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25/06/2020

Homo erectus, homo sapiens, homo electronicus

La pandémie a boosté comme jamais l’internet au point d’asphyxier parfois la bande passante. Avec l’avantage de pouvoir travailler depuis chez soi et d’échanger avec ses proches distants. Avec aussi l’inconvénient d’être privé du contact physique, in vivo, de ceux-ci et des collègues. Ce qui amène à réfléchir avant de passer au « tout en ligue » qui nous est promis.

Un service tel qu’EDF peut nous en montrer les défauts. La page d’accueil est enthousiasmante : on aura le détail de nos consommations par jour, par  appareil et plein de conseils pour réduire notre facture. Il n’y a plus qu’à cliquer ! Ce qu’on fait. Après avoir décliné son identité, le code de vérification n’arrive pas. Sur l’aide maintenant nécessaire, notre question n’est pas recevable. Ma facture n’est pas près de se réduire !

On a applaudi les soignants, et en même temps les administratifs. Veinards ! Mon épouse à la recherche d’un R.V. se plante devant une secrétaire impavide qui l’ignore malgré les appels. Au bout d’une heure de ce manège, celle qui a le pouvoir lâche un carton, plus petit qu’une carte de visite, où on lit que les R.V. ne se prennent QUE par internet.

Ces rebuffades ne me font pas condamner pour autant internet. Grâce à lui je peux voir, quand je veux, les exploits de mes petits-enfants en couleur et en vidéo, même le dimanche. D’ailleurs ils iront probablement grossir la cohorte des ados qui compensent leur ignorance par un détour chez Google 

Un début d’enthousiasme assez vite tempéré par un constat troublant. Depuis quelque temps mon fournisseur d’accès m’adresse une carte montrant tous mes déplacements du mois. Ce qui se résume à voir que je suis allé 8 ou 9 fois sur la place du village, ce que je savais. Derrière la prouesse technique que je suis censé apprécier, ce flicage me fait craindre des usages malvenus.

C’est dire que je ne suis pas prêt à adhérer béatement au « tout en ligne ». Privé des explications données par une bouche en direct, éventuellement gratifié d’un sourire, je vais m’étioler. Les fans du « click and collect » me répondront sans ménagement qu’à mon âge, c’est normal qu’on me largue.

 

 

09:20 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

19/06/2020

L'exutoire commode : râler

Dans une récente interview on a pu voir Maitre Henri Leclerc hésiter sur une question et finir par lâcher : « les français sont un peuple de râleurs ». Que cette tare nationale laisse presque coi un avocat de la trempe de Maitre Leclerc, réputé pour la précision de ses interventions, interpelle. Il faut dire que cette spécificité française a connu des sommets avec la pandémie.

Et que certains sujets qui méritaient un traitement raisonné en ont manqué. Celui des écoliers par exemple. Pour un virus dont on ne savait rien il y a 6 mois, l’éducation nationale a joué la prudence. Certes en angoissant tout le monde avec l’importance du virus et avec des procédures compliquées et peu applicables. Ce n’est qu’à la fin du confinement qu’on a pu établir que les enfants (jusqu’à 12 ans) n’étaient ni contaminés, ni contaminants. Ce qui ne condamne nullement la prudence auparavant.

Dans ce maelstrom d’infos bombardées, les cohortes de ceux qui savent  après ce qu’il fallait faire avant se sont répandues sur les ondes et les journaux. Beaucoup de ces bavards sans grande culture s’en sont décerné une dans  le domaine médical. La bande d’excités signant une pétition, exigeant de soigner par la chloroquine, aux effets positifs toujours inconnus à ce jour, est un des pics de la stupidité ambiante. Parmi eux devaient se trouver des pourfendeurs virulents du Médiator, dédié au diabète et dévoyé en  coupe-faim, quand ils ont connu ses méfaits.

