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06/05/2022

De ce qu' un livre peut nous apprendre de nous

Le thème de l’immigration n’est jamais absent de notre vie politique, avec ses moments d’effacement et ses grandes marées. On vient d’en prendre une resucée avec la récente campagne électorale et surtout les millions  d’Ukrainiens jetés loin de chez eux. A ceci près que ceux-ci sont des bons, blancs, catholiques et leurs icones bien présentables, qui requièrent toute notre sympathie.

On a quand même entendu quelques malveillants suggérer à la Pologne de bien séparer les ukrainiens des syriens ou des afghans. Car la politique sur le sujet admet volontiers qu’on peut accueillir ceux qui complètent nos compétences, les utiles en quelque sorte, et avoir des réticences vis-à-vis des autres, objets de simple humanité, donc en 2ème option. Un sujet sur lequel on serait malvenu de pavoiser, la récente campagne ayant montré que nous n’étions pas exempts de sérieuses hypocrisies.

Il suffirait pourtant de se souvenir que chacun de nos pays est l’aboutissement de strates successives de peuples, de cultures, de langages plus ou moins lointains. Le  récent cadeau d’une amie marocaine, un livre intitulé : « Les mots émigrés » prolonge la réflexion sur ces thèmes. Dans une écriture fluide, pleine d’humour, il passe en revue dans différents chapitres les mots récoltés de nombreux pays et maintenant usités couramment sans qu’on y pense.

Même si tel mot a eu au début un peu de peine à faire sa place, la leçon est très claire. Avec un mot, c’est une culture qui entre chez nous et celui qui l’apporte entre aussi. Pas plus qu’on ne dénie la paternité du  cassoulet à Castelnaudary, on ne dénie la vogue du couscous à l’arrivée des maghrébins. Comme l’avaient fait en leur temps les polonais, les espagnols ou les italiens.

L’Anglais a droit, bien sûr, à son chapitre. Ce qui est un peu superfétatoire tant cette langue a envahi nos conversations. L’informatique ou le « new-managing » s’en délectent. Peut-être pas autant que le monde de la chanson qui ne sait plus s’exprimer qu’en cette langue. Ou du moins quelques lambeaux pêchés ça et là, pour masquer un « bafouillis » plein de « la-la-la ».

Il serait injuste d’oublier que dans ce domaine on a beaucoup emprunté a de grands auteurs. Ainsi, « Give Peace a Chance » ou « Imagine » sont dans toutes les bouches. En réalité, pas tout à fait. Ne peuvent en savourer « la substantifique moelle » que ceux qui les comprennent. Des émigrés, il n’y a pas que des mots qui le soient chez nous.  

14:56 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (1)