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27/11/2015

Chère Léocadie (tous con-nectés)

Tu as une particularité qui tirerait des larmes de désespoir à nous autres en bas dans la plaine : « tu n’as pas de réseau » ! Pas de téléphone non plus d’ailleurs. Ta voix, qu’ils aiment entendre, suffit à rappeler ton chien et regrouper ton troupeau.

Mes récents soucis médicaux m’ont mis souvent dans les bus ou le tram. Parmi ces passagers plongés littéralement dans leur téléphone (avec lequel d’ailleurs ils ne téléphonent pas). Prolongés de 2 fils jusqu’aux oreilles, ça leur permet de t’écraser consciencieusement les pieds pour gagner leur place, sans s’excuser : tu es complètement absent de leur monde !

Rendu sur le trottoir, tu es exposé maintenant à une dure rencontre avec un de ces concentrés sur leur truc. Je ne suis pas complètement hostile à ce qu’une jeune personne me tombe dans les bras mais sans le préalable d’un choc avec ce drôle d’objet contondant.

Dans cette période d’avant Noël, je suis loin d’être débarrassé de l’ ennemi sournois. Le cadeau ad-hoc d’aujourd’hui est d’abord connecté. Et d’abord pour ces chers petits qui ont jeté depuis longtemps aux orties la poupée qui parle et le train électrique. C’est vrai qu’au C.P. ils ont plus besoin de savoir s’ils ont la 4G que d’apprendre l’orthographe ou la politesse.

Dans les merveilles que procure le nouveau téléphone, un smartphone ça s’appelle, tu payes tes achats en posant l’engin sur une petite boite ad-hoc. Et tu te prives du sourire et de l’accent chantant de la boulangère égrenant : « et vos 40 centimes, Monsieur ».

Toi, après une dure journée de travail, sans montre, tu sais qu’il est l’heure d’aller dormir. On a ici des fanas de la connection dont la montre, qui ne dit pas l’heure, leur raconte le matin si leur sommeil a été bon. Et si le sommeil était mauvais, ils en remettent une couche ?

09:50 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)

19/11/2015

La déconologie

Après un tel titre, on voit qu’après avoir chanté le bonheur et la joie, je vais reprendre mon ronchon habituel. Et la cible du jour sera l’écologie. Ou plutôt tous ceux, toutes chapelles confondues et sous des affirmations plus ou moins nuancées, qui se réclament de cette philosophie. Et les secteurs où s’exerce son magistère sont infinis.

 

Un secteur qui les branche particulièrement est celui de la nourriture. A peu près tout le monde sait que manger équilibré, sans excès, est ce qui convient. Qu’en outre, déguster des fruits ou légumes de jardins proches, ou du sien propre, a un goût incomparable. Mais comme le bon peuple n’a probablement pas assez de bon sens pour savoir ce qui est bon pour lui, l’écolo de service en remet une couche. Au dela de la réduction du sel, du sucre, du gras, il faut retirer la viande, pas seulement rouge, aussi les œufs. Peut-être que sortant du cul de la poule, ils seraient impurs ?

N’oublions pas l’autre dada écolo : l’énergie. A condition de s’y retrouver. En effet, quand je « faisais dans » le papier, j’étais montré du doigt comme le sauvage sacrifiant les pauvres arbres. Aujourd’hui, le fin du fin pour se chauffer, c’est le bois (peut-être le mauvais bois ?) La doxa écolo a aussi chanté les éoliennes qui ne consomment que du vent. Aujourd’hui, vouées aux gémonies : le bruit, l’atteinte au paysage.

Pas étonnant qu’il n’y ait pas eu un des partis écolos pour faire une contribution pour la COP 21 et que l’organisation s’en remette pour cela à N.Hulot, celui-là même qu’ils avaient zappé pour la présidentielle au profit de E.Joly, avec le succès que l’on sait.

Un petit tour dans les mille nuances de l’écologie serait incomplet sans son dernier avatar ; la politique. On voit depuis longtemps que la pureté de la doctrine serait souillée par une alliance avec d’autres forces, disons de même tendance. A l’intérieur de ce qui aurait pu être un parti écologique, explosent les chapelles. Aujourd’hui, entre ceux qui aimeraient s’alourdir d’un portefeuille de ministre et ceux qui ne le veulent pas (la pureté retrouvée de ceux qui l’ont été ?)

Tout cela, vu d’un peu haut, ou un peu loin, pourrait évoquer des jeux de gamins dans la cour de récré. Mais dans un monde si chaotique, si rempli de barbarie, on aimerait trouver le grand maître qui siffle la fin de la récréation.

 

11:28 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

12/11/2015

"Y'a d'la joie" 2

Tel l’orpailleur trimant durement pour récolter en fin de journée un malheureux petit gramme d’or, je laisse égoïstement au fond de ma batée les drames et tracas du quotidien pour en extraire, en guise de pépites, quelques bonnes heures des derniers jours.

Par exemple, avec une aide extérieure, nous avons réussi à tailler et à éclaircir notre jardin encombré et assombri. Cela ne nous permet pas de nous positionner pour un prix *** de « Maisons et jardins » mais nous rend pleine vue sur nos montagnes dans un environnement plus propre.

On est venu à bout aussi de démarches prévues depuis longtemps qui devraient faciliter nos téléphones et notre internet. En plus de parvenir à démêler les subtilités cachées dans les petits caractères du bas de page, l’exploit a surtout consisté à prendre le courage de se lancer.

Et puis, comme raconté précédemment, nous avons atteint les dernières stations de notre petit chemin de croix médical. Une belle occasion de vérifier la solidité de l’amour conjugal : chacun s’efforçant de soutenir l’autre dès que détecté un léger « coup de moins bien ».

Ces bricoles réussies me rappellent à moi le cycliste l’ascension d’un col où chaque repère connu et atteint donne des forces pour gagner le suivant jusqu’à la satisfaction du sommet. Aussi bien, comme le col vaincu, ces petites réussites à ranger dans la case des « plaisirs minuscules »  chers à P.Delerm, suffisent à me garder un moral positif plutôt que maussade. Et d’éviter de m’installer dans une posture de râleur.

Je me prends à imaginer qu’au-delà du bénéfice à ma petite personne, des groupes boostés aux humeurs positives, non seulement oublient leurs querelles, mais trouvent même le punch pour les résoudre. Et nos politiques, laissant les incantations au « vivre-ensemble », pourraient mettre en exergue les projets qui marchent et s’offrir le luxe d’aller pêcher des suggestions dans le camp d’en face. Gagné par une fièvre optimiste, je rêve que cela arrive !

 

11:32 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)