10/01/2020
Qui, sur la feuille de match ?
Chacun sait, en France particulièrement, que le français est spirituel de naissance. Fort de ce bel esprit, il l’exerce dans des débats sur des sujets lointains que la discussion ne risque pas d’impacter. Celui qui a la cote aujourd’hui, c’est l’angoissant dilemme pour la future présidentielle, (voyez, on est loin) : aurons-nous à nouveau une finale Macron-Le Pen ?
Il faut dire que chaque challenger y met du sien. Commençons par les écolos. Fort du score des européennes, Jadot se voit en candidat évident. Mais le côté « gilets-jaunes » des écolos, dès qu’une tête dépasse, il faut la couper, sévit toujours. C’est ainsi qu’on prépare dans les arrière boutiques un leader de rechange, en la personne du Maire de Grenoble, très présent d’ailleurs à la télé ces derniers temps. En attendant une 3ème probable, cela fait déjà 2 chapelles pour partager les voix.
L’homme de gauche, lui, est très intelligent. Cela se remarque lorsque toute l’opinion penche d’un côté, il va avec hardiesse à contre-sens. Par exemple, si tout le monde s’inquiète du Vénézuela de Maduro, il lui trouve aussitôt des vertus. Quand Netanyahou et Trump nous font pleurer sur le sort des palestiniens, l’homme de gauche trouve des poux dans la tête d’Arafat. Tant de perspicacité mérite évidemment la position de leader, derrière qui s’aligneront les autres. L’ennui c’est que chaque challenger pense la même chose. On n’a pas toujours un Mitterand-Machiavel pour réussir « l’union de la gauche ». D’ailleurs, ça n’a marché qu’une fois !
A droite, on préfère la jouer modeste. En regard de l’habituel surdiplômé politique, on rappelle que dans leurs rangs un représentant de commerce ou un agent d’assurances sont devenus ministres. Ce qui plait au bon peuple qui dans sa grande majorité n’a pas fait l’ENA et on se réapproprie ainsi l’ascenseur social. La droite ne manque pas d’agents d’assurances, mais peu sont capables de prendre l’ascenseur jusqu’au dernier étage.
On ne voit pas comment alors éviter les 2 finalistes de 2017. Sauf que depuis Sarkozy, selon une règle non écrite, les présidents n’ont pas droit à une session de rattrapage. En outre, la présidentielle est encore très loin. On peut voir surgir du coin du bois celui en qui personne ne croyait et qui rafle la mise. D’ailleurs, dans notre pays et ailleurs, les électeurs se font un plaisir de ne pas suivre le chemin que les sondages avaient balisé.
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03/01/2020
Au train où vont les choses
En digne fils de cheminot, les trains imprègnent depuis toujours de grandes tranches de ma vie, eux qui m’ont véhiculé, de la naissance à aujourd’hui, dans toutes les directions. L’histoire avait pourtant mal commencé. En effet, pour mes 3 ans environ, dans un train roulant vers Dijon, la portière d’un wagon un peu antique s’est ouverte subitement et m’a envoyé sur le ballast. J’en ai gardé 1 ou 2 cicatrices tenaces, mais aucun souvenir de l’évènement, ni même de l’angoisse probable de mes parents.
Un des « avantages », prévu d’être défendu mordicus aujourd’hui, c’est la gratuité des voyages dont, avec la famille, j’ai abondamment profité. Il m’a permis de parcourir la France, et des petits morceaux d’Europe, Souvent sur les banquettes en bois des anciennes 3ème classes. D’y faire d’étonnantes découvertes. Allant pour le boulot de Grenoble à Clermont-Ferrand (270 kms), je devais changer 3 fois. Dans le 3ème tronçon, au milieu de l’ autorail, c’est un poêle à bois rechargé constamment par le contrôleur qui assurait le chauffage.
Dans les périples, à base cycliste, avec mon fils, le train nous a fourni quelques expériences. Bien avant qu’ils soient courants dans les TER, des wagons semblables aux notres des années 50, en Hongrie ou Tchéquie avaient des emplacements-vélos. En Equateur, pour visiter « La narine du diable », on a fait le parcours sur le toit du wagon. Plus tard, dans le « transmongolien », en prélude aux soucis d’un passeport incorrect pour les chinois, nous avons fait avec la policière, une descente sans rappel de notre compartiment hissé dans les combles pour le changement d’essieux à la frontière.
Sans que l’armée ait connaissance de mes origines ferroviaires, elle m’a logiquement incorporé dans « l’Arme du Train ». Avec ce paradoxe qu’elle m’a balloté en bateau, en Jeep, en camion (beaucoup), en hélico (un peu), mais jamais en train.
Un mantra absolu des gens du rail : la ponctualité. Sans lien clairement établi, j’en ai hérité dans les fameux trains du sommeil. Selon mon épouse, puisque je ne peux guère en témoigner, je m’endors à peine la tête sur l’oreiller. Toutefois, je peux assurer que si je dois me lever en cours de nuit, je rate souvent mon train de 4 ou 5 heures.
Mon épouse, encore, aime à me décorer du surnom de « speedy » qui signerait mon besoin d’empiler action sur action. En réalité, je me trouve très bien dans un train-train tranquillet. A lire, à rêvasser, à chercher le mot exact à incruster dans un post. Elle n’est pas belle ma vie de retraité ? Un train de vie vraiment peinard !
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