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03/10/2023

Je ne mourrai pas idiot

Bonne nouvelle : je ne mourrai pas idiot, j’ai appris encore quelque chose. Quand mon ophtalmo m’a dit : « Vous ne serez jamais aveugle », il aurait du ajouter : au pire, vous serez malvoyant. Malvoyant, un terme enfoui au fond de mon cerveau qui ressortait tous les 4 ans comme une catégorie aux jeux paralympique

Pendant des semaines, il a pris toute sa place dans mon cerveau. Certes, confirmant le propos optimiste de mon ophtalmo, je voyais ce qui m’entourait, la rue, les arbres, les cailloux du chemin. Je voyais les personnes sur le canapé, mais leurs traits dans le flou.

Je faisais « ma » tarte, « mon »  clafoutis, mais en demandant à mon épouse de mesurer 120 grs de sucre et 80 grs de farine. J’épluchais les pommes pour une compote avec des tailles d » épluchures propres ç nourrir un bataillon. J’étais entré dans le statut de malvoyant.

Mon 1er deuil, vécu pas vraiment sereinement, c’était de ne plus lire, de ne plus avoir accès à l’ordinateur, malgré écran, clavier et lettres grossies à la limite du gigantisme. L’occasion toutefois d’une heureuse découverte :  le livre-audio, remisé par moi jusqu’alors au magasin des accessoires bizarres .

J’ai du laisser mon groupe-cyclo réaliser ses randonnées sans moi et ce n’était pas rien. Ne pouvant plus déchiffrer mon téléphone, ni ma montre, j’ai mué mon épouse en horloge parlante jour et surtout de nuit. J’étais handicapé malvoyant dépendant.

Le coeur du handicap, c’est la dépendance quand il ne l’a pas vu venir. J’avais la chance d’avoir près de moi une épouse attentionnée prête ç répondre, voire ç devancer mes manques. On ne peut alors manquer de s’interroger sur la misère du handicapé dont les appels ou les coups de sonnettes restent muets. A celui, seul, pour qui la visite des aidants est un bonheur et le retard une angoisse.

Je ne crois pas avoir jamais été méprisant à l’égard des handicapés, mais il est sûr que dorénavant, si je vois une canne blanche sur le trottoir je ne regarderai pas ailleurs. Nos gouvernements sont empêtrés depuis des lustres avec ce service national, volontaire ou obligatoire. J’aurais une suggestion pour ces jeunes gens : passer un certain temps dans nos hôpitaux chiches en personnel, dans un service de handicapés. Il est probable qu’ils en gardent des traces dans leur vie future.

 

  

15:58 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)

18/09/2023

Un temps scolairesavouré-récré

–Depuis des semaines,–– je me languissais de mon ordinateur.. Empathiques Plein d’empathie comme je vous connais  vous vous languissiez  sûrement aussi de la lecture de votre post hebdomadaire. Pour cette rentrée, , j’avais  envie  de traiter un sujet plus  plaisant. La bibliothèque des sujets plaisants, efflanquée de minceur, offrant peu de recours. je me suis replié sur l’Education Nationale, souvent pourvoyeuse de gags. A l’occasion, de la nomination, depuis André Boulloche du 35ième ministre de cette institution (non, ce n’est pas ça le gag), a germé dans le cerveau présidentiel une idée saugrenue (_c’est ça le gag vraiment désopilant) : augmenter le temps scolaire !

Pour les élèves  qui ne captent pas le  savoir suffisant  dans les heures imparties, rajouter du brouhaha pédagogique ne les fera pas progresser. En  cas d’allergie, injecter de l’allergène fait plutôt progresser la maladie ! Je ne vois pas beaucoup de supports à cette proposition.

Les élèves, les 1ers intéressés, sans de grandes consultations, c’est la bronca assurée  contre. A l’exception peut-être des fayots des bancs de devant qui peuvent voir là l’occasion de distancer davantage leurs collègues. Pas vraiment cancres mais pas forcément addicts aux subtilités de l’équation du du second degré ou aux péripéties de la bataille de Marignan.