J’ai aimé le cri de cet automobiliste râleur fustigeant le vélo, le cycliste qui n’achète pas de voiture, pas d’essence, ne paye pas d’entretien, pas de péage. Ce vilain citoyen pouvait répondre qu’à user ses fonds de culotte sur la selle, il devait en acheter d’autres et même des barres chocolatées contre les calories perdues. Il a fait mieux en désignant à la vindicte le piéton qui n’achète même pas de vélo.

Je comprends assez les producteurs de festivals râlant après l’ouverture du Puy du Fou prévue avec les contorsions  nécessaires des acteurs et des spectateurs. Le vicomte De Villiers aurait-il  laissé derrière lui une telle trainée politique pour qu’on doive, électoralement parlant, tant le ménager !

Pour finir, j’ai un spécial râleur. C’est un retraité qui vitupère en craignant qu’on augmente ses impôts à cause du Covid et qu’il a déjà beaucoup donné, la CSG et tout  le reste. Il devrait  plutôt se réjouir d’avoir des revenus suffisants pour payer des impôts. En outre, l’augmentation n’est pas actée et surtout pas vers les seuls retraités. Il pourrait aussi se souvenir qu’il a vécu « les 30 glorieuses », l’emploi sans souci, les salaires qui augmentent… Pour un peu, je me mettrais à râler à propos des retraités qui manquent de civisme !

10:26 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

10/06/2020

Il n'est pas bruyant, il ne pollue pas, et on l'aime aussi

Après le C-car, moyen de transport où on est dedans, j’ai envie de parler d’un moyen où on est dessus : on est  en C-car, mais on est à vélo. Feuilletant récemment un vieil album de photos de ma mère, je me suis vu à 3 ans sur un vélo. Un vélo suivi par de multiples specimens qui ont parcouru des milliers de  kms. Sans revendiquer le titre de thuriféraire patenté du vélo, j’ai quelque répondant à pouvoir en parler.

Et c’est le moment d’en parler. En effet, par la grâce du Covid, bien des citadins ont échangé leur voiture pour un vélo. Et découvert à cette occasion qu’ils avaient été aussi vite, voire plus rapides qu’en voiture. Avec la satisfaction d’avoir épargné à la planète un peu de CO2 et quelques particules fines.

L’autre satisfaction était de se dire qu’on puisait son énergie dans ses  muscles et non du pétrole. Un pétrole laissé dans ses barrils à faire kiffer les producteurs. Et pendant ce temps  notre porte-monnaie restait fermé. Sans compter qu’une consommation même légère de calories suffit à éloigner le spectre tant redouté d’un taux de surpoids comme aux U.S.A.

Le vélo n’est pas seulement utilitaire : c’est le super moyen de larges chevauchées lointaines. Certes, pour démarrer à Montréal ou Oulan-Bator, il y a l’avion. Mais une fois juché sur son vélo, on a le bon rythme pour découvrir les paysages. Avec la possibilité de s’arrêter quand on veut sans avoir à chercher un parking.

A vélo, les gens comprennent tout de suite qu’on ne va pas râler parce qu’il n’y a pas de steak-frites dans la steppe et entreprennent facilement la conversation avec les yeux, les mains, pour peu qu’on ait fait l’effort d’acquérir quelques mots de leur langue. Parvenus en haut d’un col difficile, quand la serveuse du bar demande comment on veut la bière et qu’on répond : « vélica » en slovène, on est sûr qu’il n’y aura pas de faux-col !

Les cyclistes sont une confrérie sans protocole d’adhésion. N’importe qui, sur n’importe quel 2 roues est admis d’office dans cette communauté ouverte et bienveillante. On n’a jamais vu 2 cyclistes en venir aux mains pour un refus de priorité ! Si malgré tout, il y a sujet à fâcherie, ce sera avec des mots plutôt empruntés au style d’Audiard ou de Blondin qu’à celui de Bigard

Et cela conserve. Voyez un peloton de têtes chenues, c’est une galerie de sourires qui défile. Peut-être qu’ils se souviennent qu’à 3 ans leur parents ont eu la bonne idée de leur mettre un vélo entre les jambes ?  

 

09:02 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)