08/09/2015
Envie d'être breton
Jurassien labellisé, naturalisé dauphinois depuis quelques décennies, et donc toujours un peu aux Marches de la France, il ne m’était jamais venu l’envie d’être breton.
Acquittant mes 30 euros pour retrouver mes chers dolois, ça ne me venait pas à l’esprit que j’ aurais roulé gratuitement en Bretagne. Accaparé par ma conduite, je ne l’étais pas par la jalousie.
En mes temps jurassiens, bachelier à l’option unique, la gym, ça ne m’a pas davantage chiffonné d’apprendre que les bretons pouvaient se faire des points avec leur langue. Vraiment pas jaloux de ce privilège : l’énoncé réjouissant, en jurassien profond, des vaches qui « s’abadent » (s’éparpillent), du rôti qui « caume » (brûle) suffisait à mon plaisir sans l’onction officielle d’une commission des programmes.
Il m’est pourtant venu l’envie irrépressible d’être breton. Non pas pour devenir ministre, le Président étant déjà tellement entouré de bretons que je ne saurais m’y faufiler. Je voudrais être breton pour la puissance que leur donne cette appartenance.
Songez : on rassemble quelques râleurs patentés qu’on coiffe d’un ridicule bonnet rouge et cela suffit pour qu’on abandonne une écotaxe votée à l’unanimité. En oubliant en plus les 800 millions du coût des portiques, plus celui de leur démolition, pas encore fixé.
Avez-vous entendu qu’on ait fait une quelconque remarque aux gaillards venus épandre leur lisier devant les préfectures ? Qu’arriverait-t-il à un citoyen lambda un peu mécontent faisant son caca devant sa préfecture ? Pour ma part, si mécontent que je puisse être parfois, je ne m’aventurerais pas dans ce genre de manifestation.
Fermes dans leurs convictions, les bretons passent pour têtus. Ne les traitez surtout pas de bornés, vous seriez accusé du délit de racisme interrégional.
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02/09/2015
Il n'est pire intolérance que celle de la raison (M.de Unanumo)
La manie qui continue de se répandre : après avoir fouillé dans le passé de grands noms de l’architecture, du dessin et même des « consciences morales, elle consiste à accrocher dans le dos de ces malheureux, plus là pour se défendre, une pancarte stigmatisant un de leurs travers.
Si cela n’a pas forcément pour but d’apporter quelque gloriole au découvreur, la trouvaille peut présenter de l’intérêt pour « la vérité historique ». Mais on est loin de laisser cela aux historiens. Le tohu-bohu médiatique a tôt fait de s’en emparer pour le répandre à tous les vents, avec l’emphase qui convient.
Et cela contribue à cette atmosphère plutôt nauséeuse où tout le monde peut voir étiqueté ses imperfections. On sait bien que nul n’est parfait, mais on a envie de citer le pape François : « qui suis-je pour juger ? »
On a glosé à l’envi sur les campagnes américaines où les masses d’argent accumulées servent essentiellement à détruire l’autre à coup de rumeurs, de ragots, et celui qui gagne à ce drôle de jeu devient Président. Passé l’effroi que cela nous inspire, on peut s’arrêter un moment et se demander si nous n’en sommes pas là.
Et si ce n’était que les politiques, on pourrait les laisser se déchirer entre eux. Mais à entendre les radios, à lire la presse, cette tendance à l’intolérance, à l’agressivité, envahit toute la vie sociale et jusqu’au clan familial. On voit bien ce qui sous-tend ces comportements : « à moi, on ne la fait pas », « je vois clair, je ne fais pas partie des couilles molles ! »
Et qu’obtient-on, finalement, à tamiser la vie des autres à la recherche de la fausse pépite, à fouiller leur passé pour en extraire le fameux faux-pas ? Dans une atmosphère assez poisseuse, on récolte les chapelles concurrentes dans le parti, le syndicat, les voisins en bisbille, les clans familiaux en guerre. L’intolérance régnante, quel Messie prêchera, avec plus de succès que les politiques, le « savoir vivre ensemble » ?La manie qui continue de se répandre : après avoir fouillé dans le passé de grands noms de l’architecture, du dessin et même des « consciences morales, elle consiste à accrocher dans le dos de ces malheureux, plus là pour se défendre, une pancarte stigmatisant un de leurs travers.
Si cela n’a pas forcément pour but d’apporter quelque gloriole au découvreur, la trouvaille peut présenter de l’intérêt pour « la vérité historique ». Mais on est loin de laisser cela aux historiens. Le tohu-bohu médiatique a tôt fait de s’en emparer pour le répandre à tous les vents, avec l’emphase qui convient.
Et cela contribue à cette atmosphère plutôt nauséeuse où tout le monde peut voir étiqueté ses imperfections. On sait bien que nul n’est parfait, mais on a envie de citer le pape François : « qui suis-je pour juger ? »
On a glosé à l’envi sur les campagnes américaines où les masses d’argent accumulées servent essentiellement à détruire l’autre à coup de rumeurs, de ragots, et celui qui gagne à ce drôle de jeu devient Président. Passé l’effroi que cela nous inspire, on peut s’arrêter un moment et se demander si nous n’en sommes pas là.
Et si ce n’était que les politiques, on pourrait les laisser se déchirer entre eux. Mais à entendre les radios, à lire la presse, cette tendance à l’intolérance, à l’agressivité, envahit toute la vie sociale et jusqu’au clan familial. On voit bien ce qui sous-tend ces comportements : « à moi, on ne la fait pas », « je vois clair, je ne fais pas partie des couilles molles ! »
Et qu’obtient-on, finalement, à tamiser la vie des autres à la recherche de la fausse pépite, à fouiller leur passé pour en extraire le fameux faux-pas ? Dans une atmosphère assez poisseuse, on récolte les chapelles concurrentes dans le parti, le syndicat, les voisins en bisbille, les clans familiaux en guerre. L’intolérance régnante, quel Messie prêchera, avec plus de succès que les politiques, le « savoir vivre ensemble » ?
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