Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/10/2025

Ca tourne dans tous les sens, mais pas rond

Je trouve un air maussade, voire fataliste, à mes compatriotes, ce qui ne signifie pas un  air guilleret chez nos voisins. Une impression d’avancer dans le brouillard. En langage cycliste on dirait qu’on pédale carré. Effectivement, assailli d’incertitudes politiques, sociales, ça ne tourne pas rond.

Léocadie a bien de la chance. L’incontournable fibre n’a pas réussi à la rattraper la dispensant pour le moment de la télé. Elle échappe à ces bavards  obligés de « meubler ». Sur un reportage qui pourrait être intéressant, de des paysages ou de fêtes, il faut qu’ils nous disent  expliquent en quoi c’est beau. Les demeurés que nous sommes n’auraient pas été capables de jouir d’un paysage sans eux.

On pourrait se reposer avec la radio qui diffuse de belles musiques variées. Sauf qu’on retrouve parfois le bavard sous la forme de l’expert-référent qui connait sur le concerto. Les oreilles qui ne peuvent pas faire le tri restituent un  mélange ni bon  pour la mélodie ni bon pour la parole. 

On trouve en France des milliers d’associations qui bouchent souvent des trous  du service public ou simplement des gens qui veulent réaliser ensemble des activités de cartes, de cuisine, de randonnée. On y trouve parfois un tyranneau de village, grisé d’un petit pouvoir, sous l’excuse du bénévolat, qui gêne ses adhérents par ses foucades. Qu’en sera-t-il d’un pouvoir national ? Ce peut être par exemple ce petit vendéen qui m’évoque irrésistiblement le teigneux des cours de récréation, ignoré des cadors, qui se venge en donnant des coups de pied aux plus faibles de la cour.

Je ne pourrais pas expliquer à Léocadie les ultimes moyens de protection des stressés de l’intrusion indésirable. Au-delà du digicode filtrant, ils installent des caméras dans tous les coins de leur domicile. Avec une montre connectée ou ce qu’on  appelle encore un téléphone malgré toutes ses autres fonctions, ils inspectent ce qui se passe chez eux parfois de très loin. Entre nous s’ils découvrent un voleur quand ils sont à des kms, ils font quoi ?

Les gens se font du mal à eux-mêmes, vivent en  grognons. On s’efface sur un trottoir on tient une porte, on entend peu de mercis. Chacun vit avec son téléphone et fait voir que ce qui  se passe dans le monde l’indiffère. Etre accosté peut provoquer un haut le cœur. Les groupes qui se croisent au marché,  se tapent dans le  dos et échangent bruyamment avec des mots qu’ignore le Larousse sont relégués à des images de Doisneau.

Gagné moi aussi par la mélancolie, je me dis parfois que je n’ai plus guère de temps à devoir supporter ces montagnes d’inconvénients. Mais quand je vois ce panorama gagné à pied, quand j’apprécie la mélodie de ce concerto sans savoir qu’il est  en la b mineur, surtout quand je rencontre des sourires de gens connus ou inconnus et même de ces gamins en route vers la salle de sport qui me saluent spontanément : « Bonjour Monsieur », alors je me dis que ça vaut la peine d’en profiter encore quelques années.  

 

17:05 Publié dans Shopping | Lien permanent | Commentaires (1)

11/07/2024

Soeur Anne, que vois-tu venir?

J’aurais autant de raisons de me taire que la semaine dernière pour ne pas me joindre au brouhaha médiatique du moment. Saluons quand même la soulagement de dimanche soir résumé par la couverture de Libé, un gros « Ouf »

Un ouf qui peut se lire en langage jeune en disant qu’on est aussi entré dans une atmosphère de « oufs ». A défaut de voir émerger la personnalité capable    de réussir l’apaisement pour avancer ensemble, on voit vibrionner les fiers-à-bras habituels . J’en profite pour corriger une erreur de la semaine  dernière : ce n’est pas parce qu’on utilise une langue un peu datée qu’il faut confondre les fiers avec les forts.

Il ne reste plus qu’à regarder le Tour de France. Lui aussi tourne au raplapla. Pour contrer l’ennui du plat, ils ont créé le « gravel », les chemins en gravier où les coureurs se noient dans des nuages de poussière et les spectateurs guettent les crevaisons. Reste quand même une grande leçon : gagner une étape ne garantit pas de remporter l’épreuve.

Puis on va glisser vers les J.O si peu désirés. Les médias vont nous en tartiner des pages sur les heurts et malheurs des athlètes. Pendant le travail de la vitrine, les tristes affaires continuent. Et les potentats de tout poil   de poursuivre leurs vilenies. En créant l’O.N.U. après la guerre, on pensait avoir une instance capable d’imposer la paix aux états. On voit que si on ne reconnait pas le T.P.I. on peut vaquer à ses petites et grandes turpitudes sans être inquiété. Et les puissants du monde de se répandre en imprécations virulentes mais sans pouvoir.

Je ne rejoins pas le cœur des imprécateurs mais j’ai un pouvoir : celui de voter. Comme on vient de le voir, voter ensemble pour un même but peut  infléchir le cours des choses. Gardons précieusement ce talisman en attendant la venue  du grand Homme ou, pour une fois, celle d’une grande Dame.

26/06/2024

On pourrait se croire au Musée Grévin

Dans ce monde présentant divers symptômes de folie, on assiste à un envahissement du faux. On médiatise de faux bons conseils, de faux remèdes et une flopées de fake-new. C’est l’avènement du règne des faux-culs qui  font la part belle à l’apparence.

C’est recevable à mes yeux de souligner la beauté d’un visage par un  léger maquillage. On peut discuter des faux-cils, des faux-ongles, des faux-seins..   Suivre les chemins de la mode peut heurter l’apparence. Le jean déchiré au genou, au dessus, en dessous ne trouve pas grâce à mes yeux de vieux machin. .  Pourtant dans un petit bain de foule récent, des hommes dans la maturité, affublés de cette façon n’ont pas fait briller les yeux ni détourner le regard.

Les cuisiniers aussi  savent agrémenter leurs plats de jolies tournures.  Un velouté de chiffonnade de légumes ouvre mieux l’appétit qu’une vulgaire soupe. Par contre nous faire avaler un infâme brouet indigeste en le décorant de noms exotiques ne fera pas l’affaire. La cuisine américaine n’a pas une réputation si haute qu’il suffirait de nommer un plat en anglais pour le rendre comestible..

Avec les promesses non tenues ou irréalisables,  les comportements révélés récemment, le monde politique n’est pas exempt de fausseté. On a inventé un mot : les éléments de langage pour esquiver les retours désagréables, mais le front haut.  Les évènements du moment nous en livrent un complet catalogue.

Avec la culture, le faux devient un art.  Quand un acteur qui n’est pas Cyrano, avec un faux nez, débite la fameuse tirade, on est très loin de « monsieur, vous avez un gros nez ». Les auteurs donnent un sens intense par les mots qu’ils choisissent sans qu’on ait même l’idée de s’interroger sur la vraisemblance. A près de 80 ans de l’école, je suis toujours impressionné par : « L’œil était dans la tombe et regardait Cain »é Même un auteur de chanson peut en dire long, tel Brassens : « Le juge au moment suprême,… criait beaucoup comme l’homme auquel le matin même il avait fait trancher le cou ».

Après cela, il faut être audacieux, voire prétentieux,, d’oser envoyer sa prose à tous les vents. Je tâche de relater des faits  et des ressentis réels dans une prose qui peut se lire confortablement. Je serais navré qu’un de mes textes forme dans la tête du lecteur  l’image d’ jean déchiré.