Autres intéressés, les professeurs. Des néo-retraités de ma connaissance évoquant leurs dernières heures de leur dur labeur dans un état proche de l’hébétude,  laissent à penser que leurs collègues n’ont pas envie d’en remettre une couche. Avec des heures supplémentaires assimilées à un  bénévolat, ils ne penchent pas vers le stakhanovisme . Et, comme j’aime à rappeler l’inoubliable constat de mon vieux prof d’allemand : « On perd son savon à savonner les oreilles d’un âne »

Chez les parents, c’est plus mitigé. Pour ceux qui ont quelques soucis avec leur progéniture à la maison, que l’école assure des heures de garde à leur place n’est pas pour leur déplaire. Sans oublier les parents des futurs « crânes d’œuf » nommés plus haut qui verront là l’occasion pour leurs (forcément) H .P.I de distancer  le vulgum pécus.

A l’analyse, je ne suis pas sûr que mon gag vous air fait rire à gorges déployées et j’en suis désolé. Il reste du moins une grande leçon : se méfier des idées des politiques. Ma hantise serait que sous un prétexte plus ou moins spécieux on invite les retraités à reprendre le collier.

 

16:09 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0)

03/08/2023

Et après ?

Bien que complètement guéri de l’espoir d’une jeunesse perpétuelle, je suis parfois sujet à des accès de déni de vieillesse. Relatant une sorte de brève de comptoir, je commence : « y’avait un papy… » ou évoquant une rencontre avec les collègues, j’excuse sa monotonie d’un « c’était que des vieux » en croyant ne pas faire partie de cette catégorie des personnes âgées. Quelques évènements vont m’aider à réintégrer la bonne case.

Tout fier de pouvoir enfourcher le vélo à 88 ans, je me revoyais comme le fringant quinqua escaladant le Mont Aigoual, prenant des photos tout en pédalant. Sauf que la semaine passée, dans un embrouillamini de vitesses, la chaine s’est bloquée et m’a flanqué par terre. Sans dommages. Mais, pour sûr, le cycliste n’est plus ce qu’il était.

Le plaisir du C-car s’accompagne de quelques servitudes, dont la vidange des toilettes dans un  endroit approprié. Nous y étions mardi dernier. Là, en surdoué de maladresse, j’ai fait tomber mes lunettes dans un orifice de 10X7 cms. Et de dire justement : « merde, alors » !

Après quelques piqures peu confortables dans l’œil par mon ophtalmo, je m’imaginais retrouver un oeil de lynx. Dans la boutique pour remplacer les lunettes, tombées vous savez où, les mesures objectives de la technicienne m’ont dit que je ne méritais pas le 10/10.

Quand la gériatre m’a trouvé un manque d’équilibre, j’ai pensé qu’elle avait monté un test exprès pour me piéger. Puis, en passant une jambe de pantalon ou en laçant une chaussure avec un appui, je me suis résolu à lui donner raison.

Pendant longtemps, j’ai pris des petits cachets pour aider mon sommeil. Et je piaffais dans mon lit attendant 6 H où je m’autorisais le lever. Aujourd’hui, sans cachets, je me surprends souvent dans une quasi grass-mat, à émerger passées les 7 heures. Un vrai sommeil de vieux !

Au quotidien, c’est mon petit-fils qui oriente  mon tournevis vers la vis qui m’échappe. C’est ma petite-fille qui prend spontanément mon bras pour m’aider à trouver la sortie de cette grange assez sombre. Des personnes qui ne réclament pas un statut d’aidant. Ce qui peut signifier que je ne suis pas complètement décati.

N’empêche ! Tous ces petits ratés me classent clairement dans les personnes âgées. Pas doué pour l’improvisation, depuis toujours, je multiplie les préparatifs pour le coup d’après. Personne âgée confirmée, je le prépare comment, le coup d’après ? Les Témoins de Jéhovah et les évangélistes ont leur réponse : « Dieu y pourvoira ». Assez en froid avec ces drôles de religion, je ne peux accepter leur solution. Il me reste à me préparer à l’improvisation.

18:40 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (1)