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26/10/2024

"Guerre et Paix"

 J’évoquais un jour mes regrets d’avoir été en Algérie dans un contexte de guerre et de n’avoir pas pu voir ses paysages et ses habitants dans un pays plus apaisé. Mon fils a saisi la balle au bond et m’a concocté un voyage de touriste curieux dans cette Algérie

Dans une sorte de repentance, il a même prévu une arrivée par bateau sur le port d’Alger. Bien sûr, il y a 64 ans, sur le bateau qui nous y emmenait, l’esprit était plein de doutes. Qu’est-ce qu’on va faire là-bas ? Comment va-t-on être reçu ? Cette arme, il faudra s’en servir ?

Au lieu du débarquement en troupeau emmené aussitôt par camions vers le 1er casernement, je vais apprécier de pouvoir contempler le port, la ville et des habitants qui s’agitent normalement à leur travail et vaquent tranquillement à leurs occupations.

En soldat, je n’ai quasiment pas vu d’habitants. Enfermés dans notre ferme le jour, chaque nuit le commandant nous envoyait « en embuscade », en fait créer des primes de bivouac échappant aux appelés mais profitant à son état-major. Sans besoin de « choufs » spécialisés, il était facile de savoir dans quelle direction nous partions et d’éviter ainsi les mauvaises rencontres.  

Dans ces conditions, je ne pouvais guère apprécier où nous nous trouvions. Mon fils aimerait que nous retrouvrions cette fameuse ferme de jour. A défaut, les souvenirs étant très imprécis, on ira à Milliana  où je n’ai fait qu’un très bref passage à l’hôpital militaire et dont mes yeux aimeraient maintenant voir le reste de la ville.

Je compte sur mon historien-géographe professionnel pour découvrir enfin ces sites dont on a tant parlé mais que je n’ai pas eu le loisir de contempler. Je crois que c’est prévu et que nous verrons le massif du Djourdjoura  et la Kabylie et qu’on jettera un œil sur le désert. Ce sera de toutes façons l’entier plaisir de la découverte.

J’espère que ces déambulations me permettront de rencontrer enfin des algériens chez eux. Dans mon temps de soldat, j’en ai peu vu. A peine entrevus dans le village où j’allais d’un coup de jeep chercher les consignes de mon commandant qui ne passaient pas à la radio. Ce ne sera pas forcément évident d’échanger en français.  Mais on a vu que dans les pays dont on n’avait pas la langue, ni l’anglais possible, en Equateur ou en Mongolie, les conversations par les mains pouvaient être très riches.  

10:37 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)

19/10/2024

De quoi suis-je encore le maître

Cette nouvelle qui a heurté les amateurs de ski de fond et qui vous allez le voir, risque de chiffonner les autres. L’IBU, l’instance internationale qui régit les règles du biathlon a décidé qu’aux prochaines épreuves, les 20 meilleurs ne pourront obtenir leur dossard qu’à partir du numéro 45 et donc d’obliger les spectateurs à garder le poste ouvert jusqu’à la fin. C’est-à-dire que le dieu-argent de la télé a fait plier une instance internationale pour prolonger le temps d’écoute, donc l’audience, donc la pub. Bien sûr, on n’a pas consulté  les athlètes qui sont quand même le clou du  spectacle.

Dans le même esprit, depuis quelques années, la télé retransmet l’intégralité des étapes du Tour de France Ce qui nous vaut des heures d’ennui où le seul évènement qui pourrait nous distraire serait une chute collective. Surtout la télé exige  que l’étape se termine à 17 H, qu’elle soit longue ou courte, dure ou facile. Là aussi les coureurs, pas consultés, ne sont que le prétexte bon à s’adapter du spectacle.

Dans mon petit bourg, j’ai noté que les 3 bistrots un peu restaus aussi ferment le dimanche (et déjà le samedi).  Pour cette démission, on a accusé les « 35 heures », bonne tête de turc. Je supputerais plutôt  que le curé, devant son église désertée, s’est dit que ces désoeuvrés de la place devraient fréquenter son établissement plutôt que ces lieux de perdition.

Vous avez remarqué l’avancée inexorable de la dématérialisation. On ne peut plus parler à un humain pour une carte grise en ligne, une déclaration d’impôts en ligne. Pourtant il y a encore quelques niches cachées. Ma chérie fait sa commande de Comté avec une charmante personne qu’on devine souriante. Elle redoute, ma chérie, le moment où la dame sera effacée par un logiciel du type : faites le 1, faite le 3, appuyer sur dièse et sa commande perdue dans la jungle des octets.

Pour répondre à la question du titre, je peux encore aller au bistrot (un jour de semaine), ne pas entrer dans l’église et surtout fermer la pub à la télé. D’ailleurs, à ce qu’on dit, EDF observe une baisse de la demande de kilowatts à des heures précises de la soirée quand les gens délaissent la pub et vont faire pipi. L’unanimité enfin trouvée… tous au pipi !           

09:44 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

12/10/2024

Adieu la poésie

La licence poétique a bon dos. Quand j’écrivais la semaine dernière que le départ de notre Génésis  nous laissait indifférents, c’était pour la rime. En réalité, après plus de 20 ans de concubinage assumé avec Génésis et ses prédécesseurs, la  séparation, même à l’amiable, titille les nerfs sensitifs. D’autant que la genèse de ce compagnonnage ne s’est pas faite sans douleur.

En effet je faisais des rêves classiques de bourgeois visant d’acheter une résidence secondaire. Plutôt à la montagne avec le sapin de Noel ourlé des paires de chaussures attendant leur cadeau. Le rêve a vite buté sur le réel. Soit le bien convoité  sortait des limites de notre budget. Soit il paraissait accessible mais les travaux nécessaires allaient le faire exploser. Pendant tous ces échecs, ma chérie ne semblait pas trop dépitée.

En fait, elle ourdissait son complot : acheter une résidence sur roues, un camping-car. Naturellement, comme le dit si joliment Nougaro dans Cécile, « avec ses arguments », c’est elle qui a gagné. Et nous avons étrenné  notre 1er camion. Un véhicule de débutant, petit et plein de défauts.

Malgré une surface habitable plus réduite que celle du plus petit chalet visité, il nous a fait connaitre la résidence secondaire partout où nous choisissions d’aller. Et nous en avons découvert de ces coins remarquables. Hormis de rares incursions en Allemagne, en Suisse et en Italie, dans le quart sud-est de la France, il y a peu de cimetières ou de stades qui aient échappé à notre visite.

Avec des classiques usés jusqu’à la corde. Ribiers en octobre pour faire la provision de pommes pour l’hiver et le tour obligé dans les Gorges de la Méouge. Les Faures en Valjouffrey, le seul lieu pendant longtemps où on faisait halte dans un  camping. Le Col du Petit-Saint-Bernard qui ouvrait sur les diverses vallées du Val d’Aoste.

Le vélo était toujours attaché au derrière du camion mais arriver au-dessus d’un col c’etait l’apothéose. Comme un pro après le Tourmalet, l’Iseran, le Mont-Cenis, le héros va à son bus où le personnel, ô combien compétent le remet en marche. Je dis bien en marche car après 2 ou 3 heures de selle, la marche peut être hésitante, voire chaotique.

On voit que cette guirlande de souvenirs constitue un fameux paquet qu’on aurait du mal à faire entrer dans une case. L’hiver à la chandelle, on pourra aller puiser dans cette collection pour réveiller les endorphines. Mieux encore, on visitera par procuration avec les nouveaux propriétaires tous ces lieux du monde qui nous étaient inaccessibles.

09:07 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)