ce sont les maltraités du travail, les temps partiels, les carrières discontinues, souvent des femmes. Pour ces personnes, la solution : un boulot après la retraite. Qui n’est pas là « pour mettre du beurre dans les épinards » mais de pouvoir quelquefois acheter du beurre plutôt qu’un substitut.
Les retraités forment aussi le gros troupeau du bénévolat. Bien sûr, ils ont du temps à donner aux associations parfois jusqu’à l’usure. Quand vient le moment de dételer, ils souhaiteraient un relais. Mais ces sœurs Anne ne voient rien venir. Sans trop de soucis pour les grosses structures qui d’ailleurs emploient des actifs sous différents statuts. Mais souvent mortels pour la petite association indispensable dans sa zone de bienfaisance.
Dans la pénurie budgétaire la ministre n’a que ces fameux 10 % à se mettre sous le stylo. Si les aides en temps ou en argent données aux enfants ou petits-enfants ne peuvent pas être considérées comme des frais ex-professionnels prenons cette pilule mais plutôt appliquée aux heureux retraités qui vivent mieux que chichement.
Sans syndicat, ni miette de ministère attribuée, ce groupe est souvent moqué. Après une vie de labeur parfois ponctuée de déboires, ils gardent des habitudes qui datent. Ils s’essoufflent dans la course-poursuite du progrès électronique. Mais j’aime bien ces maladroits en tous cas mieux que ces jeunes adultes drogués du smartphone qui les retranche, physiquement et mentalement, du reste du monde.
15:57 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)
19/04/2025
Heures maussades de jours pluvieux
En proclament le « Liberation Day » Donald Trump décrète le bonheur pour ses concitoyens. Enrichis, sans impôts, des produits labellisés américains à foison, il leur offre une cure de jouvence. Il faut être forcené républicain pour y croire et des américains, même pas latinos ou noirs, ont émis des doutes.
Sans interférence de ce Président, de ce côté de l’Atlantique, on a de gros soucis. L’envahissement de la drogue par exemple. De plus en plus souvent, on note après un accident que le chauffeur était sous l’emprise de stupéfiants. Même pour des chauffeurs de cars véhiculant des personnes, voire des enfants.
Ce qui me stupéfie par contre c’est d’apprendre qu’une commune de notre riante et accueillante France a décidé de déplacer une école exposée à un point de deal, mais pas le point de deal. Si j’étais LR, je ne voterais pas Retailleau.
Privé de voiture, je prends le bus. Mon dernier voyage m’avait placé près de 4 jeunes femmes, dont deux avaient revêtu la burqa intégrale, que Fournel appelle les « boites aux lettres ». J’ai senti, au sens propre, que cet habit protégeait bien la pudeur mais plutôt mal la transpiration. Avec une question subsidiaire : quel degré de déshabillage Allah tolère-t-il quand on prend sa douche ?
Nous venons de réussir un challenge : trouver un généraliste après la retraite de notre médecin. En 3 mois et demi un beau score parait-il ! De bonnes âmes, arguant de la célérité toute modeste de l’Ordre des médecins se penchant sur le « numerus clausus » promettent du mieux. On pourrait bientôt obtenir un R-V chez le médecin avant même qu’on soit guéri de son mal.
Les américains nous jettent à la figure leur 1er amendement leur permettant toutes les libertés dont celle d’expression. On pourrait presque regretter que notre constitution nous offre la même quand on voit les âneries déversées par la TV dans son « obligation » de couvrir 24 H par jour. On a aussi la liberté, quand les députés n’ont pas envie d’argumenter, de décocher des centaines d’amendements qui bloquent le vote par manque de temps.
Même dans ma très lointaine enfance il y avait des bagarres entre bandes, disons façon « guerre des boutons » Les ados d’aujourd’hui se sont mis à la page. Un débat qui tourne mal se solde trop souvent par un coup de couteau voire par un coup de feu. Drôles de maisons où les armes à feu ne sont pas mieux rangées qu’un balai ou une bouteille de coca.
J’aimerais terminer par un message d’optimisme à l’usage des parents d’un enfant désespérant. Si un gamin est vulgaire, grossier, agressif et d’équilibre mental qui laisse à désirer, gardez le moral. Ce comportement peut éventuellement conduire le petit monstre à devenir Président d’un grand pays. Cela s’est déjà vu.
17:34 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)
12/04/2025
En ski de fond pas de bataille des Anciens et des Modernes
Je n’en finis pas avec mon club de retraités. La semaine dernière c’était le vélo et celle-ci avec le ski de fond. Sous la forme du traditionnel déjeuner réunissant les skieurs qui ont fini leur saison et ceux qui n’ont plus les jambes pour la faire. C’est à ce dernier titre que j’y étais.
Avec un peu d’humour ces gens très mûrs étaient invités à l’Auberge de Jeunesse de Grenoble. Là, on est tout de suite ébahis de l’ampleur des installations, de grandes salles, un patio ouvrant sur un jardin arboré. Dans une de ces salles justement on nous a servi un repas de sportifs gouteux et abondant. Même s’ils n’ont pas droit à ce genre de menu, les routards qui s’arrêtent ici doivent être ravis de cet accueil.
Dès le regroupement à la salle à manger, il apparait que les anciens sont presque aussi nombreux que les actifs et ça interroge. Comme on le dit d’un parti en déconfiture, on se perd en conjectures sur le rétrécissement des skieurs. Les nouveaux retraités sont trop en forme pour rallier un club de vieux retraités. Dans le climat d’individualisme, on n’a plus envie de se « soumettre » à une organisation, à un animateur, à des règles.
Ma place à table était stratégique. Dans l’oreille gauche parvenaient les échos venant des actifs. La droite entendait les propos des anciens. Chez ceux qui venaient de clore une saison active, on était déjà plein de projets. Il y a longtemps qu’on n’est pas allés dans les Vosges. Et si on faisait un séjour en Slovénie. De ce même côté, il y avait le jeune étudiant normand un peu effacé qu’on avait souvent à diner au temps de ses études. Nouveau retraité, il est plein de dynamisme, gère les photos, tient le blog, semble indispensable.
Du côté de l’oreille droite, on était plutôt dans le passé et les souvenirs que les photos projetées faisaient surgir. Tu t’souviens aux Saisies, tu t’souviens du séjour de Bessans. En face de moi, ce Jean qui m’a vanté pendant 10 ans la supériorité de la caravane sur le camping-car. Il l’a vendue sa merveille. Moi aussi le camping-car ; c’est donc match nul. Il restait à mélanger nos mélancolies à chacun des sites où il allait avec sa maison à roulettes et moi avec la mienne à moteur.
C’est dit. On ne va pas rester sur la mélancolie et rêver à nouveau de projets. Il y a des gites, des B and B et encore beaucoup de moyens pour les joindre Cela prouve, selon une fameuse expression de Georges, qui en avait un large catalogue et qui malheureusement n’en servira plus, qu’anciens sûrement, on n’est pas prêt « de lever les galoches ».
11:11 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (1)