26/06/2024
On pourrait se croire au Musée Grévin
Dans ce monde présentant divers symptômes de folie, on assiste à un envahissement du faux. On médiatise de faux bons conseils, de faux remèdes et une flopées de fake-new. C’est l’avènement du règne des faux-culs qui font la part belle à l’apparence.
C’est recevable à mes yeux de souligner la beauté d’un visage par un léger maquillage. On peut discuter des faux-cils, des faux-ongles, des faux-seins.. Suivre les chemins de la mode peut heurter l’apparence. Le jean déchiré au genou, au dessus, en dessous ne trouve pas grâce à mes yeux de vieux machin. . Pourtant dans un petit bain de foule récent, des hommes dans la maturité, affublés de cette façon n’ont pas fait briller les yeux ni détourner le regard.
Les cuisiniers aussi savent agrémenter leurs plats de jolies tournures. Un velouté de chiffonnade de légumes ouvre mieux l’appétit qu’une vulgaire soupe. Par contre nous faire avaler un infâme brouet indigeste en le décorant de noms exotiques ne fera pas l’affaire. La cuisine américaine n’a pas une réputation si haute qu’il suffirait de nommer un plat en anglais pour le rendre comestible..
Avec les promesses non tenues ou irréalisables, les comportements révélés récemment, le monde politique n’est pas exempt de fausseté. On a inventé un mot : les éléments de langage pour esquiver les retours désagréables, mais le front haut. Les évènements du moment nous en livrent un complet catalogue.
Avec la culture, le faux devient un art. Quand un acteur qui n’est pas Cyrano, avec un faux nez, débite la fameuse tirade, on est très loin de « monsieur, vous avez un gros nez ». Les auteurs donnent un sens intense par les mots qu’ils choisissent sans qu’on ait même l’idée de s’interroger sur la vraisemblance. A près de 80 ans de l’école, je suis toujours impressionné par : « L’œil était dans la tombe et regardait Cain »é Même un auteur de chanson peut en dire long, tel Brassens : « Le juge au moment suprême,… criait beaucoup comme l’homme auquel le matin même il avait fait trancher le cou ».
Après cela, il faut être audacieux, voire prétentieux,, d’oser envoyer sa prose à tous les vents. Je tâche de relater des faits et des ressentis réels dans une prose qui peut se lire confortablement. Je serais navré qu’un de mes textes forme dans la tête du lecteur l’image d’ jean déchiré.
10:20 Publié dans Shopping, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
20/06/2024
Bonne fête, papa
Quand on connait le travail admirable des mères, il semble légitime qu’on leurs dédie une fête. A côté ; la fête des pères paraît l’accessoire obligé, non dénué de relents commerciaux ? N’empêche, quand mes enfants, chacun dans son style, a employé la formule toute enrobée d’affection, le papa était plutôt heureux.
Mais cette bouffée d’euphorie l’a plongé dans des abymes de réflexion. Quel père ai-je été ? Du moins, je n’étais pas le pater familias qui ramène la paie (peu somptueuse au début) et la messe est dite. Pas non plus le Père Fouetard répondant à l’horrible menace : « tu vas voir quand ton père rentrera ».
Comme on sait le métier de parent s’apprend sur le tas, permettant quelques ratés. Les enfants peuvent se souvenir que j’ai fumé la pipe dans la voiture. Que pour arrêter le tintamarre, j’ai menacé de les laisser dans le fossé.
Malgré ces bavures, j’ai assuré en plus du panem, aussi les circenses. Jusqu’aux rochers de Fontainebleau un peu d’escalade qui se concluait par le bain dans la baignoire et la boullie en 3 biberons dégustés en cœur par les chers petits. Il y a eu aussi le vélo, un virus inoculé qui s’est développé sous des formes diverses selon les patients. La semaine à La Cote d’Arbroz verra des skis bricolés avec les moyens d’une famille modeste. Ce passage donnera aux enfants une idée d’où ils viennent avant là où ils sont arrivés maintenant.
Sans être absolument des émules de Georges Suffert, on a essayé de leur apprendre l’autonomie avec la fameuse formule : « Ne soyez pas moutons ». Au risque de coincer parfois les chers petits dans une situation vraiment inédite. Du moins pas « fils de », pas « fille de » c’est à eux-mêmes qu’ils doivent le chemin parcouru.
Maintenant tous adultes, n’ayant pas créé des situations de haine inextinguibles observées parfois, on est souvent dans la connivence. Ce n’est plus le père qui apprend comment réparer une chambre à air. C’est un enfant qui apprend à son père comment sortir d’un piège téléphonique ou plus souvent informatique. Et papy tâche d’être bon élève.
Je vois que mes enfants, chacun à sa manière, distribue ses recommandations, ses conseils, pour garder son père en pas trop mauvais état. Je file donc mon chemin nourri de ces témoignages d’affection auxquels je tâche de rendre, assorti de quelques bricoles à la mesure de mes moyens.
17:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (2)
09/06/2024
Stances reconaissantes au déambulateur
Admirable engin qui cette fois me soutins
Lors d’un duel auto-vélo où pâlit mon destin
A l’hôpital, à la première once de vigueur
On va crapahuter en déambulateur
Aux gens usés par l’âge aussi, ou la maladie
Pour eux tes montants sont un arbre de vie
Carrefour, à 9 heures, tout fiérots, les retraités
Deux rayons plus tard, sur tes poignées vautrés
Tes clients, muscles moins en croute plus en mie
Ne transporteront plus les patates de mamie
Les fauteuils à grosses roues veulent se les rallier
Avec tes petites roues on monte des escaliers
A l’EHPAD, carrefour d’embouteillages
Du traffic-jam tu débrouilles les gens d’âge
Quand ce sera mon tour, mon chat avec moi
Siégeant sur ta banquette se prendra pour le roi
Admirable engin qui cette fois me soutins
Lors d’un duel auto-vélo où pâlit mon destin
A l’hôpital, à la première once de vigueur
On va crapahuter en déambulateur
Aux gens usés par l’âge aussi, ou la maladie
Pour eux tes montants sont un arbre de vie
Carrefour, à 9 heures, tout fiérots, les retraités
Deux rayons plus tard, sur tes poignées vautrés
Tes clients, muscles moins en croute plus en mie
Ne transporteront plus les patates de mamie
Les fauteuils à grosses roues veulent se les rallier
Avec tes petites roues on monte des escaliers
A l’EHPAD, carrefour d’embouteillages
Du traffic-jam tu débrouilles les gens d’âge
Quand ce sera mon tour, mon chat avec moi
Siégeant sur ta banquette se prendra pour le roi
15:46 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)